Enquête santéBeaucoup d'indépendants vont mal et ne l'avouent pas
Plus d'un indépendant sur trois s'estime en mauvaise santé. L'écart avec la population générale est significatif. Fatigue, insomnies, maux de tête sont les manifestations d'une anxiété qui les ronge.

Fatigue, douleurs musculaires, insomnies, maux de tête ou de dos : des symptômes à ne pas négliger.
© thodonal/Adobe Stock
L'enquête a été réalisée sur une grande échelle dans les provinces de Liège et de Luxembourg, par UCM et la Confédération construction, avec le soutien du Smil (service multidisciplinaire interentreprises liégeois). Une première étude, menée en 2012, avait déjà indiqué que de nombreux indépendants et chefs de PME travaillaient en surrégime. Les témoignages récoltés au tournant de 2020 et 2021, après neuf mois de crise sanitaire, sont encore plus inquiétants.
Ils ne sont que 4,4 % en roue libre en cette période où tant d'entreprises sont à l'arrêt. En revanche, 24 % affirment travailler plus de soixante heures par semaine, et 13 % sept jours sur sept. L'organisation du travail est fortement perturbée par les congés de maladie, les mesures de distanciation et de quarantaine. La qualité du service fourni s'en ressent si le patron ne met pas la main à la pâte. La gestion financière est l'autre souci majeur avec une augmentation des charges administratives, des contrôles multiples et, disent les chefs d'entreprise sondés, "un manque de soutien des pouvoirs publics."
Dans ces conditions, il n'est guère surprenant que 63 % seulement des répondants s'estiment en bonne ou très bonne santé. C'est 14 % de moins que dans l'ensemble de la population. Les plaintes son diverses : fatigue générale (70 %), douleurs musculaires (63 %), insomnies (61 %), maux de tête (51 %), maux de dos (49 %) et même épuisement pour 23 %.
Face à de tels chiffres, il est frappant de constater que 75 % des dirigeants de PME interrogés n'ont pas pris un seul jour d'arrêt de maladie l'année dernière ! Cela prouve leur détermination à faire tourner leur entreprise malgré les difficultés. Ils ne sont avares ni de leur temps, ni de leur énergie, mais prennent des risques avec leur santé.
Le docteur Pierre Firket, chargé de cours à la faculté de médecine de l'ULiège, est inquiet au vu des résultats de l'enquête. "Il est clair que de nombreux indépendants présentent des symptômes annonciateurs de burnout. Ils ont un grand besoin de perspectives et de soutien."
UCM et la Confédération construction ne disent rien d'autre. Les fédérations patronales dans leur ensemble plaident pour un retour progressif à la normale qui permette aux chefs d'entreprise de reprendre enfin leur destin en main.
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