Nous voulons un gouvernement

Cela fait presque un an que nous n'avons plus de gouvernement fédéral de plein exercice. Nous avons voté en mai. Plus de cinq mois ont passé et aucune négociation sérieuse n'a encore eu lieu. Les partis dominants, PS et N-VA, se regardent en chiens de faïence. Le Roi a mis en piste des personnalités de ces deux formations, Geert Bourgeois et Rudy Demotte, pour trouver des points de convergence qui pourraient être le socle d'un accord de majorité. En vain. Le rapport remis le 4 novembre n'a rien éclairci. Retour, avec Paul Magnette, à la case "consultations", comme au lendemain du scrutin.

J'ai le sentiment que les indépendants et les chefs de PME sont à bout de patience ! La campagne électorale de 2019 est terminée et celle de 2024 n'a pas encore commencé. Alors il est temps de mettre de côté les anathèmes, les rancœurs, les frustrations et les agendas cachés. Une nécessité s'impose : gouverner ce pays, notre pays, pour éviter les aventures séparatistes et répondre aux attentes des citoyens et des entreprises. Nous n'avons aucune urgence communautaire. Nous avons besoin de tout sauf d'une réforme de l'État dans les cinq ans qui viennent.

Nos élus doivent se montrer dignes de notre confiance

En revanche, nous avons une urgence économique. Le ralentissement de la conjoncture et la menace du Brexit rendent d'autant plus nécessaires des mesures favorables à la création et la croissance des entreprises. Chaque jour qui passe érode les résultats positifs engrangés sous la législature précédente.
Nous avons une urgence sociale. Le taux d'emploi en Belgique (71 %) est encore loin de l'objectif européen (75 %). Si nous ne pouvons pas assumer le coût du vieillissement de la population, la colère latente peut exploser.
Nous avons une urgence climatique. Quand les jeunes manifestaient leur inquiétude face au réchauffement, tous les partis avaient bien compris le message. Ont-ils aussi bien compris que sans gouvernement, les bonnes intentions ne sont que des paroles en l'air ? Les Régions n'ont pas tous les outils en main, tant s'en faut, pour relever le défi environnemental.

Quant à la situation budgétaire, elle a dépassé le stade de l'urgence. Le gouvernement est tombé avant le vote du budget 2019 et cela fait donc un an que les finances publiques vont à vau-l'eau. Le déficit grandit, la dette se creuse et il n'y a qu'une solution pour sortir de ce genre de dérive : l'austérité. Intelligente s'il y a un gouvernement intelligent ; bête et brutale si le vide du pouvoir se prolonge et que nos partenaires européens nous rappellent, à bon droit, à nos obligations.

Nous voulons un gouvernement ! Un vrai, pas une équipe de technocrates avec un programme limité. Ce serait un renoncement dangereux. Les partis démocratiques ont encore une large majorité au Parlement. Qu'ils ne la mettent pas en péril par leur incurie.

Reprenons de la hauteur par rapport aux jeux politiques. Le 26 mai, des femmes et des hommes ont sollicité nos suffrages parce qu'ils souhaitaient gouverner et mettre en œuvre un projet d'avenir. Nous leur avons fait confiance. Ils doivent s'en montrer dignes. Retourner aux urnes, dans le climat politique délétère actuel, n'est pas, n'est plus une issue possible. Nous voulons un gouvernement.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Les contrôles Afsca posent problème

    L'affaire Veviba démontre que les circuits courts et les exploitations à taille humaine, où le producteur est proche du consommateur, sont plus fiables que l'industrie agro-alimentaire.

    Lire la suite
    mars
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    L'intelligence artificielle est une chance pour nos PME

    Les fantastiques progrès des technologies digitales vont bouleverser la vie des entreprises. Médecins, avocats, professionnels du chiffre, commerçants et bien d'autres ne travailleront plus dans cinq ou dix ans comme ils travaillent aujourd'hui. L'arrivée des robots aura des conséquences encore très imprévisibles sur les métiers de services.

    Lire la suite
    février
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Mobilité, énergie, logement, IL FAUT INVESTIR

    Le nouveau gouvernement wallon a doté la Région d'un plan d'investissement de cinq milliards d'euros sur cinq ans (2019-2024). Au printemps dernier avait été lancé au fédéral le "pacte national pour les investissements stratégiques", d'un poids de trente milliards, dépenses étalées jusqu'en 2030.

    Lire la suite
    janvier
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Baisser l'impôt des sociétés, oui, mais pas comme ça !

    J'ai pris l'initiative de proposer aux administrateurs de l'UCM et aux responsables d'organisations professionnelles affiliées de signer une lettre ouverte au Premier ministre, aux vice-premiers ministres et aux parlementaires de la Commission finances. En voici le contenu."Nous, ent...

    Lire la suite
    décembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Aux TEC, le syndicat socialiste dépasse les bornes

    Cette fois, c'en est trop ! La CGSP, syndicat socialiste, a déposé un préavis de grève aux TEC du 20 au 22 décembre. Comme une manifestation est prévue le 19, les bus risquent d'être à l'arrêt en Wallonie pendant quatre jours. Quatre jours de plus !Or, les transports en commun son...

    Lire la suite
    décembre