La crise a durement éprouvé la trésorerie de nombreuses PME. La Société publique wallonne de financement, Sowalfin, propose un outil pour obtenir de l'argent frais et ainsi rétablir sa solvabilité, constituer, renforcer ou reconstituer un fonds de roulement, en ce compris l'achat de stock.
Le prêt dit ricochet est accordé via les banques. Il peut doubler le montant du crédit obtenu (jusqu'à 50.000 euros maximum) et le garantir à 75 %, dans des conditions extrêmement avantageuses.
Ce produit s'adresse aux indépendants et PME de moins de cinquante personnes, dont le chiffre d'affaires annuel ne dépasse pas 10 millions d'euros, qui existaient avant la crise Covid et se trouvaient alors dans une situation financière saine.
Il faut donc passer par sa banque. C'est elle qui introduit le dossier en donnant les caractéristiques du prêt accordé. Il peut s'agir d'un nouveau crédit d'investissement, d'une nouvelle ligne court terme, d'un moratoire sur des crédits en cours ou d'une combinaison entre report et argent frais.
La Sowalfin peut doubler le montant consenti par la banque, à 0 % de taux d'intérêt, avec un plafond de 50.000 euros. Il est donc possible d'obtenir jusqu'à 100.000 euros. Le prêt Sowalfin est à rembourser par trimestre, sans sûreté ni apport personnel exigés, pendant une durée alignée sur celle du prêt bancaire, avec toutefois une franchise supplémentaire de six mois et une durée maximale de dix ans.
En même temps, pour faciliter le prêt bancaire, la Sowalfin peut le garantir à concurrence de 75 %. Il y a toutefois une commission à payer de 1 % par an sur le montant garanti.
L'octroi est automatique quand la banque rentre un dossier en ordre. La Sowalfin envoie directement au chef d'entreprise, par mail, une convention de prêt à signer et les fonds sont versés dans un délai moyen de cinq jours après réception de l'accord.
Lancé en septembre 2016, le prêt "coup de pouce" favorise l'investissement de proximité. C'est un incitant pour que des particuliers, souvent des proches d'un entrepreneur, lui avancent de l'argent dans des conditions avantageuses pour les deux parties. L'argent est avancé sans garanties et à un taux d'intérêt très bas (1,75 % en 2021). Le prêteur s'y retrouve grâce à un crédit d'impôt, de 4 % du montant les quatre premières années, et de 2,5 % les années suivantes.
Le ministre de l'Économie, Willy Borsus (MR), a modifié les modalités du prêt coup de pouce pour le rendre plus attractif. Le plafond n'est plus de 50.000 euros par prêteur et 100.000 par emprunteur, mais respectivement de 125.000 et 250.000 euros. La durée peut être de quatre, six, huit ou dix ans. Le remboursement ne doit plus se faire nécessairement en une fois, à l'échéance du prêt. Il peut être anticipé ou échelonné avec des versements trimestriels, semestriels ou annuels. De plus, la Région garantit 30 % du prêt. En cas de faillite ou de cessation forcée de l'emprunteur, la totalité du montant n'est pas perdue.
Nouveau également : la Sowalfin peut doubler la somme prêtée via un prêt subordonné de même durée que le coup de pouce, avec une franchise de six mois et un taux d'intérêt de 2,5 %. Les remboursements sont nécessairement trimestriels.
Les nouvelles conditions du prêt coup de pouce sont entrées en vigueur au début 2021 avec un effet spectaculaire : alors que sur les quatre années précédentes (2016 à 2020), 994 conventions avaient été signées pour un montant global de 18 millions d'euros, la Sowalfin a reçu sur les neuf premiers mois de cette année-ci 1.552 demandes pour 13,5 millions d'euros. Un tiers des emprunteurs est en personne physique, deux tiers sont en société. Côté prêteurs, 76 % ont plus de 45 ans et 22 % ont un lien familial avec l'entrepreneur.