Lutte contre la propagation du coronavirus
"Lithocide", une invention brevetée… bloquée

Basée à Trazegnies (Hainaut), la société Lithcote a inventé un revêtement pour éliminer le coronavirus d'une foule de surfaces. Le produit est homologué en France et Allemagne. Pas chez nous…

Le Lithocide reste actif très longtemps sur les surfaces traitées. Plus besoin de les désinfecter sans cesse.
© Paylessimages/AdobeStock

Voici quelques mois déjà que la PME Lithcote, spécialisée dans les traitements de surface – contre la corrosion, l'adhérence, l'usure, les hautes températures, etc. – a mis au point un produit susceptible d'aider à surmonter la crise du coronavirus. Il s'agit d'un enduit baptisé "Lithocide", qui est à la fois un virucide, un bactéricide et un fongicide. D'après des tests menés à l'Université de Liège, ce revêtement supprime 99,99 % des coronavirus en une heure. Et cette désinfection ne doit pas être constamment répétée (contrairement à l'usage d'autres solutions comme les produits au sel d'argent ou le passage sous une lampe aux ultraviolets). Elle reste opérante pendant plusieurs années. Un peu comme un vernis.

Le secret d'une telle efficacité ? "Nous avons pris une molécule qui est connue pour ses propriétés désinfectantes – l'AEM – et nous l'avons liée chimiquement à une céramique, afin d'en emprisonner les principes actifs et de faire en sorte que l'ensemble dure dans le temps, explique le directeur de Lithcote, Christophe Leclercq. Ainsi, dès qu'un virus se dépose sur un objet traité, sa charge virale est très rapidement désactivée." Le Lithocide se présente sous la forme d'une solution transparente, mince (10 microns), flexible, très résistante. Et évidemment active. Elle s'applique à l'aide d'un pulvérisateur, d'un pinceau ou encore d'un rouleau. Les surfaces réceptrices peuvent être très diverses : verre, bois, béton, métaux, plastiques, peintures existantes et même textiles. Des exemples dans la vie courante ? Rampes d'escalier, poignées de porte, murs d'hôpitaux, écrans de smartphone, tables de bureau…

Agent chimique ou mécanique ?

Subsidiée par la Région wallonne, cette invention a fait l'objet d'un brevet. Dans la crise sanitaire actuelle, son potentiel apparaît évident. Mais il y a un hic. "Les produits biocides doivent être homologués selon une législation européenne, explique l'entrepreneur. Or, chaque pays interprète cette législation différemment. Notre Lithocide a été autorisé en France et en Allemagne en deux à trois semaines à peine. En Belgique, notre demande est bloquée depuis octobre ! Le ministère fédéral de la Santé considère qu'il s'agit d'un produit à action chimique et qu'il doit passer quatre tests spécifiques. Seulement voilà : l'usage de la céramique dans le Lithocide rend virtuellement impossible la réalisation d'un de ces tests. D'où le blocage. Nos voisins, eux, considèrent que le produit a une action de type mécanique et n'ont pas eu le moindre problème pour l'accepter. Si on se penche sur le fonctionnement en profondeur du Lithocide – étant constitué de milliards de petites pointes microscopiques, le virus s'y empale, ce qui provoque sa destruction –, son action est effectivement de type mécanique. Nous le clamons, mais jusqu'ici en vain…"

Interrogé, le SPF Santé publique ne fait aucun commentaire. "Juridiquement, on ne peut répondre qu'au demandeur ou son mandataire sur un produit précis", indique sa porte-parole en invoquant une "question de déontologie et de protection des données."

Pour l'avenir, la PME carolorégienne ne désespère pas qu'une solution politique puisse intervenir. "Il suffirait de classer le Lithocide en agent mécanique et non plus en agent chimique. La Région wallonne pousse en ce sens. Reste à convaincre l'État fédéral. En attendant, nous travaillons sur une autre technologie de désinfection, unique, et qui, elle, ne nécessitera aucune autorisation…"

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