Ottignies-Louvain-la-Neuve

ASBL

Cap Sciences, la CURIOSITÉ des jeunes au microscope

12/02/25

Cap Sciences forme chaque jour des milliers d’enfants à la science de manière ludique et interactive. Grâce à leur expertise et à des maquettes uniques, l’ASBL a convaincu de nombreuses écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles de la valeur ajoutée de leurs activités. Au point de se positionner aujourd’hui comme référence dans le milieu scolaire.

Une fourmi à reconstituer. Un schéma interactif du cerveau humain qui relie chaque sens avec sa zone du cerveau. Une fausse rivière qui simule l’érosion des berges en direct. Une éolienne miniature. Des lampes qui permettent d’observer le trajet de la lumière… Tous ces objets sont stockés dans un grand entrepôt situé au cœur de l’Axis parc, à Ottignies-Louvain-la-Neuve. Ils font briller chaque jour les yeux de centaines d’enfants âgés de quatre à douze ans qui les utilisent pour apprendre la science en s’amusant. Cet entrepôt, ainsi que tous les bureaux adjacents, sont occupés par Cap Sciences. Une ASBL bien connue des enfants (et de leurs parents) qui vise à enseigner la science aux élèves via des activités uniques et ludiques. En 2024, ce sont près de 235.000 jeunes en Wallonie, à Bruxelles et dans le nord de la France qui ont été sensibilisés à la science dans le cadre des activités de Cap Sciences. Un succès qui se confirme d’année en année pour cette ASBL créée en 2004 par, je vous le donne en mille, une professeure de sciences et son compagnon. « Je souhaitais vraiment sensibiliser les enfants aux sciences et leur fournir des images pour construire et appuyer leurs savoirs. C’était une véritable démarche de vulgarisation pour qu’ils puissent comprendre certaines notions scientifiques. On a donc développé de nombreux outils pédagogiques pour parvenir à cette fin », explique Magali Mariani, directrice et cofondatrice de Cap Sciences. « Ce côté créatif me passionnait énormément. J’étais très marquée par l’émission ‘C’est pas sorcier’ dont on a d’ailleurs rencontré les animateurs. On a aussi souhaité se rapprocher un maximum du programme officiel des écoles afin d’être intégrés dans les cursus scolaires et ne pas arriver comme un cheveu dans la soupe avec des concepts que les instituteurs ou institutrices ne pourraient pas exploiter par la suite ».

Un « troisième bébé »

Une fois l’idée bien définie, place à la concrétisation du projet. C’est là que Christophe De Jonge, autre cofondateur de l’ASBL et compagnon de Magali, entre en piste. Titulaire d’une formation en germanique, Christophe De Jonge est très vite devenu directeur de l’aile business du CLL, un centre de langues. Une expertise particulièrement utile à l’heure de lancer son entreprise. « Magali n’avait aucune expérience de management. Elle était professeure depuis sept ans et moi, de mon côté, j’étais manager. On était donc très complémentaires. Ce projet, c’est vraiment un projet de couple. On avait deux enfants à l’époque et Cap Sciences était un peu notre troisième bébé. On l’a lancé en très peu de temps. L’idée est venue très vite. Tout comme le logo et le nom », se souvient Christophe de Jonge.

En un rien de temps, le modèle était sur pied. Les premières maquettes, artisanales, ont été conçues dans la foulée mais il n’y avait personne avec qui les partager, Cap Sciences étant à l’époque, et c’est normal, parfaitement inconnu des institutions scolaires. « C’était un véritable défi marketing et de communication de se lancer. On se demandait s’il fallait créer un site internet. Parce que oui, c’est le genre de questions qu’on se posait en 2004. On devait aussi imaginer une brochure pour se faire connaître. C’était un énorme enjeu car on n’avait pas encore donné la moindre activité. On a donc rusé en recrutant les enfants des voisins, des cousins prêts à être photographiés. Ça paraissait concret mais ça ne reflétait pas du tout la réalité des animations qu’on pouvait prodiguer en classe ».

Le même accueil que Saint-Nicolas

Reste que ce travail aura porté ses fruits. Quelque temps plus tard, les deux tourtereaux reçoivent leur première réservation par… fax. Logique, en 2004. Ce simple bout de papier a particulièrement marqué Christophe et Magali qui se souviennent de ce moment comme si c’était hier : le bruit du fax qui s’allume dans une pièce voisine, l’arrêt immédiat de leur activité pour se mettre autour de la machine, l’excitation qui grimpe au même rythme que le papier sort de l’appareil et puis la délivrance avec ce premier bon de commande qui en appellera des milliers d’autres par la suite.

