La crise politique,ça commence à bien faire !

Cela fait plus de 250 jours que nous n'avons plus de gouvernement fédéral de plein exercice, plus de 100 jours que nous avons voté et aucune coalition ne se profile pour gérer le pays. Les discussions piétinent. Sous le manteau, une interminable partie de Stratego se joue. Les positions des uns et des autres ont à peine bougé depuis les élections.
Je ne peux pas trouver d'adjectif assez sévère pour qualifier cette inertie. Elle est en tout cas coupable et néfaste. Nous avons besoin d'un gouvernement qui gouverne et relève les défis économiques, sociaux et environnementaux. Nous sommes en train de perdre l'élan de quatre bonnes années où les baisses de charges ont permis une création importante d'emplois. Il y a encore du travail à faire notamment pour diminuer l'impôt sur les revenus du travail, pour achever la réforme des pensions et rétablir l'équité en faveur des indépendants. Mais ces chantiers sont fermés. Pire : le budget dérape, de onze milliards d'euros dit-on, ce qui annonce fatalement une période d'austérité.

Si la crise se prolonge, il faudra peut-être revoter. Ce serait à haut risque, mais si c'est la seule issue, inutile d'attendre 541 jours pour le dire. Inutile aussi, comme le proposent des acteurs économiques à juste titre affolés, de vouloir former un gouvernement provisoire. Avec qui ? Pour faire quoi ? Ce serait du bricolage et une perte de temps. Et s'il faut rouvrir le dossier communautaire, de grâce, laissons-le bien mûrir dans une commission ou une chambre de réflexion : n'ajoutons pas une crise aux crises.

Aucun chef de PME ne pourrait lâcher les rênes pendant des mois

Bref, je crois pouvoir dire haut et clair au nom de tous les indépendants et chefs de PME de Wallonie et de Bruxelles que nous en avons ras-le-bol ! Les élus du 26 mai dernier doivent prendre leurs responsabilités. Aucun dirigeant d'entreprise ne pourrait se permettre de lâcher les rênes pendant des mois et de laisser son déficit se creuser sans réagir.
Autour de nous, le monde bouge. L'économie se transforme avec des changements de paramètres aussi fondamentaux que l'e-commerce, l'intelligence artificielle ou l'impératif climatique et environnemental. Les pays voisins ou émergents travaillent, s'adaptent, avancent. Et nous restons les bras ballants à organiser des pré-réunions de contact exploratoire où M. Machin ne vient pas et ou M. Chose boude, parce qu'ils n'aiment pas M. Truc.

Heureusement, le virus paralysant n'a pas infecté les Régions. Bruxelles a son gouvernement et il est attentif à nos attentes, en particulier en matière de mobilité. La Wallonie a presque son gouvernement. Nous allons l'inviter à renforcer le maillage des entreprises. Le tissu de PME est aujourd'hui assez dense et diversifié pour cesser de regarder la Flandre et plutôt faire comme elle : des clusters, des chaînes de valeur, du BtoB entre Wallons… Les outils existent pour soutenir la croissance des entreprises. Il est possible, par l'évaluation et la concertation, de mieux les utiliser. Avançons, là où nous avons des interlocuteurs politiques.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    D'abord des gouvernements solides !

    La première attente des indépendants et des chefs de PME, c'est d'avoir des gouvernements qui gouvernent et qui relèvent les défis économiques, sociaux, environnementaux et budgétaires.

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    juin
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Ce dimanche 26 mai, votez pour vous !

    Les élus de la triple élection de ce dimanche 26 mai auront notre sort entre leurs mains pendant cinq ans. Ils pourront répondre favorablement, ou pas, aux trois grandes revendications UCM : réduction de la fiscalité, baisse des charges administratives, équité dans les montants de pension.

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    mai
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    La "cotisation distincte" a vécu

    Le mémorandum de l'UCM, résumé dans ce magazine, est le fruit d'une année de travail. Il a été réalisé par notre service d'études avec et pour les entrepreneurs.

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    avril
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    La réforme du Code des sociétés

    La réforme du Code des sociétés a été pensée pour les grandes entreprises. Transposer aux petits les règles conçues pour les grands n'est jamais une bonne façon de procéder.

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    mars
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Préserver la planète, les PME y travaillent

    Les manifestations des étudiants contre le réchauffement climatique doivent être prises au sérieux. L'enjeu est primordial.

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    février