Transports en bus et autocarPénurie de main-d'œuvre et de moyens

Hausse des prix de l'énergie, manque de chauffeurs, violence verbale voire même physique envers eux : le secteur des transports en bus et en car vit une période particulièrement rude. Le déplacement en autocar, c'est-à-dire tout ce qui touche au tourisme et aux excursions, a redressé la barre après un gros coup d'arrêt lié à la pandémie. Même s'il est encore loin de son niveau pré-corona. Les services réguliers, comprenez les transports en commun et spécialisés, principalement le transport scolaire et d'employés, sont également en difficulté.
Il y a deux causes majeures. La première, qui n'échappe à personne, est la flambée des prix de l'énergie et de l'inflation. "Le salaire des chauffeurs a accumulé pas moins de cinq indexations de 2 % au cours de l'année écoulée. Lorsque l'on sait que la consommation de carburant du véhicule représente plus de 12 % du coût total de fonctionnement et le personnel roulant près de la moitié, l'on mesure l'impact considérable de ces hausses sur l'activité", pointe Pieter Van Bastelaere, le nouveau CEO de la Fédération belge des entrepreneurs autobus et autocar (FBAA).
La seconde raison est un cruel manque d'effectifs. La profession, déjà confrontée à une pénurie de main-d'œuvre avant la crise Covid, a vu environ 1.900 chauffeurs sur 11.000 quitter leur job au cours de la première année de pandémie. Seulement la moitié est revenue depuis. Le métier est aussi victime de ses spécificités. Entre temps partiel et journées coupées (cela signifie que le travail est divisé en au moins deux prestations), il est compliqué d'attirer certains profils. Ajoutez à cela que des conducteurs sont parfois la cible de comportements violents et on comprend aisément que le secteur peine à embaucher malgré les campagnes de recrutement menées.
"Nous constatons toujours une réticence du gouvernement à considérer l'autocar comme un élément à part entière du transport collectif, déplore Pieter Van Bastelaere. Nous espérons pouvoir le mettre encore mieux en valeur dans les années à venir." Il rappelle que "les bus sont un moyen de locomotion très durable, permettant de réduire les embouteillages, et un important facilitateur d'inclusion sociale."
Et le CEO de tirer la sonnette d'alarme : "Nous demandons aux autorités qu'elles introduisent un meilleur cadre fiscal et qu'elles nous aident à résorber la pénurie de chauffeurs afin que les plus de dix millions de voyageurs qui prennent l'autocar chaque année puissent continuer à le faire."
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