Pour Fitness.be, la fédération de l'industrie du fitness et du bien-être, un indépendant du secteur sur deux va devoir trouver de nouvelles façons de vendre son savoir-faire. Sous peine de disparaître.
Philippe De Jaegere et Eric Vandenabeele, de Fitness.be aimeraient que l'on donne davantage d'importance au coach qu'au matériel dans une salle.
Bouger et respirer : deux actions essentielles que la crise sanitaire a ôtées à l'être en besoin de liens sociaux que nous sommes. Santés mentale et physique sont mises en péril par ce confinement, sans parler du rétrécissement soudain de nos vêtements, qu'on ne peut pas toujours attribuer au sèche-linge familial. "Mens sana in corpore sano" dit le proverbe… si possible car les entreprises de fitness, métier de contact, ont dû mettre la clef sous le tapis. C'est la débâcle d'un secteur, dont la promotion et la défense en Wallonie et à Bruxelles sont assurées par la fédération Fitness.be Wellness & Health, membre UCM.
En 2019, le secteur du fitness comptait 900 centres, 618 employeurs et quelque 4.250 travailleurs, pour un chiffre d'affaires dépassant les 455 millions d'euros. Plus de 1.750 indépendants y étaient occupés, dont un millier à titre principal (chiffres d'octobre 2020).
"Les professionnels du fitness voient fondre leurs économies, et la faillite les menace. S'il n'y a pas de réouverture rapide, le travail de toute une vie sera anéanti. Et si d'aventure, ils traversent la crise, ils auront besoin de temps pour reconstruire leur rentabilité", explique Philippe De Jaegere, chargé du développement réseau entreprises de Fitness.be. D'autant que les grands groupes, exerçant souvent à bas prix, lorgnent déjà sur ces salles aujourd'hui gérées par des entrepreneurs indépendants. "Ils sont aux abois, certains éprouvent de grosses difficultés et revendre pourrait être une solution, même si elle sera loin d'être rentable", pressent Eric Vandenabeele, administrateur-directeur de la fédération.
Pour Fitness.be, qui existe depuis 2002 et a été reconnue par le SPF Économie l'année suivante, ces derniers mois ont été particulièrement éprouvants. La colère aurait d'ailleurs pu être une réponse facile à la frustration. "Nous aurions pu nous fâcher mais nous préférons rester positifs. Le fitness a un rôle social, nous sommes plus qu'une entreprise. Nous travaillons au bénéfice de la santé et l'immunité de la personne, pour nous rendre plus forts face aux problèmes", résume l'administrateur-directeur.
Plus forts, et ne pas s'avouer vaincus. Bien au contraire. "Il est primordial pour le secteur de trouver une autre manière de continuer sa mission. Ces indépendants ne vendent pas de produits, mais un savoir-faire et des conseils à la clientèle. Il leur faudra donc imaginer d'autres façons de les dispenser, à distance. Cela peut être, par exemple, un pack “conseils alimentation et bien-être”. De toute manière, l'offre doit être plus générale que le simple accès à une salle de fitness. La reconversion passera par une guidance plus personnelle du client, avec des possibilités d'abonnement extra-muros."
"Nous n'avons pas compris pourquoi nous devions fermer les salles au deuxième confinement, alors que la plupart des gestionnaires avaient pris les mesures de distanciation nécessaires. Toujours pleins de bonne volonté, nous avons écrit aux experts pour leur demander comment déterminer le nombre de mètres carrés, savoir ce que nous devions faire. Nous n'avons eu aucun retour. Nous pensons que le gouvernement doit aussi entendre d'autres avis que ceux des experts pour décider en connaissance d'une information globale. En attendant, la santé se dégrade et ce n'est pas un bon signal pour notre sécurité sociale. Être en forme est plus que jamais primordial, pour résister mentalement."
Selon EuropeActive, le relais du secteur auprès de la Commission européenne, la Belgique est l'un des meilleurs élèves en matière de respect des normes sanitaires. Toute une profession est dans les starting-blocks.
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