Les entrepreneurs, ces oubliés de la crise énergétique

Trop tard. Il est peut-être trop tard pour sauver nos PME. Et ce n'est pas faute d'avoir tiré la sonnette d'alarme avant le Comité de concertation, les réunions fédérale, régionale et le sommet européen du 9 septembre.

Cette crise des énergies, c'est le pire scénario d'un mauvais film de série B. Il n'y aura pas de "happy end" pour un grand nombre d'entreprises.
Cela fait maintenant sept mois que les indépendants vivent une véritable catastrophe. Face à cette flambée des prix, UCM demande, immédiatement – et en attendant mieux – un moratoire énergétique, qui permettrait aux entreprises d'être à l'abri de coupures d'énergie et de citations en faillite par les fournisseurs ; dispositif qui gèle les retards de paiement, garantit la poursuite des activités et permet la mise en place de plans d'apurement.
En plus du moratoire, la possibilité de découpler les tarifs du gaz et de l'électricité serait une solution, tandis que les frais de transport et de distribution des intercommunales (les bas de facture) pourraient être réduits.

UCM réclame un moratoire énergétique immédiat, jusqu'au 31 décembre, pour assurer la survie de nos entreprises !

À l'heure où vous, dirigeant(e)s d'entreprise, envisagez le licenciement de collaborateurs pour garder le navire au-dessus de la ligne de flottaison, relancer le mécanisme du chômage temporaire pour force majeure et permettre l'exonération des indemnités de rupture de cotisations sociales nous donneraient davantage de chances de traverser l'orage.
Le mécanisme de liaison des salaires à l'index doit aussi être temporairement revu. Le saut d'index est une solution, le plafonnement des augmentations et le gel des cotisations en sont d'autres. L'inflation de 9,94 %, un niveau quasi identique à celui de mars 1976, entraînant une hausse des salaires et du coût de la main-d'œuvre de près de 10 %… c'est impayable !

Enfin, UCM suggère davantage de flexibilité dans les heures supplémentaires, une révision du mois de salaire garanti en cas de maladie, un examen du volume de jours fériés et congés thématiques, ainsi qu'une libéralisation du travail étudiant.
Le Comité de concertation du 31 août dernier nous a laissés très amers. Rien ou presque – si l'on excepte le maintien de la TVA à 6 % – n'a été décidé pour nous donner la chance de survivre. Nous le regrettons : c'est aujourd'hui et demain que les entreprises doivent payer leurs factures… toutes leurs factures !
Le Codeco a évoqué la mise en place d'un groupe de travail pour sortir de ce chaos. Bien sûr, nous y serons en votre nom afin de porter vos revendications.

Au moment de boucler ce magazine, l'Union européenne n'a pas encore tenu ses négociations d'urgence, prévues le 9 septembre. Entretemps, UCM a été à la table des réunions fédérale et régionale. Aujourd'hui, la balle est dans leur camp. Et même si le miracle est peu probable, le temps est peut-être venu de reprioriser le plan de relance wallon.
L'Europe, quant à elle, tient le rôle central dans le plafonnement du prix du gaz, l'harmonisation des accises vers le bas et la possibilité de donner aux États les moyens de garder une TVA réduite. C'est à elle d'agir ! Nous n'avons plus le choix d'attendre si nous voulons que nos entreprises fassent encore partie du tissu économique demain.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Il ne faut pas craquer

    La situation devient intenable ! Le personnel hospitalier est sur les genoux. Les jeunes ne supportent plus l'isolement. Des milliers d'indépendants sont dans l'incertitude et la détresse. Beaucoup se tournent vers UCM. Ils nous interpellent. Ils partagent leur désarroi, leur colère.

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    janvier
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Mobilisation générale, y compris des banques

    Je crains les six premiers mois de 2021. Le moratoire sur les faillites se termine fin janvier. Divers reports de paiement vont arriver à échéance. L'activité n'aura pas pleinement repris. Ce sera le moment de vérité pour des milliers d'indépendants et chefs de PME.

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    décembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    A. De Croo : "Nous ne laisserons personne au bord du chemin"

    Ce second confinement traduit l'échec de la maîtrise sanitaire de l'épidémie. Les indépendants et les chefs de PME paient les pots cassés alors qu'ils ont, dans leur immense majorité, respecté les règles, accepté les restrictions et réalisé les investissements nécessaires à la sécurité de leur personnel et de leurs clients.

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    novembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Soulagé, oui, mais très vigilant !

    Le programme de la coalition Vivaldi, dévoilé le 30 septembre, a l'immense mérite d'exister. Il contient beaucoup d'engagements positifs. Il soulève aussi des interrogations et quelques inquiétudes.

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    octobre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Il est temps de faire confiance

    Nous pensons, avec l'ensemble des administrateurs UCM, qu'au bout de six mois et au vu de la situation, le combat contre le virus doit changer d'âme. Nous devons passer des restrictions sanitaires aux précautions sanitaires. Nous devons accepter de vivre avec un risque supplémentaire.

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    septembre