Réforme des pensionsLa bonne direction
Le 7 juin, la ministre des Pensions Karine Lalieux (PS) surprenait tout le monde en déposant dans la presse une nouvelle copie de sa feuille de route en matière de pensions. L'objectif de cette réforme est triple : remettre nos régimes de pension sur les rails de la durabilité face à l'explosion des dépenses dans les prochaines années, améliorer le taux d'emploi des Belges de 55 à 64 ans (56,6 %), et débloquer la dernière tranche des aides européennes qui ne seront versées qu'une fois la réforme aboutie. Cette nouvelle mouture imaginée par la ministre fait suite à une précédente, sortie en juillet 2022, mais jugée trop onéreuse par la Commission européenne.
Les grands thèmes abordés dans les deux versions sont similaires (égalité des sexes, impact budgétaire, régime de solidarité…) même s'il existe des différences. L'une d'entre elles est une adaptation du bonus de pension, un incitant censé pousser les individus à travailler plus longtemps. Payé en une traite une fois l'heure de la pension sonnée, ce capital pourrait atteindre 22.650 euros net (7.550 euros par an). Il serait versé à ceux qui acceptent de continuer à travailler trois ans alors qu'ils pourraient prendre leur retraite anticipée après quarante-deux années de carrière.

Le "bonus" pension tel qu'imaginé par la ministre Lalieux risquerait d'échapper à de nombreux indépendants.
Pour UCM, l'idée de base est intéressante. Elle suscite cependant aussi plusieurs interrogations. En Belgique, seuls 15 % des salariés sont encore au travail au moment de leur départ (anticipé ou non) à la pension. Tous les autres, 85 % (!), sont soit déjà sortis du marché du travail, soit couverts par une assimilation (chômage, arrêt maladie, invalidité…). La cible visée semble dès lors bien trop réduite pour que la mesure puisse se révéler efficace.
Quant aux travailleurs indépendants, une faillite et un recours temporaire à la dispense du paiement des cotisations sociales les empêchent rapidement d'entrer dans les conditions d'une pension anticipée. Ils n'auront donc pas l'occasion de voir la couleur de ces 22.650 euros. Est-ce bien solidaire et social ?
Pour éviter ces problèmes, UCM propose d'étendre la période d'octroi du capital pension à 2.000 euros par an durant dix ans à partir de la trente-cinquième année de carrière. Cela permettrait d'élargir la cible en la poussant bien plus tôt à continuer à travailler, d'attribuer ce bonus même à ceux qui ne peuvent pas encore prendre leur pension anticipée, et de valoriser chacun, dont les indépendants, au prorata de son travail. En attendant les détails de cette réforme, UCM salue toutefois la volonté de la ministre des Pensions d'avancer.
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