Une vacance du pouvoirserait inacceptable

La N-VA a changé d'avis à propos du pacte de l'ONU sur les migrations. Elle ne veut plus que le Premier ministre ratifie le texte le 19 décembre, comme il s'y était engagé à New York il y a quelques semaines. Charles Michel a obtenu le soutien du Parlement. Nous sommes, au moment d'écrire ces lignes, dans un imbroglio politico-juridique qui fera les choux gras des constitutionnalistes pendant au moins deux générations.

Le gouvernement est en crise profonde, c'est un euphémisme. Il n'est plus en état, pour le moment, de diriger le pays. Quelles qu'en soient les raisons, quels qu'en soient les responsables, le résultat est un gâchis. Depuis quatre ans, un solide travail a été abattu pour remettre l'économie sur les rails, pour réduire les charges, pour relancer la création d'emplois. Il reste des dossiers à boucler avant de présenter ce bilan aux électeurs. En même temps, l'interpellation des "gilets jaunes" et de la marche pour le climat nécessite une réponse politique, sans parler des conséquences d'un Brexit à la forme encore imprévisible.

Le devoir des élus est de gérer le pays douze mois sur douze

Pour le dire clairement : la Belgique ne peut pas vivre presque six mois en affaires courantes. Les indépendants et les PME francophones ont besoin d'un gouvernement fédéral qui gouverne et qui prend ses responsabilités.
Les partenaires sociaux ont besoin d'un gouvernement de plein exercice pour encadrer l'accord interprofessionnel 2019-2020, définir l'enveloppe bien-être allouée aux allocations les plus basses et finaliser les mesures du "jobsdeal" de l'été. Les entrepreneurs attendent l'évaluation promise de la réforme de l'impôt des sociétés, l'indexation de la borne salariale qui détermine les réductions de cotisations patronales. Des améliorations du sort des indépendants sont en vue, comme l'adaptation du droit passerelle en cas de faillite ou de cessation forcée, l'introduction d'un congé de paternité ou la suppression de la cotisation de solidarité sur les pensions.

Il serait, pour moi, inacceptable que le monde politique se mette en congé, ou en campagne électorale, jusqu'au scrutin du 26 mai. Les indépendants et les chefs de PME travaillent douze mois par an et sont en droit d'en demander autant aux élus et à leurs partis. Leur devoir, à tous et à chacun, est de gérer le pays et de servir ses citoyens pendant toute la durée d'une législature.
Les 541 jours sans gouvernement qui ont suivi les élections de 2010 ont sérieusement écorné la crédibilité des institutions. Il est impératif de trouver cette fois une solution, sous peine de voir s'installer un climat politique délétère. Ce serait extrêmement nuisible à la confiance des investisseurs et des entrepreneurs.

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