L’entreprise Brunet, à Mariembourg, travaille le bois depuis plusieurs générations. Au point de se positionner aujourd’hui comme une référence dans son secteur. Ce qui lui permet de tirer son épingle du jeu à l’heure où de nombreuses sociétés spécialisées dans la construction tirent la langue.
Allier le dynamisme de la jeunesse et la tradition de la famille. Tel un équilibriste marchant sur une poutre (de bois évidemment), Julien Brunet a su trouver la bonne formule pour favoriser le développement de sa société où les traditions familiales sont enrichies par une volonté d’aller de l’avant et de s’inscrire dans l’ère du temps. Le bois, c’est sacré chez les Brunet. C’est d’ailleurs un matériau que la famille travaille depuis six générations. De quoi développer une expertise certaine au point de devenir une référence en Belgique dans le secteur. « Cet aspect familial est très important pour nous, c’est l'esprit de l'entreprise. Nous avons des valeurs qui sont très importantes, notamment au niveau de la gestion. On est un peu une grande famille et on tient vraiment à coeur de garder cet esprit-là », indique Julien Brunet, à la tête de l’entreprise depuis 2019. Aujourd’hui, la société Brunet est spécialisée dans la construction de charpentes (sur-mesure ou préfabriquées), c’est sa plus grande activité, mais aussi la création et la pose de maisons en ossature bois ou encore de carports. Elle est active aux quatre coins de la Wallonie, mais aussi en Flandre, dans le nord de la France et, depuis peu, au Luxembourg.
C’est que le bois, et plus particulièrement les maisons en bois, présente de nombreux avantages : bonne isolation (à la fois thermique et sonore), liberté architecturale, rapidité d’exécution des travaux… Des points forts qui lui permettent de se créer une place non négligeable sur un marché dominé par la sacro-sainte maison traditionnelle. « Il aura peut-être fallu du temps au public belge pour tout doucement s'orienter vers autre chose que le bloc ou la brique. Je pense aussi que le Belge est vraiment soucieux d’avoir du matériau de qualité. Ce qui était peut-être reproché au bois il y a dix ou quinze ans car on ne le connaissait pas encore. Aujourd’hui, le public se rend compte que la maison en bois est vraiment très qualitative et pérenne », estime le trentenaire. Un autre avantage du bois est son aspect écologique quand il vient de forêts gérées durablement comme c’est le cas chez Brunet. « On a la chance d'avoir une traçabilité du bois sur toute la mise en oeuvre. Donc on sait d'où le bois vient, on sait comment il était géré... Il y a un côté très circulaire », ajoute le patron. Brunet travaille majoritairement avec des scieries qui se trouvent dans un rayon de 80 kilomètres, même si la société collabore également avec des partenaires en France et en Allemagne. Une nécessité quand on consomme entre cinq et six mille mètres cubes de bois par an.
De trois semaines en trois semaines
Mais concrètement, comment se passe la construction d’une maison ? Le porteur de projet est invité à se rendre dans les bureaux de l’entreprise situés à Mariembourg, à un jet de pierres de la frontière française, pour présenter ses éventuels plans. Au fil des discussions, un devis est évidemment présenté avant ce que Julien Brunet appelle la phase d’exécution. Une fois le devis accepté, toute la maison est complètement redessinée par le bureau d’études. C’est également à ce moment-là qu’il va être question des parements extérieurs, des menuiseries et des habitacles intérieurs. Ce parcours est réalisé avec le client, en coopération avec le maître d'ouvrage et l'architecte. Une fois les plans validés, place à fabrication. Une étape particulièrement rapide étant donné qu’elle ne prend généralement que… trois semaines. La future maison rentre finalement dans le planning de pause pour la construction qui dure, elle aussi, en moyenne trois semaines. Il reste aux clients à s’occuper des finitions intérieures, ce que Brunet ne prend pas en charge, et le tour est joué.
Mais la création de maisons en bois n’est pas l’activité principale de sa société. Sa spécialité, ce sont les charpentes, qu’elles soient préfabriquées (la grande majorité) ou sur-mesure, voire exceptionnelles (c’est plus rare). « La partie charpente représente entre 1.200 et 1.300 bâtiments par an et 70 % de nos recettes. Les charpentes préfabriquées, qu’on appelle aussi industrielles, sont des produits pour lesquels on va clairement chercher l'aspect économique et non esthétique. Ce sont des charpentes qui vont vraiment servir de colonne vertébrale du bâtiment, mais qu'on ne verra pas. Pour les charpentes plus exceptionnelles, on va davantage chercher cet esthétisme, cet aspect noble, ancien, rustique. On va donc travailler des essences plus nobles comme le chêne », explique le patron.
