Le fonctionnaire des implantations commerciales a refusé la demande de permis modificatif relative à l'implantation d'un nouveau complexe commercial de 20.000 m² à Soumagne (Central Piazza).
L'UCM, les associations de commerçants et une grande majorité des communes n'ont eu de cesse, depuis dix ans, de dénoncer un projet manifestement démesuré, anachronique, destructeur pour l'appareil commercial existant, et dangereux en termes de mobilité.
Anachronique, ce projet Central Piazza l'est assurément. Il remonte en effet à une époque où les promoteurs fantasmaient autour d'une hypothétique liaison autoroutière Cerexhe-Heuseux-Beaufays (CHB) et imaginaient pouvoir capter la clientèle au détriment du pôle commercial d'appui de Fléron, distant de deux kilomètres.
L'Université de Liège avait estimé à l'époque que le potentiel supplémentaire engendré par cette liaison autoroutière était particulièrement décevant, de telle sorte que le projet était jugé peu pertinent. Dix ans plus tard, les difficultés rencontrées par certains grands complexes commerciaux établis en province de Liège, de même que l'évolution du commerce et des habitudes d'achat des consommateurs, doivent conduire les autorités politiques à mettre un terme à ces rêves fous qui relèvent de la stricte spéculation immobilière.
Destructeur pour l'appareil commercial (et l'emploi) existant tant à Soumagne qu'à Fléron ou encore à Herve, le projet était également de nature à fragiliser le commerce du centre-ville liégeois et les complexes commerciaux périphériques de Liège (Belle-Île, Médiacité) et Verviers (Crescend'Eau et City Mall). Une simple lecture de la liste des enseignes envisagées pour le site Central Piazza démontre le double emploi.
Bordant une N3 prise d'assaut jusqu'à l'asphyxie aux heures de pointe, l'implantation d'un vaste complexe commercial de 20.000 m², sans autre voirie envisagée, a toujours présenté un caractère dangereux en termes de mobilité. L'étude d'incidence l'avait clairement démontré : le taux actuel d'utilisation de la voirie et des carrefours dépasse le seuil de 100 % à de nombreux endroits. Ajouter le charroi des fournisseurs et les milliers d'usagers supplémentaires annoncés par le promoteur aurait été suicidaire.
C'est donc une bonne décision qu'a prise le fonctionnaire des implantations commerciales en refusant le permis modificatif. Le promoteur ne dispose plus de beaucoup d'armes : un permis socio-économique caduc et jamais mis en œuvre... et un permis d'urbanisme attaqué au Conseil d'État. Il faut désormais passer à autre chose. L'UCM province de Liège invite les acteurs concernés – propriétaire, commune de Soumagne, Université de Liège, SPI (agence de développement économique pour la province de Liège) et Région wallonne – à réfléchir ensemble à une meilleure utilisation de cet ancien chancre industriel.
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Mais encore... Dans sa prochaine édition, UCM Magazine évoquera l'autre grand projet régional d'implantation d'un shopping center, au cœur de la ville de Verviers et soutenu par l'UCM depuis quinze ans : City Mall. |