Brexit doux, pas indolore
Le Royaume-Uni reste accessible

In extremis, le 24 décembre 2020, le Royaume-Uni et l'Union européenne ont signé un accord de libre-échange qui limite les dégâts du Brexit. Il n'y aura ni droits de douane, ni quotas. Pour assurer une concurrence équitable, les entreprises exportatrices ne pourront pas recevoir d'aides d'État, ni bénéficier d'un abaissement des normes sociales ou environnementales. En cas de divergences, des droits de douane pourraient être instaurés d'un côté ou de l'autre. Un mécanisme d'arbitrage est prévu.

Le port de Zeebruges, victime du Brexit.
© Philippe Clément/Belpress.com

Le libre-échange n'empêche pas la mise en place de barrières non tarifaires. Les formalités douanières sont rétablies. La TVA n'est plus intra-européenne. Les normes et standards vont évoluer de façon différente de part et d'autre de la Manche – c'est l'objectif même du Brexit – et les contrôles, notamment sanitaires et phytosanitaires, vont se multiplier au fil du temps. Il est déjà devenu plus compliqué que dans n'importe lequel des pays de l'Union européenne de s'implanter au Royaume-Uni ou d'y nouer un partenariat commercial. La circulation des personnes sera également affectée, les séjours en principe limités à trois mois.

Et demain ?

L'accord du 24 décembre ne clôture pas les discussions. Il a laissé de côté les services bancaires et financiers. Il sera réévalué sur la question de la pêche et il crée une situation étonnante et sans doute intenable à terme en Irlande du Nord, soumise aux lois britanniques mais située dans l'Espace économique européen. La frontière est en mer d'Irlande.

Un Brexit sans accord aurait coûté à la Belgique 33.000 emplois, dont 5.000 en Wallonie, et 0,9 % de croissance du PIB (richesse produite), selon la Banque nationale. À présent, l'impact sera marginal sur l'emploi existant mais devrait quand même peser sur la reprise à hauteur de 0,3 %. Le Royaume-Uni représente 6 % des exportations wallonnes. Ce pourcentage va forcément diminuer. Un fonds d'ajustement de cinq milliards d'euros sera mis à la disposition des États membres en fonction du dommage subi.

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