À vous qui portez le poids de la crise…le poids de la crise…

À vous commerçants, professionnels des métiers de contact et de l'horeca, patrons de salles de fitness, d'agences de voyages ou de paris, entrepreneurs dans l'événementiel, la culture ou le monde de la nuit, je voudrais dire tout mon respect, mon admiration, mais aussi mon désarroi.
Nous avons obtenu des aides, oui, mais nous sommes bien conscients qu'aujourd'hui, elles ne suffisent plus. Vous avez besoin de rouvrir et de pouvoir travailler dans des conditions normales. Vous avez besoin de perspectives et le gouvernement ne vous en donne pas ou en donne peu. Englué dans une campagne de vaccination chaotique, il a reporté la perspective d'un allègement des restrictions après les vacances de Pâques. Trop tard pour beaucoup d'entre vous qui n'en pouvez plus, financièrement et moralement.

Reconnaissons que le gouvernement a atteint son objectif principal : éviter une troisième vague et un nouvel engorgement des hôpitaux. Mais comment et à quel prix ? Il a géré la crise comme il y a un an, en maintenant des indépendants de secteurs entiers la tête sous l'eau. Comme si la population n'avait pas intégré, dans son immense majorité, les règles sanitaires : gestes barrière, testing, quarantaine… Comme si les entreprises n'avaient pas développé et n'étaient pas à même d'appliquer des protocoles de sécurité (distance minimale, masque, aération, gel hydroalcoolique…) qui minimisent les risques. Comme si, après douze mois, la mise en veilleuse de notre économie, de notre vie sociale et de nos libertés ne devenait pas littéralement insupportable.

Des secteurs entiers se vident de leurs entrepreneurs

Reconnaissons aussi que les indépendants et les chefs de PME ne sont pas les seuls à souffrir. Le personnel de santé a pris la vague épidémique en pleine figure. Les jeunes ont l'impression de ne plus vivre. Beaucoup de salariés (policiers, enseignants, télétravailleurs…) exercent leur métier dans des conditions difficiles.
Mais ni les médecins ou infirmiers, ni les employés (pour la plupart) ne voient leurs revenus plonger, leurs économies fondre, des années de travail partir en fumée et le rêve d'une vie s'effondrer.

Nous savons depuis un an que la vaccination est la seule porte de sortie de crise. Les autorités avaient le devoir prioritaire et absolu de mettre en route une campagne rapide d'immunisation. Les "couacs" actuels font mal au cœur.
Pourquoi sommes-nous si en retard par rapport à Israël, au Royaume-Uni ou à la Serbie ? Parce que nous avons accepté la stratégie de l'Union européenne, dit-on. Alors pourquoi sommes-nous – en tout cas au moment d'écrire ces lignes – en retard par rapport à Malte, la Pologne ou la Grèce ?
Il est inacceptable qu'un tiers des doses livrées attende dans des frigos. Il est incompréhensible que les médecins généralistes aient été mis à l'écart de la campagne. Il est complètement fou qu'un hôpital se fasse taper sur les doigts parce qu'il vaccine ses patients.

Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, avait annoncé un "reset" de la campagne de vaccination, tant elle était mal partie. Nous avions demandé un "reset" de l'ensemble de la gestion de crise. Nous n'avons eu ni l'un ni l'autre.
En silence, loin de l'agitation médiatique, des secteurs entiers se vident de leurs entrepreneurs et de leurs travailleurs, découragés. C'est une catastrophe économique. Ce sont surtout des drames humains.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Il est temps de faire confiance

    Nous pensons, avec l'ensemble des administrateurs UCM, qu'au bout de six mois et au vu de la situation, le combat contre le virus doit changer d'âme. Nous devons passer des restrictions sanitaires aux précautions sanitaires. Nous devons accepter de vivre avec un risque supplémentaire.

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    septembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Nous avons chacun notre part de responsabilité

    C'est l'heure de la reconstruction. Notre économie a été comme frappée par la foudre. Elle redémarre lentement, presque timidement.

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    juin
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    De l'aide d'urgence aux mesures de relance

    Les primes régionales devaient permettre de faire face aux charges impossibles à reporter. Force est de constater qu'en Wallonie en particulier, il a fallu trop de temps pour déterminer les bénéficiaires et beaucoup trop de temps pour procéder aux versements. Face à l'urgence, je ne comprends pas les hésitations, les atermoiements, les chicaneries.

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    mai
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Un combat indispensable

    Je ne sous-estime pas pour autant l'impact du confinement sur vous, mes amis indépendants et chefs de PME. C'est une crise sans précédent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Je mesure votre désarroi, je sais votre angoisse. Comme président UCM, je suis en tout cas fier de la façon dont notre "maison" a réagi. Et nous allons encore nous faire entendre !

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    avril
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    À tous et à toutes : courage !

    Où cela va-t-il s'arrêter ? L'irruption en Chine, puis en Europe, du Covid-19 suscite les plus grandes inquiétudes.

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    mars