Car Cap Sciences n’est plus la petite structure d’antan. Il s’agit aujourd’hui d’une machine bien rodée qui a su se positionner comme véritable partenaire des écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour le plus grand bonheur des enfants. « Quand les enfants nous aperçoivent, c’est un peu comme si Saint-Nicolas arrivait. Ils nous attendent à la grille et nous sautent dessus. Il y en a régulièrement qui sont déçus car on va donner une activité dans une autre classe que la leur. Donc oui, on peut dire qu’on est vraiment bien accueillis par les enfants », sourit Magali Mariani. S’ils sont évidemment moins démonstratifs, les instituteurs sont, eux aussi, ravis de voir les équipes de l’ASBL débarquer dans leurs classes. Certains professeurs collaborent d’ailleurs avec Christophe et Magali depuis 20 ans. « Ces gens ont vu l’évolution de Cap Sciences de ses débuts à aujourd’hui.

Cette fidélité est assez incroyable quand on y pense. On a même des enseignants qui, tous les ans, font appel à nos services pour inculquer la même matière. Et puis il y a des professeurs qui nous contactent car ils ont du mal à aborder certaines notions qu’ils ne maîtrisent pas parfaitement. Ils apprécient qu’on vienne expliquer les bases qu’ils appuient ensuite avec des leçons plus théoriques et des exercices. Des écoles nous ont aussi indiqué que le taux de réussite sur certaines matières du CEB (épreuve certificative en fin de primaires, NDLR) était plus important pour les élèves qui avaient suivi des modules que nous proposons. Je suis convaincue que ce qu’on fait est vraiment utile. Certains enfants ont besoin de manipuler avec leurs mains pour comprendre plutôt que de se projeter en 2D sur une feuille de papier.

Concepteurs avant d’être animateurs Magali Mariani pointe là un des gros points forts de Cap Sciences : les différentes maquettes qui sont continuellement créées par l’entreprise. Ce qui leur permet de se distinguer des expériences déjà réalisées à l’école. « On nous voit comme des animateurs scientifiques, mais on est avant tout concepteurs de matériel et d’ateliers pédagogiques », indique Christophe De Jonge. « On a inventé des milliers, et je dis bien des milliers, de maquettes. C’est quelque chose dont le grand public ne se rend pas compte. On ne se contente pas de reprendre ce qu'on trouve sur YouTube ou internet. On imagine nos propres supports, on innove, on fait appel à des industriels wallons pour usiner les pièces qu’on a conceptualisées. C’est aussi ça qui nous caractérise et apporte une véritable valeur ajoutée à nos présentations. On entendait souvent à nos débuts des professeurs dire qu’ils auraient pu construire nos maquettes eux-mêmes. C’est quelque chose qui nous gênait car cela voulait dire que les enseignants, qui sont nos clients, peuvent se passer de nous. On était en train de scier la branche sur laquelle on était assis. On doit se rendre incontournables pour nos clients et cela passe par ce matériel. Aujourd’hui,  des profs nous lâchent régulièrement qu’on a un matériel extraordinaire. Il faut d’ailleurs savoir que tout ce qu’on invente, on ne le vend pas, on ne le prête pas. Ce n’est utilisé que dans le cadre de nos animations par des professionnels qui arrivent chez nous en tant que biologistes, bio-ingénieurs, géographes, chimistes… Ils ont une réelle expertise des matières qu’ils présentent.

