Que veulent les électeurs ? D'abord des gouvernements solides !

"Il faut entendre le message des électeurs" : depuis le 26 mai, gagnants et perdants répètent cette phrase à l'envi. Ils ont raison mais cela ne peut pas les amener à tergiverser et à compliquer encore la situation. Parce que la première attente des citoyens et en tout cas des indépendants et des chefs de PME, c'est d'avoir des gouvernements qui gouvernent et qui relèvent les défis économiques, sociaux, environnementaux et budgétaires.
En cette période d'intenses tractations, UCM est dans l'arène. J'ai été reçu avec les autres organisations patronales (FEB, Unizo, Boerenbond) par les deux informateurs royaux, Didier Reynders et Johan Vande Lanotte. Nous avons indiqué nos préoccupations, nos priorités et surtout, à ce stade, notre inquiétude. Nous ne voulons pas d'une crise de longue durée ni de négociations institutionnelles interminables. Cela suppose que plusieurs partis, au nord comme au sud, mettent de l'eau dans leur vin et peut-être reviennent sur des propos de campagne électorale. Ce n'est pas simple et cela peut prendre l'été. Pas plus longtemps, au risque de discréditer davantage notre monde politique.

Il ne sert à rien de vouloir contourner les partis incontournables

À Bruxelles, la donne est moins inextricable. Une majorité se dessine. UCM a été reçue par les formateurs, Rudy Vervoort et Laurette Onkelinx. Ce n'était pas un entretien formel. La discussion a porté sur des points concrets du futur programme gouvernemental. Nous y mettrons notre marque. Nous avons par exemple insisté pour une amélioration de la mobilité sans mesures handicapantes pour les entreprises. Nous avons souhaité un contrôle strict des taxes communales pour assurer la paix fiscale, une amélioration des outils de financement public et une meilleure prévention des faillites.

En Wallonie aussi, Elio Di Rupo et Paul Magnette ont été attentifs à nos attentes. La lutte contre les pénuries de main-d'œuvre par le développement de la formation en alternance ou les mesures de simplification administrative ont retenu l'attention. Nous avons insisté sur un nécessaire changement de mentalité des fonctionnaires, qui doivent cesser de considérer les chefs d'entreprise comme des adversaires. Les deux formateurs ont été très intéressés par nos propositions pour inviter les entreprises wallonnes à acheter wallon. Privilégier les achats dans sa Région, c'est un réflexe qui existe en Flandre, beaucoup moins en Wallonie. Le pouvoir public peut encourager un meilleur maillage des PME wallonnes, créer des chaînes de valeur, faire émerger des synergies entre les entreprises.

Dans tous les cas, nous n'avons pas émis de préférence quant aux coalitions. UCM est apolitique et veut discuter avec tout le monde. Nous avons cependant des principes et des repères. L'un d'entre eux est que nous préférons des gouvernements solides, avec des projets cohérents. L'hésitation et l'incertitude sont mauvaises pour les entreprises. Quand des partis apparaissent incontournables (N-VA et PS au fédéral, PS et MR en Wallonie), toutes les tentatives de les contourner sont des pertes de temps et d'énergie.

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