"Travailler ensemble"Accord Unia-employeurs pour la diversité

Dans un marché du travail où les pénuries de main-d'œuvre se multiplient, il est important pour les responsables d'entreprise de ne pas passer à côté des talents disponibles. Élargir son champ de recrutement : c'est dans cet esprit que les huit organisations représentatives des employeurs ont signé un accord de collaboration avec Unia, le centre pour l'égalité des chances.
Le taux d'activité en Belgique (74,4 %) est l'un des plus bas de l'Union européenne : 5,3 % de la population âgée de 20 à 64 ans est au chômage et 25,7 % inactive. Pourtant les entreprises rencontrent souvent des difficultés à recruter. Le nombre de postes vacants s'élève à plus de 140.000 selon les estimations. Pour répondre à cette pénurie sur le marché du travail et pour augmenter le niveau d'activité, il est nécessaire que toutes les personnes compétentes et motivées aient un accès à l'emploi.
Or, il apparaît que pour certaines catégories de la population, trouver un job est compliqué. C'est le cas en particulier des jeunes, des aînés, des personnes handicapées ou d'origine étrangère, des femmes qui ont interrompu leur carrière pour raisons familiales. Le taux d'emploi des allochtones est particulièrement faible en Belgique à 65 %, soit dix points sous la moyenne nationale.
L'accord entre Unia et les employeurs, intitulé "Travailler ensemble", a d'abord pour but d'informer. Il s'agit de sensibiliser, de faire connaître les bonnes pratiques, les aides et les incitants qui existent à l'embauche pour certaines catégories de la population, notamment les personnes handicapées. Il s'agit aussi de faire savoir que le centre pour l'égalité des chances est à la disposition des employeurs qui cherchent une information ou un conseil. Unia a dispensé 2.358 heures de formation en un an à des patrons ou des responsables des ressources humaines désireux d'élargir leur champ de recrutement. Cela démontre qu'il y a une demande des entreprises.
Menacer est inutile
La dynamique encouragée par "Travailler ensemble" est positive. Oui, un employeur peut hésiter à engager un collaborateur différent de ses critères de choix de base : sans expérience ou avec un long parcours, en chaise roulante ou fraîchement établi en Belgique… Aux questions légitimes qu'il se pose, il doit pouvoir trouver des réponses.
Une telle démarche est, selon UCM, la seule pertinente pour ouvrir le marché du travail à tous. La Région bruxelloise a déjà permis l'envoi de "faux" demandeurs d'emploi pour démasquer les employeurs soupçonnés de discrimination. La Wallonie envisage de suivre. Tendre des pièges de ce type est indigne. Cette pratique est même interdite à l'égard des trafiquants de drogue ! Les employeurs ne sont pas des délinquants en puissance à pourchasser. Ils méritent le respect. La contrainte et la menace ne peuvent pas améliorer le vivre ensemble, au contraire.
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