Bien-être des indépendants
UCM lance un dispositif inédit

En présence de David Clarinval, le ministre libéral des classes moyennes, des indépendants et des PME, UCM a inauguré son dispositif pour sensibiliser les entrepreneurs à l'importance de leur bien-être.

"J'ai un ami qui dit souvent qu'un indépendant est un oiseau qui se cache pour mourir. Mais quand ça va mal, il ne faut pas avoir peur d'être transparent pour trouver la solution." Dans les locaux d'UCM, Jérôme Rueda, administrateur d'AJ-Air, expose posément les différents écueils qui peuvent jalonner l'activité d'un indépendant. Sa vie, plutôt, tant le privé et le professionnel s'intriquent au point d'en dissoudre les frontières quand il est question d'entrepreneuriat. De société, "mon bébé" comme ils aiment tous à le qualifier, avec cette passion dévorante, chronophage au point, parfois de pousser à l'implosion, au burn-out, à la noirceur.

Ce jeudi 11 avril, en présence de David Clarinval, UCM a inauguré son dispositif pour sensibiliser les indépendants à l'importance de leur bien-être. De jadis complètement ignorée, poussant l'entrepreneur à composer avec cette "injonction d'omniscience" selon Catherine Choque du CESI, la problématique a depuis le Covid rencontré la lumière essentielle de la prise en compte. "Les situations de détresse psychologiques engendrées par des excès de travail étaient sous-estimées, le Covid a agi comme un révélateur", expose le ministre fédéral des indépendants et PME depuis l'implantation d'UCM, à Wierde, à l'occasion d'une conférence de presse. "Quand j'ai commencé à parler de ça, on m'a répondu :'Clarinval, ce n'est pas de ça dont ils ont besoin les indépendants'… Puis on a un peu creusé et on s'est rendu compte que la détresse était bien présente et qu'il fallait pouvoir répondre à ces attentes. La décision, l'expérience pilote, le texte puis la mission aux Caisses d'assurances sociales ont suivi en même pas trois ans."

L'importance des garde-fous

UCM a placé cette sérénité personnelle si essentielle à l'éclat de l'entrepreneuriat au cœur de ses préoccupations. Et développé, donc, un dispositif basé sur cinq axes pour, plus que répondre, anticiper la baisse de tonus. Les coups de mou, le stress qui peut ronger jusqu'à la nuit, Jérôme Rueda et Paul Navez l'expliquent en termes simples. Devant l'assemblée, les deux entrepreneurs évoquent ces collines aux fantômes, ces marécages, ces doutes. "En tant qu'entrepreneur, je me suis rendu compte qu'être employé, c'était la belle vie", explique le second, cofondateur de la Biscuiterie Namuroise. " Je dors beaucoup moins bien maintenant", poursuit-il dans un sourire, précisant qu'il s'est imposé " des garde-fous", comprenant qu'il ne pouvait et ne voulait "pas tout gérer".

Le spécialiste de douceurs artisanales basé à Profondeville insiste sur l'importance du "cadre" pour gérer "la pression financière, le stress, les enjeux…". "Je me suis posé la question: est-ce que j'en fais trop? Étant associé, j'ai aussi partagé avec d'autres entrepreneurs, compris que je n'étais pas tout seul à me poser cette question. Que le sommeil, l'alimentation saine et le temps n'étaient pas malmenés seulement chez moi. En fait je suis comme tous les autres… J'ai aussi compris l'importance, par exemple, d'un plan d'évolution pour chacun. Ça peut paraitre bête mais ça n'a du sens que si on sait ce qu'on peut faire demain. Le réseautage, le télétravail que je m'octroie, le fait que je m'écoute, que je délègue, le bien-être en équipe, tout ça est tellement important".

À sa droite, Jérôme Rueda valide. La problématique, il a déjà composé avec ses aspects multiples. " J'ai pas mal de chances d'évoluer en famille. Mes parents, mon épouse, mon frère et ma belle-sœur sommes tous dans le même secteur, ce qui nous permet d'échanger pas mal. Mais du coup, vie professionnelle et vie privée, on a un peu renoncé à séparer les deux. C'est plus important encore d'en parler. Le stress, l'inconfort, j'y suis intolérant. Il fallait donc que je mette tout en place pour être serein. Le fait de déléguer et de faire confiance y contribue, me permet de travailler non plus dans ma boîte mais sur ma boîte. Mon équipe prend aussi les rênes et moi, du recul. Ma propre sérénité me permet d'assurer celle de mes collaborateurs, de mes clients et, aussi, de ma famille."

L'administrateur de la PME spécialisée dans la qualité de l'air a mis en place des réflexes pour booster son bien-être. "Face à un problème, quelle serait la pire conséquence s'il arrive. Puis je me cherche la meilleure solution. Cette prise de conscience permet de relativiser." Et d'insister, en guise de conclusion, sur l'importance de casser le cercle de la solitude, l'engrenage de la grisaille via du réseautage, des discussions, des webinaires.

https://www.ucm.be/independants-et-bien-etre-au-travail

 

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