Black Friday
C’est pas tous les jours Friday

Le Black Friday, comme d’autres traditions commerciales en provenance des États-Unis, s’impose désormais dans le calendrier commercial des consommateurs et des commerçants belges. Sur le terrain du commerce indépendant, cette excuse à la course aux promotions est accueillie avec méfiance et une certaine fatigue… Il faut dire que la concurrence est rude. Les grandes enseignes rivalisent de créativité et d’annonces racoleuses pour attirer le chaland et l’inciter à ouvrir son portefeuille. Alors, ceux qui sont stratégiquement placés par rapport à ces derniers ont dû "suivre le mouvement" pour bénéficier, eux aussi, de l’augmentation du passage des consommateurs à ce moment de l’année. D’autres ont déployé une véritable stratégie de différenciation pour attirer les consommateurs dans leurs boutiques. Certains, et ils sont nombreux, ont préféré rester les bras croisés, en observant tout ce cirque d’un œil circonspect.

Parce que oui, pour un commerçant indépendant, organiser une période de promotion comme celle du Black Friday, ça ne va pas de soi. Il faut garder à l’esprit que chaque réduction accordée constitue un manque à gagner. S'il n’est pas compensé par une forte augmentation du volume de vente, ce manque à gagner se répercutera sur la capacité d’investissement dans l’entreprise, voire sur la rémunération que l’indépendant s’octroie. Pour beaucoup, ce risque n’est tout simplement pas envisageable. Il faut également souligner le coût sociétal désastreux de cet événement qui n’a d’autre vocation que de vendre toujours plus.

Avec le Black Friday, on voit que les enseignes ne cherchent même plus à justifier les périodes de promotion. À ce train-là, on peut vite en arriver à proposer des promotions 365 jours par an. UCM en appelle donc aux pouvoirs publics pour clarifier les choses et rendre possible une concurrence équitable. Cela implique non seulement de faire respecter le cadre existant en matière d’affichage des prix et de l’interdiction de la vente à perte (hors période de solde), mais aussi de mieux encadrer ces périodes de réductions "sauvages" en limitant leur durée, leur fréquence, ainsi que les périodes de communication autour de ces événements.

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