Des lieux d’exception
Ce savoir-faire développé au fil des ans est couplé à un esprit d’innovation qui donne des résultats pour le moins originaux. Comme lorsque ce client de Sautin (Sivry-Rance) a franchi les portes de la société avec pour objectif de construire une maison sous serre en bois. Un projet quasi unique entre tradition du bois et modernité. « C’était un projet très chouette du premier contact avec le client jusqu'à la réception. Il y avait une volonté d'avoir un beau bâtiment et des solutions structurelles devaient être trouvées. On avait une chouette portée donc ça nous a permis de réaliser des beaux assemblages. C'est le dernier exemple en date. Maintenant, on travaille aussi dans des châteaux, on a récemment bossé sur la rénovation d’un très beau parquet dans un château du côté de Lasne. Là aussi, il y avait plein d’enjeux. On était dans un bâtiment existant donc il y avait un relevé très précis des mesures à faire. Il y avait aussi une complexité au niveau du passage pour placer les grosses poutres porteuses. Et il y avait surtout le désir du client de d'avoir quelque chose de très beau », note Julien Brunet.
Du plan au QR
Depuis un peu plus d’un an et demi, l’entreprise a également pris un tournant résolument moderne au niveau de ses chantiers. Plus précisément au niveau des plans sur chantier. Des documents qu’on a tendance à égarer ou à abîmer à cause du vent ou de la pluie quand on travaille dans le bâtiment. C’est ainsi que le plan papier a désormais laissé place au bien plus moderne code QR. Installé sur des poutres stratégiques, il donne à chaque moment toutes les informations dont les ouvriers ont besoin pour leur travail. Ce code, à scanner via une application développée par Brunet, permet aussi aux clients d’avoir une vision en 3D de leur projet. Un atout conséquent pour les aider à se projeter et à visualiser leur futur bien. « C’est assez chouette car personne n’a peur d’amener de nouvelles idées au sein de l’entreprise. Les gens savent que leur projet sera au moins entendu. C’est de nouveau cet aspect familial dont je parlais tout à l’heure. Autre exemple, quand un client vient chez nous, il n’y a pas vraiment de sous-traitance, tout est fait en interne : l'étude, la fabrication, la livraison sur chantier… même la pose. On a donc une vue sur ce qui se passe dès le premier contact jusqu’à la remise des clés de la maison ou lors de la livraison de la charpente ou du carport. On est tous concernés par le projet du client, peu importe la taille ou le prix du projet. Cela fait vraiment partie de la culture de l’entreprise », conclut le patron.
Chez UCM, c’est Charline qui s’occupe du dossier Brunet depuis maintenant trois ans. Un dossier de qualité que la gestionnaire de salaire apprécie particulièrement. « Tout se passe très bien. On a de nombreux échanges de mails, notamment pour la gestion du personnel au niveau du paiement des salaires ou sur des questions de flexibilité », explique Charline. Une vision partagée par Julien Brunet : « L’aspect dynamique de notre relation avec UCM me plait particulièrement. L’entreprise correspond à nos valeurs d’entreprise et on se retrouve beaucoup dans ce partenariat ».
Des défis à relever
Alors que le secteur de la construction tire globalement la langue depuis plusieurs mois, les perspectives sont plutôt réjouissantes pour Julien Brunet et ses collaborateurs dont le carnet de commande est plein depuis plusieurs mois. Ce qui n’empêche pas l’entreprise de devoir relever plusieurs défis dans un futur plus ou moins proche. « On doit continuer à se mettre à jour au niveau des nouveaux équipements qui arrivent, que l’on parle de fabrication, des technologies, des logiciels de dessin et de calcul… Pour l'organisation interne de l'entreprise, on sent qu'il y a quand même un virage assez important vers la digitalisation. Donc on souhaite continuer à pousser pendant les prochaines années tout en restant cette structure assez dynamique et polyvalente. On ne veut pas tomber dans certaines lourdeurs administratives ou de communication qui pourraient arriver quand on est en croissance. Si on arrive à continuer de croître tout en gardant notre efficacité, notre polyvalence, on pourra dire que le pari est réussi ».
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