Budget fédéral 2019
Un bon "jobsdeal" mais des déceptions

Le gouvernement fédéral a bouclé son budget 2019 avec un déficit égal à 0,6 % du PIB (richesse produite). L'objectif de l'équilibre entre recettes et dépenses l'année des élections n'est donc pas atteint, malgré une conjoncture favorable. Mais les finances publiques ont été (presque) assainies, tout en réduisant les charges pesant sur les entreprises et en exécutant un "tax shift" (glissement fiscal) qui améliore les revenus des travailleurs, salariés et indépendants.

Le travail budgétaire s'accompagne d'un nouveau pacte pour l'emploi (dit jobsdeal). Depuis 2014, les entreprises ont créé quelque 150.000 postes de travail supplémentaires et la question des pénuries de main-d'œuvre devient pressante. Le gouvernement va donc accroître la dégressivité des allocations de chômage, qui commenceront plus haut et arriveront plus rapidement au minimum. L'objectif est de pousser les personnes qui perdent leur emploi à en retrouver un au plus vite. En même temps, les primes régionales versées aux demandeurs d'emploi qui se forment à un métier en pénurie seront défiscalisées. Dans ces professions, le nombre d'heures supplémentaires avec réductions de charges sera porté de 130 à 184.

L'UCM, au nom des PME francophones, a salué ces mesures. Elle a cependant regretté l'obligation nouvelle pour les employeurs de payer 1.800 euros pour le reclassement des travailleurs licenciés pour raison médicale. C'est une double peine pour le chef d'entreprise qui perd un collaborateur pour un motif de santé.

Autre regret : l'évaluation annoncée de la réforme de l'impôt des sociétés n'a pas eu lieu. L'UCM avait critiqué l'obligation faite au dirigeant d'entreprise de se rémunérer au moins à hauteur de 45.000 euros au lieu de 36.000. Cette hausse brusque réduit fortement, pour les plus petites PME, l'effet positif de la baisse à 20 % du taux de l'impôt des sociétés. Il est à craindre que cette disposition soit définitive.

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