Budget fédéral
Pas de solution miracle

Le gouvernement fédéral s'est accordé sur son budget pour les années 2023 et 2024. Cet exercice était particulièrement attendu par les PME et les indépendants toujours plus fragilisés par les crises qui se succèdent. Une des mesures principales concerne les salaires, qui ont été indexés cinq fois dans certains secteurs en 2022, et dont la hausse devrait atteindre près de 11 % dans la commission paritaire 200 à laquelle sont soumis plus de 500.000 employés pour plus de 60.000 entreprises. Dans cet accord, il est question de "compenser" l'indexation via une réduction des cotisations patronales de 7,07 % durant les deux premiers trimestres de 2023. Pour les troisième et quatrième trimestres, la réduction ne sera qu'une avance, à rembourser en 2025. Les détails restent flous : s'appliquera-t-elle au montant global ou au taux des cotis ? Pour UCM, il est en tout cas certain qu'elle ne palliera pas l'augmentation du coût salarial. 

Le gouvernement s'est aussi engagé à continuer à relever le taux d'emploi. Si des réformes structurelles n'ont pas encore vu le jour, il est tout de même acquis que le système des flexi-jobs sera ouvert à de nouveaux secteurs. Le quota annuel fixant le nombre maximum d'heures prestées pour le travail étudiant passe, lui, de 475 à 600 heures. Juste après sa création, le régime de chômage énergie a par ailleurs été prolongé jusqu'au 31 mars 2023, soit trois mois de plus qu'initialement prévu.

Parmi les points noirs de ce budget, notons l'augmentation du délai de prescription en matière de sécurité sociale, qui va passer de sept à dix ans. Ceci ouvre plus grand la porte à des contrôles, justifiés dans certains cas mais parfois "tatillons". Les employeurs ayant recours à une rupture de contrat pour force majeure médicale devront en outre payer une amende de 1.800 euros. Un non-sens alors que ce dispositif permet de débloquer des situations et que les salariés sont souvent eux-mêmes demandeurs.

Globalement, il est bon de rappeler que personne ne détient de solution miracle face à la crise inédite que nous vivons actuellement. Politiques, employeurs, citoyens… tous font partie de la réponse collective et devront réaliser des efforts pour traverser la tempête.

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