La Région bruxelloise a décidé de réformer les règles d'accès à la profession sur son territoire. Les autorités entendent ainsi "faciliter la création d'entreprise, renforcer l'entrepreneuriat comme vecteur d'émancipation et d'intégration, et établir des modalités plus équitables pour les candidats entrepreneurs bruxellois." Cette réforme comporte trois volets. Premièrement la suppression complète de la preuve des connaissances de gestion de base, sorte de diplôme qui conditionne actuellement pour les Bruxellois l'accès au statut d'indépendant et donc la possibilité de fonder ou gérer une entreprise. Le deuxième changement est la disparition des compétences professionnelles jusque-là exigées pour cinq professions réglementées (sur vingt-six) : pédicure, masseur, technicien dentaire, grossiste en viandes-chevillard et dégraisseur teinturier. La dernière modification consiste en la simplification des règles relatives à l'exercice et l'organisation des activités ambulantes et foraines.
Désormais, la Belgique se retrouve malheureusement dans un système à trois vitesses. Car la Flandre a déjà supprimé tous ses accès (spécifiques et gestion de base) en 2018 et la Wallonie, de son côté, a levé plusieurs accès spécifiques mais conservé l'exigence des connaissances de gestion de base. Cette disparité entraîne une concurrence non souhaitable entre les Régions et impacte fortement Bruxelles.
À ce jour, rien ne prouve objectivement l'efficacité de ces décisions politiques. L'Université de Namur mène une étude sur le sujet. En attendant ses résultats chiffrés, UCM continue de plaider auprès des Régions pour un cadre aussi harmonisé que possible à l'échelle du pays.