Soulagé, oui, mais très vigilant

Oui, nous sommes soulagés d'avoir un gouvernement. Nous sommes plongés dans une crise sanitaire, mais aussi économique, sociale et environnementale. Nous avons des défis à relever comme le numérique ou le vieillissement. Être restés presque deux ans sans capitaine sur le navire Belgique a déjà fait trop de dégâts, y compris à la nécessaire confiance de la population dans la politique.

Le programme de la coalition Vivaldi, dévoilé le 30 septembre, a l'immense mérite d'exister. Il contient beaucoup d'engagements positifs. Il soulève aussi des interrogations et quelques inquiétudes.
UCM aura du travail, énormément de travail, dans les mois qui viennent pour orienter les décisions dans le bon sens. La voix des indépendants et PME francophones doit être entendue. Ce sont eux qui font tourner l'économie et qui peuvent tirer notre pays vers le haut.

Il y a du flou, donc du travail pour influencer les décisions

Les indépendants peuvent se réjouir de l'accord sur les pensions. La décision est prise de supprimer le coefficient de réduction qui leur interdit, dans la plupart des cas, de toucher plus que le minimum des salariés. L'augmentation de la pension minimale à 1.580 euros brut par mois pour une carrière complète, d'ici 2024, va leur profiter. Bémol de taille : il est question d'augmenter les cotisations pour les revenus supérieurs, alors même que la sécurité sociale des indépendants, avec ses forfaits et ses montants réduits, est déjà celle qui exige le plus de solidarité de ses contributeurs.
Au-delà, le gouvernement veut s'engager dans la voie d'une harmonisation totale des statuts entre salariés et indépendants. Fort bien, mais est-on sûr que c'est ce que veulent les intéressés ?

En ce qui concerne les relations de travail, le gouvernement De Croo responsabilise les partenaires sociaux. C'est une attitude sage, sous réserve d'une participation franche des syndicats à la modernisation du marché du travail et à condition que la majorité parlementaire respecte les accords obtenus.
Les engagements en matière de simplification administrative rejoignent les demandes UCM : une administration "business friendly", qui joue la confiance et reconnaît le droit à l'erreur.
Je veux souligner la volonté de travailler avec les Régions pour améliorer le taux d'emploi et coordonner les investissements en transition énergétique et numérique. Une coordination réussie entre l'État fédéral et les entités fédérées est indispensable au fonctionnement de la Belgique.

Le feu orange est allumé en ce qui concerne la fiscalité. Les charges des entrepreneurs sont extrêmement lourdes dans notre pays. Il ne peut être question d'en rajouter. Le gouvernement l'a-t-il compris ? Pas sûr. La pression budgétaire ou le nouveau tax shift annoncé risquent de charger encore la barque des entrepreneurs. Nous nous y opposerons de toutes nos forces !

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Il est temps de faire confiance

    Nous pensons, avec l'ensemble des administrateurs UCM, qu'au bout de six mois et au vu de la situation, le combat contre le virus doit changer d'âme. Nous devons passer des restrictions sanitaires aux précautions sanitaires. Nous devons accepter de vivre avec un risque supplémentaire.

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    septembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Nous avons chacun notre part de responsabilité

    C'est l'heure de la reconstruction. Notre économie a été comme frappée par la foudre. Elle redémarre lentement, presque timidement.

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    juin
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    De l'aide d'urgence aux mesures de relance

    Les primes régionales devaient permettre de faire face aux charges impossibles à reporter. Force est de constater qu'en Wallonie en particulier, il a fallu trop de temps pour déterminer les bénéficiaires et beaucoup trop de temps pour procéder aux versements. Face à l'urgence, je ne comprends pas les hésitations, les atermoiements, les chicaneries.

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    mai
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Un combat indispensable

    Je ne sous-estime pas pour autant l'impact du confinement sur vous, mes amis indépendants et chefs de PME. C'est une crise sans précédent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Je mesure votre désarroi, je sais votre angoisse. Comme président UCM, je suis en tout cas fier de la façon dont notre "maison" a réagi. Et nous allons encore nous faire entendre !

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    avril
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    À tous et à toutes : courage !

    Où cela va-t-il s'arrêter ? L'irruption en Chine, puis en Europe, du Covid-19 suscite les plus grandes inquiétudes.

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    mars