IPI, organisation membre UCM
Les gardiens du secteur immobilier

En dix ans, le nombre d'agents immobiliers est passé de 9.000 à 11.000 dans le pays. Ils sont agréés par l'IPI, l'Institut des professionnels de l'immobilier.

Jean-Christophe de Wasseige

Comme les avocats, les architectes ou les experts-comptables, les agents immobiliers ont eux aussi leur ordre. C'est-à-dire un organisme qui se charge de la régulation de la profession. Cet ordre s'appelle l'IPI, l'Institut des professionnels de l'immobilier (BIV en néerlandais, car sa compétence est nationale). Son statut est de droit public et le ministre fédéral des Classes moyennes en exerce la tutelle. Voilà pour la fiche d'identité.

Côté historique, sa création remonte aux années 1993 (vote d'une loi) et 1995 (démarrage sur le terrain). Avant cela, tout le monde pouvait devenir agent immobilier, ce qui laissait la porte grande ouverte aux dérapages. Trente ans plus tard, le bilan tiré par les intéressés est positif. "Le cadre belge de supervision du secteur immobilier est l'un des plus avancés en Europe, assure le président actuel, Nicolas Watillon, par ailleurs gérant de l'agence Proxigest à Namur. Les consommateurs des autres pays ne sont pas toujours aussi bien protégés."

Ce rôle de gardien, l'IPI l'exerce vis-à-vis de trois métiers : les courtiers, qui mettent en contact les vendeurs et les acheteurs de biens ; les syndics, qui gèrent les communs dans les immeubles à appartements ; et les régisseurs, qui administrent des propriétés pour des tiers. Ce rôle diffère donc de celui des fédérations professionnelles comme Federia et CIB Vlaanderen pour les courtiers ou l'UDS-UVS pour les syndics.

"Concrètement, nous avons trois missions légales, rappelle Nicolas Watillon. La première est d'agréer ceux qui se destinent à ces métiers. En très résumé, ils doivent disposer d'un diplôme de bachelier, effectuer un stage de 1.500 heures chez un professionnel, suivre une bonne vingtaine de formations (aujourd'hui disponibles en e-learning) et enfin réussir deux examens finaux."

La seconde mission est de veiller au respect de la déontologie par ces agents agréés. L'IPI peut ainsi traiter des plaintes de la part de consommateurs. Ces plaintes sont instruites par un assesseur, puis (si elles sont fondées) jugées par des chambres exécutives en première instance, et par des chambres d'appel en cas de recours. Les plaintes doivent porter sur les manquements aux règles. Pour les erreurs plus graves, les tribunaux civils ou pénaux restent compétents.

Enfin, troisième mission : faire la chasse aux faux agents, sans agréation. Une trentaine environ sont stoppés chaque année ! Ce qui est inquiétant et rassurant à la fois : "C'est la preuve qu'il n'y a pas d'impunité." L'IPI emploie des inspecteurs qui sillonnent le terrain pour les repérer, puis saisit la justice afin de les faire condamner.

Le défi de la crise énergétique

Comment se porte le secteur ? Il a assurément connu une période faste. Les ventes de maisons et appartements ont bénéficié des taux historiquement bas des crédits hypothécaires ces cinq à dix dernières années. En toute logique, cette vitalité a attiré maints candidats courtiers. Ceci dit, cette ère propice à l'activité est peut-être en train de se terminer. En effet, les taux ont remonté, tandis que la forte inflation a rendu les acheteurs prudents. Le nombre de courtiers pourrait donc bien stagner. D'autant que la concurrence entre eux est devenue acerbe.

Le bilan est plus sombre concernant les syndics. Depuis quelques années, le métier n'attire plus. Désormais, il est même en pénurie. Il faut dire que le job est tout sauf facile. "Pour cerner le malaise, nous avons interrogé 1.872 syndics lors d'une grande enquête au début de 2022. Maintenant, nous allons mener une campagne d'information auprès du public pour expliquer ce qu'est un syndic et pourquoi il est important. 60 % des nouveaux permis de construire concernent des immeubles à appartements, il va bien falloir assurer leur gestion. Cette campagne se fera dans le courant de cette année. Nous en définissons actuellement les modalités."

Pour l'avenir, le président de l'IPI voit un autre défi majeur : accompagner la transition énergétique. "Demain, lors d'une vente, un agent immobilier devra présenter des informations beaucoup plus précises sur la performance énergétique du bâtiment (PEB). Par exemple, communiquer sur les actions à entreprendre pour améliorer la situation et sur les estimations de ce que cela coûterait. En Flandre, des obligations viennent d'entrer en vigueur. Bruxelles et la Wallonie vont très probablement suivre."

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Les quatre membres du bureau exécutif de l'IPI : Nicolas Watillon (président), Frederick Thiers, Sandrine Gallet et Olivier Morobé.
© IPI

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