Bien-être
Des milliers d'indépendants sensibilisés en un an

La mission de sensibilisation des entrepreneurs à leur bien-être pilotée par UCM fête son premier anniversaire. L’occasion de tirer un premier bilan de ce projet.

C’est à un exercice particulier que s’est prêté UCM à l’occasion du premier anniversaire de sa mission « J’entreprends mon bien-être » lancée le 11 avril 2024. Pour rappel, cette nouvelle offre a pour objectif de sensibiliser et soutenir les indépendants afin de promouvoir leur bien-être mental au travail et prévenir les risques psychosociaux. Pour fêter sa première bougie, UCM a donc organisé une table ronde. Comprenez une matinée de rencontres entre cinq indépendants et des experts pour dresser le bilan de cette mission mais aussi, et c’était le plus important, discuter de bien-être mental au travail. « C’est très bateau, mais j’ai trouvé que c’était assez agréable de voir que cette question est désormais bien ancrée chez UCM. L’information est vraiment transversale et pertinente, ce qui est très appréciable. Peu importe son activité professionnelle, être patron, c’est un autre job », a d’emblée pointé Christel Henrard, à la tête de HLS Finances, dans le secteur bancaire. « Une des particularités de l’épuisement, c’est le déni. Quand on va trop loin, on continue sur cette lancée et c’est de pire en pire. Il faut réussir à amener des prises de conscience pour lever ce déni. J’ai fait un burn-out en 2016. Je ne voulais pas le dire car pour moi, c’était pour les fainéants. C’est compliqué de dire que ça ne va pas (…). Il y a une perte de sens, de reconnaissance et une image de soi problématique. Il y a une part de culpabilité, de honte. Avant je faisais des heures à stock, c’était une grande fierté. Le reste, j’estimais que ce n’était pas fondamental », ajoute-t-elle.

C’est pour éviter cet écueil, que l’entrepreneur aille trop loin, qu’UCM a sorti cette nouvelle offre. Elle se décline en cinq outils à la fois indépendants et interconnectés. « Quand on a des ennuis, qu’on est trop fatigués, on ne souhaite pas se poser la question du burn-out car ça rajoute des problèmes aux difficultés déjà existantes. Cette approche transversale cherche à déclencher une prise de conscience pour lever le déni, que ce soit via des mails, des ateliers, un diagnostic… C’est tout bête, mais tout ce qui peut servir de déclic pour lever ce déni est essentiel », pointe Catherine Choque, psychologue clinicienne au CeSI.

Un accompagnement, cinq piliers

Le premier pilier, des ateliers de sensibilisation et des webinaires, propose des outils pratiques, flexibles et adaptés aux réalités entrepreneuriales. Gestion du temps et du stress, amélioration du sommeil, nutrition, sensibilisation aux risques psychosociaux… « Ce n’est pas toujours facile d’aller chez un médecin. Mais quand on est conscientisé, on se rend compte que c’est crucial d’en discuter. C’est important de sentir qu’on n’est pas les seuls, comme c’est le cas lors des ateliers », témoigne une nouvelle fois Christel. Un point de vue partagé par Ngoc Hoang, dentiste à Woluwe-Saint-Lambert. « L’ambiance y est vraiment sympa. Tout le monde est très accueillant et on ne tombe pas dans le domaine du médical. Si ça avait été le cas, je ne sais pas si je serais venue la première fois ».

Le second est une cellule d’écoute et d’orientation bien-être composée d’une équipe spécifiquement formée au sein de la Caisse d’assurances sociales UCM. Sa mission ? Écouter, informer, sensibiliser et le cas échéant, orienter les indépendants vers le panel de solutions développées ou un organisme externe spécialisé (soutien psychologique, parcours multidisciplinaire, juristes pour une médiation, organisme de relance après une faillite…).

Une troisième corde à l’arc des indépendants est l’application Evoluno. Elle est mise à disposition des affiliés UCM pour comprendre, apprendre, affiner et s’exercer.

Dans le même esprit qu’Evoluno, UCM propose aussi l’outil auto-diagnostique Amarok e-santé. Amarok est un observatoire français qui promeut les bonnes pratiques dans le domaine de la santé physique et mentale des entrepreneurs. Les indépendants qui le désirent peuvent remplir un « scan », pointer les différents facteurs de stress et de satisfaction de leur quotidien. En cas de balance négative, un test d’évaluation du niveau d’épuisement peut être organisé et éventuellement suivi d’un accompagnement personnalisé. Reste finalement une panoplie d’indications disséminées dans les différents canaux online d’UCM : site internet, newsletters, FAQS, actualités… Il s’agit d’une véritable mine d’informations pour les entrepreneurs qui désireraient s’intéresser à la question avant de, peut-être, franchir la porte des ateliers ou contacter la cellule d’écoute et d’orientation.

https://www.ucm.be/independants-et-bien-etre-au-travail

Le bien-être, ils en pensent quoi ?

