Douleurs abdominales, fatigue, diarrhée obligeant parfois à se rendre quinze à vingt fois par jour aux toilettes : ce quotidien, c'est celui vécu par de nombreuses personnes atteintes de "Mici", lisez maladies inflammatoires chroniques de l'intestin. Elles regroupent la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, deux pathologies dont les symptômes sont invalidants au quotidien. Au point que des gens n'osent plus sortir de chez eux par peur de ne pas trouver un endroit où se soulager.
Pour solutionner ce problème, l'asbl Crohn RCUH, qui défend les intérêts de ces patients, a créé le "passe-toilette". Il s'agit d'un laissez-passer qui permet aux malades de demander gratuitement l'accès aux commodités de tous les endroits ouverts au public dans lesquels ils se rendent. Si, dans l'immense majorité des cas, les interlocuteurs leur ouvrent la porte des sanitaires sans poser de question, certains se montrent plus réticents. C'est pourquoi Katleen Franc, représentante de l'association, appelle chaque indépendant, chef de PME ou commerçant à se montrer indulgent avec ceux qui présentent ce fameux document. "C'est vrai qu'ils pourraient payer pour entrer dans les structures. Mais si on doit payer 50 centimes à chaque passage et aller dix fois aux toilettes, cela devient compliqué. Sans compter le temps perdu à expliquer ce qu'on a au responsable des sanitaires… Grâce au passe-toilette, les commerçants ou les entrepreneurs peuvent rapidement identifier les porteurs de ces maladies", explique-t-elle.
À l'heure actuelle, 6.000 personnes détiennent ce sésame qui ressemble à une carte d'identité. "Dessus, on retrouve un numéro qui correspond au patient dans un registre. La carte est anonymisée dans un souci de protection de la vie privée, mais une photo permet de reconnaître celui ou celle qui la présente", précise Katleen Franc.
