Repenser la sécurité sociale

Préserver la solidarité et libérer le travail

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Pour construire son mémorandum électoral 2019, l'UCM organise des soirées de réflexion prospective. Fin mai, avec les économistes Étienne de Callataÿ et Philippe Defeyt, l'avenir de la sécurité sociale était en question.

L'ancien banquier et l'ancien patron d'Écolo sont d'accord sur deux constats. D'abord, le système de protection sociale belge est devenu d'une affreuse complexité. Il est incompréhensible et peu efficace. De nombreux tuyaux de l'usine à gaz fuient (coûts administratifs, aides inutiles...). La solution radicale de Philippe Defeyt est d'accorder, sans condition, un crédit d'impôt de 600 euros par personne, 300 euros aux moins de dix-huit ans. Ce revenu de base avale ou réduit les aides sociales existantes. Il ne décourage pas le travail et facilite l'activité indépendante.

Le second constat est l'absurdité du financement de la solidarité. "C'est schizophrénique, estime Étienne de Callataÿ, de rendre le travail plus cher alors que l'emploi reste le vecteur le plus puissant d'insertion sociale." Où trouver l'argent ? En ces temps de réchauffement climatique et d'épuisement des ressources naturelles, la pollution et la consommation de matières premières pourraient être bien plus taxées. Vu la robotisation, imposer les machines est une autre piste. Les entreprises automatisées bénéficient des investissements publics et vivent du pouvoir d'achat des ménages.