BVV Wallonie-Bruxelles, membre UCMLes pédicures à la reconquête d'un statut
Avec leurs visites à domicile, les pédicures spécialisées se trouvent parmi le personnel soignant de première ligne. Une des raisons pour lesquelles ces professionnelles demandent une reconnaissance.
Nos pieds, nous avons l'habitude de les glisser dans nos chaussures, puis de les oublier. Or, ces organes sont sensibles. Pour en prendre soin, il y a les pédicures spécialisées (ne dites plus médicales). Comme indépendantes, elles – le métier est resté très féminin – exercent dans des cabinets de consultation et via des visites à domicile. Elles sont rompues à détecter les pathologies des ongles et de la peau et à les soigner.
Ces professionnelles sont environ 8.000 dans toute la Belgique. Elles ne doivent pas être confondues avec les pédicures esthéticiennes (qui s'occupent de l'embellissement des pieds), ni avec les podologues (qui procurent également des soins et règlent des problèmes de biomécanique), ni avec les orthopédistes (qui soignent les affections des os, muscles, tendons et articulations en général).
Malgré leur nombre, ces pédicures spécialisées sont aujourd'hui sans… statut. Auparavant, leur titre était protégé par la loi sur le droit d'établissement. Cependant, voici quelques années, l'Union européenne a choisi de supprimer les accès à la profession pour toute une série de métiers. Raisons invoquées : libérer les marchés et doper l'offre. Cette suppression a été traduite en droit chez nous à partir de 2018 : d'abord en Flandre, puis à Bruxelles et en Wallonie.
Ce fut un coup dur pour ces soignantes du pied. Une réaction a toutefois pris forme, sous l'égide de la fédération BVV (Belgische vereniging voor gespecialiseerde voetverzorgers), qui fête cette année ses 25 ans. Comme son nom l'indique, celle-ci est majoritairement flamande (1.100 membres). Mais une section francophone a été fondée, en janvier 2020, sous l'appellation BVV Wallonie-Bruxelles. L'initiative en revient à Tatiana Colson, une pédicure spécialisée de Liège, et à une petite équipe de cinq personnes, toutes bénévoles. Parfaite bilingue, Tatiana Colson n'a eu aucun mal à convaincre ses homologues néerlandophones. En deux ans, 400 affiliations à la section francophone ont été engrangées. La BVV y a donc gagné du poids et de l'audience nationale.
En concertation avec la présidente de la BVV, Annick Pauwels, un travail de fond a été mené en vue de doter à nouveau la profession d'une reconnaissance officielle et d'une réglementation. "Aujourd'hui, n'importe qui peut s'installer comme pédicure, explique Tatiana Colson. C'est dommageable à la fois pour les professionnelles diplômées et pour les patients, qui n'ont plus de garantie quant à la qualité des soins."
Pour la responsable wallonne, le nœud du problème est le suivant : "Beaucoup de nos patients ont une santé assez dégradée. Certains ne savent même plus sortir de chez eux. Or, grâce à nos visites à domicile, nous faisons partie des intervenants sur le terrain, en première ligne. Et en soignant les pieds, on repère fréquemment d'autres problèmes, plus généraux, qui nécessiteraient une prise en charge par un médecin. Un exemple parmi d'autres ? Le diabète sévère, qui se manifeste par une insensibilité des pieds. Bénéficier d'une reconnaissance nous donnerait un cadre pour agir, pour travailler avec les médecins. Notre vision des soins de santé est totalement de type pluridisciplinaire."
Un label en attendant une loi
Des contacts sont établis depuis plusieurs mois avec les autorités, tant fédérales que régionales. Aujourd'hui, un projet de loi est sur la table du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit), accompagné d'un projet d'arrêté royal (pour fixer les modalités pratiques).
Un des principes défendus serait que le titre de pédicure spécialisée soit attribué aux personnes pouvant se prévaloir d'une formation reconnue par le gouvernement. "De cette manière, tout le monde au sein du secteur serait soumis aux mêmes critères et la professionnalisation s'en verrait tirée vers le haut." Sans attendre une avancée légale, le secteur a déjà instauré une mesure intermédiaire allant en ce sens : un label, octroyé aux pédicures diplômées qui suivent des formations continues. Concernant leur demande de reconnaissance et de réglementation, les responsables de la BVV ont l'espoir de voir le dossier aboutir dans le courant de cette année.
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