La CRGE, organisation membre UCM
Un ordre pour les géomètres-experts

La Confédération royale des géomètres-experts s'est battue au fil des ans pour la création d'un ordre de la profession. Le projet est désormais acté, reste à le mettre en place.

Clément Dormal

Bernard Roussel et Laurence Cloquet ont obtenu la création d'un ordre pour les géomètres.

Enfin ! Après une lutte longue de plusieurs dizaines d'années, les géomètres-experts ont été entendus. Début décembre 2022, le ministre des Indépendants David Clarinval (MR) a en effet annoncé la fondation d'un ordre de la profession. Ce qui enchante Laurence Cloquet et Bernard Roussel, respectivement directrice fédérale et président de la chambre francophone de la Confédération royale des géomètres-experts (CRGE), une union professionnelle membre d'UCM qui regroupe environ 380 indépendants. "L'ordre va permettre à la profession de s'autogérer. Mais aussi à tout un chacun de savoir vers qui se tourner quand on doit s'adresser aux géomètres", se réjouit la première citée. Au-delà de ce point de contact, l'ordre sera surtout doté d'une personnalité juridique, ce qui manquait jusqu'ici à la profession qui se trouvait donc dans l'impossibilité de lutter efficacement contre l'exercice illégal du métier.

"À l'heure actuelle, c'est un peu le chaos pour contrôler la participation effective aux vingt heures obligatoires de formation permanente par an, ou pour vérifier si le géomètre dispose bien d'une assurance RC (responsabilité civile) professionnelle. On n'avait ni les moyens financiers, ni les moyens humains, ni la personnalité juridique. Ce sera désormais le cas. Cet aspect juridique va nous donner la capacité d'aller plus loin", ajoute la directrice qui espère que l'ordre verra effectivement le jour dans les deux prochaines années.

Un stage de 210 jours

L'ordre va aussi permettre de recenser clairement les géomètres-experts exerçant dans notre pays. Ils se répartiront en quatre listes : les indépendants (défendus par la CRGE), les membres honoraires, les fonctionnaires et employés, ainsi que les stagiaires. Cette dernière catégorie représente une autre grande victoire pour les partisans de la création de l'ordre. Car pour s'inscrire au tableau, les futurs géomètres devront effectuer un stage de 210 jours. "Le retour de ce stage, disparu dans les années 1990, était crucial pour nous. Cela manquait énormément pour combler certaines lacunes, peu importe la filière de laquelle on sort", pointe Bernard Roussel.

Il faut dire qu'accéder au métier de géomètre ne se fait pas de manière uniforme. On peut le devenir dans le cadre d'un graduat, d'un master d'ingénieur ou de géodésie option géomètre. Ce méli-mélo didactique explique en partie la réticence de certains jeunes à se lancer dans ce type de carrière. "C'est une profession méconnue et notre gros problème est d'expliquer aux jeunes comment l'on devient géomètre." La Confédération travaille activement pour tenter d'harmoniser les études et de les rapprocher au maximum des besoins du terrain. Les écoles, elles aussi, commencent à bouger. L'institut supérieur industriel Ecam de Bruxelles devrait même ouvrir la voie prochainement avec la création d'une formation en alternance durant le master en sciences de l'ingénieur - géomètre.

Les contraintes et les aptitudes des géomètres ont, elles aussi, énormément évolué au fil du temps. Oubliez l'image de la personne en train d'effectuer des mesures au bord d'une route. Elle ne symbolise qu'une infime partie du travail des géomètres. Entre homme ou femme de terrain et expert technique, les domaines d'intervention du géomètre-expert sont devenus multiples et variés. Ses connaissances techniques et sa capacité d'expertise l'amènent à travailler sur le terrain, depuis le levé et la représentation sur un plan jusqu'à l'implantation de nouveaux points ou des plans de bornage et le suivi de chantier. Le tout sans oublier la facette juridique du métier pour gérer des contraintes légales, le cadastre, l'urbanisme et l'arbitrage de litige de limites. Les nouvelles technologies, comme les drones, les données satellites voire le scanning sont, elles, mises à contribution pour la topographie, la bathymétrie (relief de l'océan) et l'hypsométrie (détermination de l'altitude). L'essence même de la profession est d'apporter de la précision à tous ces nouveaux procédés.

Mais l'acquisition de ces compétences durant les études peut varier d'un diplôme à l'autre, certaines permettant de mieux domestiquer les outils, alors que d'autres offrent une véritable expertise technique. C'est pourquoi la CRGE appelle les jeunes à s'unir. "L'éventail de la profession est très large et il est normal de ne pas savoir tout faire. Collaborer est aussi une autre manière de lutter contre plusieurs freins à la profession, comme la peur de devoir prester trop d'heures supplémentaires ou de se lancer seul dans l'inconnu", détaille Bernard Roussel. Qui ouvre par ailleurs la porte à des bureaux mixtes avec d'autres professions connexes ou des associations entre géomètres-experts pour couvrir les différents aspects du métier. "Je pense que c'est vraiment l'avenir", confirme Laurence Cloquet.

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