La galère pour recruter

On en vient à la deuxième principale qualité de l’ASBL : des animateurs compétents. Un personnel essentiel au bon fonctionnement de l’entreprise qu’il est malheureusement de plus en plus difficile à recruter. Comme beaucoup d’autres boites, Cap Sciences est touchée par une véritable pénurie de main-d’oeuvre. Un problème particulièrement marqué tant les profils recherchés, scientifiques, s’arrachent sur le marché de l’emploi. « On sent que ça pourrait freiner notre croissance dans les années à venir. Il est vraiment compliqué de trouver du personnel motivé et qualifié. En plus du manque de profils scientifiques, les profils pédagogiques se font, eux aussi, de plus en plus rares », observe Christophe de Jonge. Une pénurie qui oblige l’entreprise à se tourner vers l’international, notamment le marché français. « On avait, à un moment donné, sept animateurs français. Certains postulent depuis la France, viennent passer leur interview et sont prêts à rester en Belgique s’ils sont choisis ». Les deux dirigeants pointent par ailleurs des difficultés pour manager leurs équipes. Un problème qui s’explique en partie par l’arrivée d’une nouvelle génération sur le marché du travail. « La plupart de nos collaborateurs sont de la gen Z. C’est une nouvelle génération qu’on doit apprivoiser. Il y a du très positif, mais aussi des aspects plus compliqués pour nous. Ils ont d’autres valeurs, d’autres attentes par rapport à leur travail. On doit désormais constamment s’adapter. Ce n’est pas facile car le ‘gap’ est vraiment grand. On sent que c’est une génération qui se cherche. Ils nous expliquent par exemple qu’ils ont des parents qui se sont séparés car ils étaient trop investis dans leur travail. Et ils ne souhaitent pas reproduire le même schéma », souligne la cofondatrice. « Ils ont des exigences différentes. Ils souhaitent pouvoir travailler à 3/5ème. La journée finit à 17h, pas 17h05. Ils veulent moins de responsabilités. C’est par exemple très compliqué pour nous de recruter des managers même si les salaires sont attractifs. Après, ce sont aussi des candidats qui ont l’intelligence de ne pas prendre ces jobs pour lesquels ils ne désirent pas s’investir au-delà de leur temps de travail ».

Pour continuer à prospérer, la société a donc dû apprendre à apprivoiser cette nouvelle réalité. Cela passe entre autres par la création de locaux où les salariés se sentent bien, comme s’ils étaient à la maison. « On a vécu des moments difficiles mais on voit aujourd’hui qu’on a vraiment une belle équipe. On va régulièrement boire un verre et nos collaborateurs passent du temps ensemble hors des heures de travail. Au mois de mars, ils vont par exemple partir un week-end entre eux, sans nous. Et c’est tant mieux ! Qu’ils vivent leur expérience et se rassemblent. C’est vraiment chouette car une équipe qui a envie d’être ensemble est une équipe qui gagne », conclut Magali Mariani.

Notre accompagnement - Secrétariat social

Cap Sciences a rejoint UCM en 2022. Le partenariat est donc plutôt récent, mais les deux parties sont très satisfaites de cette collaboration. « Tout se passe très bien avec ma gestionnaire de salaires », se réjouit Magali Mariani. « La relation est efficace et je trouve rapidement réponse à mes questions ». Un avis partagé par la gestionnaire de salaires en question, Déborah Libert. « Je suis allée en rendez-vous client fin décembre et madame Mariani est vraiment très gentille. En fonction des périodes, elle a plus ou moins de questions et c’est à moi de la guider mais elle se débrouille vraiment bien ! ». Parmi les services pris par la société, on retrouve la prestation ‘partenaire RH en entreprise’. Un expert UCM s’est déplacé dans les bureaux de la boite pour répondre à diverses questions RH. Plus précisément sur les fiches de paie. « On avait plusieurs salariés qui avaient des questions sur le sujet, notamment pour comprendre leur pécule de vacances. La personne qui est venue m’a tout expliqué pour que je puisse ensuite communiquer l’information en interne ».

CARTE D’IDENTITÉ DE L’ENTREPRISE

Cap Sciences

Des stages durant les vacances scolaires

À côté de son activité principale, Cap Sciences propose également des stages durant les vacances scolaires, sauf celles de Noël, pour les enfants de quatre à douze ans. L’objectif ? Montrer qu’on peut s’amuser avec la science hors du cadre scolaire. « On a créé des stages avec des thèmes comme la ‘police scientifique’ ou ‘la tête dans les étoiles’. On a aussi développé des notions d’électricité, de chimie et de biologie au sein des stages », explique Magali Mariani. La thématique est explicitée sur une semaine complète durant quinze heures. Cela représente donc trois heures d’activités quotidiennes qui sont combinées avec du sport, de la musique ou encore de la cuisine en fonction des partenaires (Adeps, Technifutur, Promosport, Action Sport). « Ce sont vraiment eux les organisateurs de ces stages. Nous, on intervient comme prestataires. Mais on assure aussi leur promotion sur notre site internet qui a la chance d’être très visité. C’est très important pour nous car ce n’est pas évident de vendre ces stages scientifiques. Tout le monde sait que les stages sportifs existent, mais ce n’est malheureusement pas le cas des scientifiques. On a 5.000/6.000 participants tous les ans. C’est peu à l’égard des 235.000 bénéficiaires de nos activités tout au long de l’année, mais ce n’est pas rien non plus. On souhaite vraiment populariser cette activité et l’ancrer dans les familles. C’est un super challenge », contextualise Christophe De Jonge.

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