Près de 200 indépendants et chefs de PME se sont retrouvés au BluePoint pour la rentrée de l'UCM province de Liège. Christian De Valkeneer, procureur général, consultant du politique pour les réformes de la justice, a évoqué les défis qui se posent au troisième pouvoir.
"L'action publique est en crise, estime-t-il. Qu'il s'agisse d'enseignement, de soins de santé, de sécurité, de mobilité ou de justice, les citoyens ont des besoins et des exigences en hausse, alors que les moyens sont limités." Résultat : ça craque. En alternative à des services publics lents et peu performants, des privés offrent des solutions efficaces et rapides. Les plateformes d'arbitrage, les procédures de recouvrement de créances ou le projet de sanction des vols à l'étalage via des transactions gérées par une asbl relèvent de cette privatisation de la justice.
"Le problème, poursuit Christian De Valkeneer, est le coût des services privés. Le recul du public accentue la dualisation de la société et empêche la mobilité sociale. Si les pauvres sont voués à rester pauvres faute d'un enseignement, de transports ou d'une justice de qualité, la cohésion de notre société, et donc son développement, est en péril."
Sa solution n'a rien d'original : une collaboration entre les responsables politiques et les acteurs de la justice pour améliorer l'efficacité. "Tout n'est pas noir. Le management s'améliore grandement. Entre la justice que j'ai connue il y a trente ans et celle d'aujourd'hui, il y a un monde de différence."