Union Professionnelle du Transport et de la Logistique
TACHYGRAPHE 2.0 : un nouveau poids lourd pour les indépendants

Après plusieurs années durant lesquelles il a su se montrer assez résilient, le secteur de la logistique et du transport connaît un coup de mou lié à l'activité économique en berne dans notre pays.

Michaël Reul.

Michaël Reul.

Sans eux, le monde ne tournerait tout simple­ment pas. Ou beaucoup moins bien. Imaginez une société dans laquelle tous les membres du sec­teur du transport et de la logistique n'existent pas. Pas de transport de marchandises. Pas de logique dans leur stockage… Le vrai chaos. Depuis 1937, c'est l'Union Professionnelle du Transport et de la Logistique qui se charge de défendre les intérêts de ce secteur qui porte une double casquette : le transport, donc tout ce qui touche à la mise en mouvement des marchandises pour le compte de tiers, et la logistique, c'est-à-dire le stockage et la manutention des produits avant leur départ. "À la base, la logistique, c'est le stockage, puis c'est deve­nu un métier à part entière pour que le client ait aujourd'hui la possibilité de déléguer son stockage à un spécialiste qui va faire en sorte de savoir où il se trouve. C'est bête, mais ce n'est pas toujours fa­cile de connaître où se situe son stock car il bouge vite. Ce métier de logisticien ne signifie juste pas de stocker des boites dans un entrepôt. Cela permet d'effectuer des économies d'échelle", indique Mi­chaël Reul, secrétaire général de l'UPTR. Sa fédéra­tion regroupe environ 2.500 adhérents qui sont en grande partie des PME. "On représente beaucoup d'entreprises qui ont bien grandi au fil des années, mais elles gardent leur mentalité de PME".

Le tachyquoi-combien ?

À côté de sa casquette de défense, l'UPTR a également pour mission d'informer ses membres. Une nécessité tant le secteur est très réglementé. Un exemple pour illustrer la chose ? Celui du tachygraphe 2.0. Le tachygraphe, c'est ce petit appareil qui est intégré dans les camions de plus de 3,5 tonnes. Il recueille les données suivantes : les temps de conduite et de repos du chauffeur, la vitesse du véhicule, la distance parcourue et les éventuelles irrégularités. Une sorte de caisse enre­gistreuse du secteur du transport en somme qui a désormais aussi pour objectif de traquer les opé­rateurs illégaux. Il a évolué au cours des années et c'est dorénavant le modèle "2.0" qui fait office de norme. Là où ça se complique, c'est que de nom­breux indépendants conduisent des véhicules de plus de 3,5 tonnes sans forcément faire partie de l'UPTR. C'est par exemple peut-être le cas de votre électricien, de votre carreleur, ou de votre vendeur de poulet rôti sur le marché du dimanche. Et ils vont tous devoir installer le nouveau tachygraphe, le 2.0 donc, dans leur ancien camion. Même si ce n'est pas leur métier de transporter des marchan­dises. "Cela va bloquer leur camion auprès d'un garage agréé pendant une journée. Cela coûte environ 1.000 euros pour implanter cet engin de contrôle. Les camions statiques la plupart du temps devront aussi supporter le prix de ce tachygraphe 2.0. Et j'ai le sentiment que beaucoup d'indé­pendants ne sont pas informés de cette réalité", déplore Michaël Reul.

L'économie ralentit

L'actualité de l'UPTR, c'est aussi la deuxième édition du salon Transpro, un événement exclu­sivement destiné au secteur du transport qui se tiendra les 29 et 30 mai prochains à Waregem. Les PME concernées y trouveront des exposants qui leur proposeront différents produits et services. 5.000 visiteurs professionnels, issus de toute la Bel­gique, y sont attendus. Sûr de son succès, l'UPTR annonce déjà une troisième édition du salon en 2025, au WEX de Marche-en-Famenne cette fois.

Peut-on dire que ce joli succès est intimement lié à la bonne forme du secteur ? Oui et non, nous répond le secrétaire général. S'il affirme que les années 2021 et 2022 ont été plutôt correctes en moyenne, cela s'annonce plus compliqué pour la suite. "On a fait une très mauvaise année en 2023, mais je crois que c'était multisectoriel. Le pro­blème, c'est qu'on ne s'attend pas à une amélio­ration en 2024. Le fait qu'il y ait un ralentissement économique influe sur tous les secteurs. Avec un facteur exponentiel sur le secteur du transport car quand vous décidez de changer vos châssis, il y a du bois, du sable, du verre, ou encore du PVC qui sont transportés en amont. Nos transporteurs sont partout, à tous les échelons, et nous sommes un vrai révélateur immédiat de la santé économique du pays. Et pour l'instant, ce n'est pas bon", déplore Michaël Reul.

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