Charles Duwez (PADL) : Il faut davantage de prévention. Quand je regarde dans le rétroviseur, on ne parle pas beaucoup de cette thématique à l’université. Personnellement, j’ai une formation d’ingénieur. Je peux résoudre des équations très complexes, mais je n’ai pas été formé à ces questions de prévention du bien-être mental. Ce n’est pas quand on est dans le mur qu’il faut intervenir. La prévention doit arriver bien avant car il n’y a pas que l’argent dans le travail (…). Personnellement, j’ai énormément besoin d’humanité. Ce qu’on a un peu perdu ces cinq dernières années.

Christel Henrard (HLS Finances) : Quand un salarié tombe en burn-out, on le met en maladie. Mais quand ça arrive au patron d’une entreprise, c’est beaucoup plus compliqué. Ça remet en cause le fonctionnement de toute sa boîte : les conséquences individuelles et financières ne sont pas du tout les mêmes.

Ngoc Hoang (Kid’Smile) : Le burn-out, je ne peux pas me le permettre. Après avoir pratiqué dans un cabinet, j’ai souhaité me lancer seule mais je me suis rendue compte que c’était une énorme charge mentale de devoir gérer tout ce qui est hors du médical (…). À un moment, j’ai dû apprendre à fixer des limites. Surtout que je travaille avec des enfants, ce qui signifie des consultations hors des heures d’école. Mais j’ai compris que je n’étais pas obligée de sacrifier mon temps en famille pour mon boulot.

Lou Garagnani (Le Monde d’Ayden) : Je suis quelqu’un à l’opposé d’anxieux, mais je peux me tordre les boyaux pour un avis Google (…). Quand tu as des employés, il faut accepter que les choses ne seront jamais faites comme on les aurait faites nous-même. Il faut se rappeler quelle est la finalité voulue, sans regarder comment la personne y arrive. Il faut aussi être capable d’absorber le stress, les préoccupations et les demandes de ses salariés. C’est ce qui est différent d’être ‘simplement’ son propre patron.

Edouard Dieudonné (Save Tax) : J’ai l’impression qu’il y a un grand écart entre l’indépendant en structure et l’entrepreneur solo. Peut-être que ceux qui sont seuls ne s’arrêtent pas parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. Je prends l’exemple du comptable. Aujourd’hui, celui qui essaye de se lancer seul n’a pas de vie. D’où l’importance de travailler en réseau dans un marché qui n’est pas concurrentiel comme le nôtre. Je suis convaincu que le networking, pour sortir de la solitude mais aussi parler du business, est essentiel.

Un an de mission en quelques chiffres

 

  • 25 activités organisées : 9 webinaires, 16 ateliers, lesquels ont donné des clés pour améliorer leur bien-être à 1.064 indépendants (650 online et 414 en atelier).

  • Sensibilisation de 608 experts-comptables : 436 lors de « Cafés-Conseils », nos formations accréditées ITAA, et 172 lors de l’événement Inspirations, première édition de ce grand rendez-vous pour la profession.

  • L’intégration de la thématique du bien-être au travail dans trois autres événements majeurs du groupe UCM a sensibilisé 790 chefs d’entreprise à l’importance du lâcher-prise, de la déconnexion et du rire pour maintenir le cap.

  • En quelques mois, les sept ambassadeurs de notre cellule d’écoute ont informé, écouté et orienté plus de 75 personnes.

  • 826 entrepreneurs ont fait la démarche de s’auto-évaluer avec l’outil Amarok e-santé. Pour un tiers d’entre eux, des facteurs comme la surcharge de travail, la pression fiscale ou les difficultés avec l’administration impactent fortement leur équilibre.

  • Plus de 6.000 personnes se sont informées sur le programme et les aides existantes en visitant nos pages web, en écoutant notre podcast ou en cliquant sur des articles ou des posts sur le bien-être au travail.

  • En interne, plus de 25 heures de présentations, formations, sensibilisations et intervisions pour que l’ensemble des collaborateurs soient informés et outillés.

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