Rapport PME Une entreprise sur trois a moins de CINQ ANS
Fin janvier, UCM, en étroite collaboration avec UNIZO et Graydoncreditsafe, a sorti son traditionnel rapport PME. L’occasion de jeter un coup d’oeil au paysage entrepreneurial belge.
Combien de PME comptait notre pays le 31 décembre 2023 ? Près de 1,33 million, selon le rapport présenté à la presse le 22 janvier dernier. Soit 27.233 PME de plus qu’en 2022. Quand on se concentre région par région, on découvre que, fin 2023, la Wallonie comptait 326.908 PME, un nombre qui correspond à environ une PME belge sur quatre (hausse de 1,3 % / +4.064). Le total bruxellois est, lui, de 136.604 PME, soit une petite entreprise sur dix plus ou moins (0,6 % / +777).
Qui dit croissance ne dit cependant pas résultat positif, la performance annuelle de la région étant la plus faible de ces dix dernières années. C’est donc la Région flamande qui tire la moyenne de notre pays vers le haut. La Flandre enregistre 54.4 % des PME belges et progresse de quelque 2,1 % par rapport à 2022. Notons également que le nombre d’entreprises dont les informations sont inconnues/incomplètes (notamment la localisation) a explosé ces dix dernières années et représente pratiquement 11 % du total des PME belges. C’est plus que le total bruxellois !
Ce manque de données pose un réel problème pour la mise en place de politiques entrepreneuriales au niveau du pays, des régions et des territoires ciblés. Cette tendance se confirme lorsqu’on prend un peu de recul pour analyser la situation sur dix ans. La Wallonie enregistre dès lors une augmentation de 12,8 % contre 13,3 % pour Bruxelles et 22,8 % en Flandre. Sur la dernière décennie, la Flandre a donc attiré toujours plus de PME et continué de creuser l’écart avec les deux autres régions.
Le travail évolue
Avec le temps, les habitudes liées à la personnalité juridique de nos PME évoluent également. La majorité des indépendants choisissent désormais de travailler sous le statut de personne morale (55 % du total) pendant que la forme « personne physique » recule dans toutes les régions. Les codes du travail, eux aussi, évoluent et confirment la part de plus en plus importante consacrée au modèle du freelancing. On constate ainsi que le nombre absolu de PME entre un et dix employés diminue alors que la formule « sans employés » explose (90 % des nouvelles créations). Ajoutons qu’une entreprise sur trois a moins de cinq ans. Raison pour laquelle UCM plaide pour un accompagnement accru des jeunes entreprises, période durant laquelle elles restent les plus fragiles. « Notre pays ne peut se passer de la force et du poids économique que représentent les PME. Cela dit, le paysage évolue, la manière de travailler n’est plus la même qu’avant le Covid, notamment. Le freelancing pose la question de la PME sans employé et du statut de l’employeur. UCM a coutume de dire que le chef d’entreprise est celui qui a créé son travail, mais aussi celui de ses collaborateurs. Dans une société en mutation, UCM estime que l’entrepreneuriat doit rester un vecteur de création d’emplois », indique Caroline Cleppert, secrétaire générale UCM.
Besoin d’accompagnements
Concernant les secteurs, les services aux entreprises et l’immobilier représentent la plus grande part des PME belges, particulièrement à Bruxelles. Viennent ensuite la construction (une sur dix) et l’industrie. Ce dernier secteur enregistre d’ailleurs la plus haute croissance depuis 2002 en termes absolus. Autrement dit, il n’y a jamais eu autant de PME industrielles. Malheureusement, la part industrielle dans le PIB n’a jamais été aussi faible, démontrant la difficulté actuelle du secteur. Ce rapport laisse en outre apparaître une lente érosion du commerce de détail et de l’Horeca en régions wallonne et de Bruxelles-Capitale. Historiquement, ces secteurs restent à risque dans toutes les régions et les récentes crises ont eu de lourdes conséquences. Le commerce de gros, quant à lui, comptabilise une forte décroissance à Bruxelles. La région présente par ailleurs des indicateurs financiers inquiétants pour l’industrie, la logistique ou la construction.
Après analyse de ces différents chiffres, UCM insiste sur l’importance d’un accompagnement « 360 degrés » en faveur des entreprises. « L’évolution de la société et des modes de consommation, notamment le commerce en ligne, a laissé apparaître des fragilités dans des secteurs qui, jusqu’à aujourd’hui, étaient préservés. Cela ne fait que renforcer notre volonté d’être aux côtés de chefs d’entreprise. Non seulement être à leurs côtés pour les accompagner, les aider, les soutenir mais aussi les défendre au travers d’une approche 360 degrés spécifique et personnalisée », conclut Caroline Cleppert.
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