Le budget 2022 a réussi le test PME

Nos demandes ont été entendues et nos veto ont été respectés. Le gouvernement fédéral a tenu compte des énormes efforts fournis par les indépendants et les PME pour surmonter la crise et sortir d'une situation qui reste difficile. Il n'a pas chargé davantage leur barque dans son budget 2022. Au contraire, malgré la nécessité de reprendre en main les finances publiques, il a adopté l'une ou l'autre mesure positive.

Nous sommes confrontés à une urgence : lutter contre les pénuries de main-d'œuvre qui handicapent la relance dans plusieurs secteurs. J'avais suggéré une réduction d'impôt ciblée pour inciter les demandeurs d'emploi à occuper les postes vacants. Le gouvernement les autorise à cumuler leur salaire avec l'allocation de chômage pendant un temps limité. L'objectif d'une majoration du revenu net est atteint.
Un autre défi du moment est la recapitalisation des entreprises. La hausse des déductions pour investissement, dans le digital et la transition climatique, est donc positive, tout comme le doublement du tax shelter, cet incitant pour les personnes et entreprises qui investissent dans les starters.

Nos deux veto ont été respectés

En marge du budget, le gouvernement a chargé les partenaires sociaux de plancher sur une amélioration de la flexibilité des horaires dans les entreprises. Il met en chantier un calcul annuel des heures de travail, que nous réclamons depuis longtemps, et ouvre la porte à la semaine prestée en quatre jours. Telle que définie, la formule nous convient : c'est sur base volontaire, sans réduction du temps de travail et sans hausse du coût salarial. Dans ces conditions, pourquoi ne pas permettre la semaine de trente-huit heures en quatre fois neuf heures trente ?

Lors des travaux préparatoires, il avait été question de supprimer l'obligation de certificat médical pour les absences d'une journée des salariés. Avec nos collègues flamands d'Unizo, nous nous y sommes radicalement opposés. Nous savons que certains chefs de PME ne réclament pas ce certificat, parce qu'un climat de confiance existe dans l'entreprise et que les collaborateurs n'abusent pas. Ce n'est malheureusement pas le cas partout et pour tous les employés. Il ne faut pas ouvrir la porte aux abus. Les représentants des PME ont été entendus et la dispense de certificat ne s'appliquera pas aux entreprises de moins de cinquante personnes.

UCM a été la seule organisation à défendre la mesure "zéro coti", la suppression des cotisations patronales de base à vie sur la première embauche. Le ministre des Indépendants, David Clarinval (MR), était de notre côté. Le statu quo décidé par le gouvernement est une vraie victoire, tant pour les futurs primo-employeurs que pour ceux qui bénéficient de la dispense. L'avantage promis ne sera pas raboté. Et c'est tant mieux pour l'emploi !

Le gouvernement doit maintenant s'attaquer à deux dossiers très importants. D'abord, l'impôt des personnes physiques doit être revu et allégé sur les revenus du travail. Ce n'est pas seulement possible, c'est nécessaire et nous le démontrerons.
La réforme des pensions doit être achevée pour rendre le système pérenne et équitable. Les indépendants ont besoin d'être rassurés et aussi assurés de toucher une retraite à la hauteur du travail fourni.

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