Les contrôles Afsca posent problème

Toute la lumière devra être faite sur le scandale à l'abattoir Veviba de Bastogne. Il y a des coupables : des personnes qui ont décidé de falsifier l'étiquetage et de vendre de la viande impropre à la consommation. Il y a aussi des responsables : des personnes qui auraient dû réagir plus vite ou plus efficacement après la plainte déposée au Kosovo en septembre 2016. Les uns et les autres devront être identifiés et sanctionnés, on ne joue pas avec la sécurité alimentaire !

L'affaire est grave. Des tricheries ont échappé aux contrôles pendant des mois. L'affaire ne doit pas non plus être exagérée. La sécurité de la chaîne alimentaire et en particulier de la filière viande n'a jamais été aussi bien assurée. Les hormones, la vache folle, la dioxine, c'est du passé. Les producteurs, les distributeurs et les abattoirs de taille modeste, plus aisément contrôlables, sont "propres". Il serait très injuste de jeter l'opprobre sur des professionnels dont l'activité, je le répète, n'a jamais été aussi encadrée et surveillée.

L'affaire Veviba démontre d'ailleurs que les circuits courts et les exploitations à taille humaine, où le producteur est proche du consommateur, sont plus fiables que l'industrie agro-alimentaire. Quand le prix devient plus important que la qualité, le risque sanitaire grandit.
Il faut donc soutenir résolument l'agriculture et l'élevage de qualité, les structures locales de transformation et de distribution. Veviba a reçu plus de cinq millions d'euros en cinq ans de la Wallonie, en aides économiques. Il est grand temps de se poser la question de l'utilisation de ces moyens publics. Est-ce que le groupe Verbist, propriétaire de l'abattoir, en avait réellement besoin ? N'auraient-ils pas été mieux utilisés au bénéfice des "petits" entrepreneurs de la filière viande ?

Le moment est venu d'élaborer une charte des contrôles sanitaires

Il est grand temps aussi de se pencher sur le fonctionnement de l'Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire). L'UCM soutient l'idée du ministre Denis Ducarme de commander un audit. Les contrôles doivent être au moins aussi stricts pour les acteurs industriels que pour les artisans. Il est choquant de voir que Veviba a pu tricher impunément, alors que les indépendants et les PME de la chaîne alimentaire se plaignent d'inspections répétées, tatillonnes, menaçantes, attachées à des détails futiles.
La sécurité de la chaîne alimentaire sera mieux assurée si les inspecteurs remplissent pleinement leur mission de service public, qui est aussi d'informer et de conseiller en tenant compte des contraintes et réalités de terrain.

Le moment est venu d'élaborer une charte des contrôles sanitaires, à l'instar de la charte sur les contrôles sociaux cosignée par l'UCM (voir ici). Un tel engagement mutuel est de nature à mieux garantir à la fois la sécurité alimentaire et la sérénité des innombrables acteurs de la chaîne respectueux des consommateurs.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Crise politique en cadeau de bienvenue !

    Le nouveau gouvernement wallon MR-CDH a bouclé son budget 2018. Dans les grandes lignes, du point de vue des indépendants et des PME, c’est tout bon. En effet, il n’y a pas un euro de taxes ou impôts supplémentaires. Au contraire, la paléontologique redevance télé est enfin supprimée.

    Lire la suite
    juin