UPBTO
Chaise roulante, corset, "nouvelle oreille" et impression 3D

L’Union professionnelle belge des technologies orthopédiques facilite la vie de milliers de personnes porteuses d’un handicap physique.

Avez-vous déjà eu besoin de semelles orthopédiques, d’une prothèse, d’un corset, d’un collier cervical ou d’une chaise roulante ? Ou peut-être était-ce un de vos proches ? Si c’est le cas, il y a de fortes chances que cette personne ait été en contact, d’une manière plus ou moins lointaine, avec un membre de l’UPBTO, à savoir l’Union professionnelle belge des technologies orthopédiques. « Nos métiers concernent tout ce qui est externe au corps, donc pas les implants. Mais un individu qui subit des amputations peut, par exemple, se voir proposer des prothèses externes », indique Xavier Berteele, président de l’UPBTO.

Cette Union se divise en quatre grandes professions : le technologue orthopédique en prothésiologie, spécialisé dans toutes sortes de prothèses (appareils destinés à remplacer une partie du corps) ; le technologue orthopédique en bandagisterie (ceintures abdominales, bas de contention…) et orthésiologie (dispositif externe voué à soulager ou à corriger une portion du corps comme le corset ou le collier cervical) ; le technologue orthopédique en technologie de la chaussure (création et adaptation des chaussures et semelles orthopédiques) ; ainsi que le technologue orthopédique en aides à la mobilité (tout matériel dédié à perfectionner la mobilité, comme la chaise roulante).

En clair, ses membres, environ 160 entreprises qui occupent 2.500 travailleurs, fabriquent et fournissent des dispositifs médicaux pour améliorer la mobilité quotidienne des personnes souffrant d’un handicap physique. Ces dispositifs peuvent être « simples » d’un point de vue technologique, comme des corsets, mais également beaucoup plus poussés. Pensez, par exemple, à une main contrôlée par ordinateur ou à un pied prothétique dynamique pour les athlètes professionnels. « C’est vraiment très varié car on s’occupe de tout le corps. On traite des patients de tous les âges, du bébé jusqu’aux soins palliatifs. Et cela peut concerner une très petite partie du corps, avec la ‘fourniture d’une nouvelle oreille’, à un objet beaucoup plus complet, comme un matelas pour bien positionner une personne quand elle dort ».

Des technologies au service du patient

Des métiers variés donc, qui ont du mal à se faire connaître par les plus jeunes. Surtout en Flandre, où se trouve la majorité des entreprises qui œuvrent dans ce domaine. « Nous essayons vraiment de réaliser des efforts au niveau de la visibilité. Surtout que nous vivons actuellement une période très intéressante, avec l’impression 3D ou le scanning qui remplacent petit à petit des moulages plus classiques ».

L’impression 3D, parlons-en. Cette nouvelle technologie a apporté un nouveau souffle au secteur qui vit désormais au rythme de cette innovation de mieux en mieux maîtrisée. « Je vais prendre l’exemple de la semelle orthopédique. C’est quelque chose que tout le monde connaît, qu’on peut dorénavant fabriquer en 3D, là où elles étaient conçues en cuir ou en liège par le passé.

« LES ALGORITHMES VONT
CERTAINEMENT NOUS AIDER
À TROUVER LES MEILLEURES
SOLUTIONS »

Alors attention, ces dernières sont encore très bien. Mais on constate que l’impression permet de réaliser quelque chose de très individualisé, qui commence dès la captation des données », ajoute Xavier Berteele.

Comptez entre cinq et six heures pour imprimer une semelle orthopédique. Avec l’avantage que la machine peut tourner sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Parler d’impression 3D, de nouvelles technologies, place évidemment la question de l’intelligence artificielle au centre des discussions. Comme la technologie susmentionnée, l’IA est vue d’un bon œil par le président de l’UPBTO. « Les algorithmes vont certainement nous aider à trouver les meilleures solutions pour le patient au sein de larges bibliothèques de données. Cela sera clairement aussi un bon appui pour analyser leurs antécédents médicaux et donc leur fournir la réponse la plus adaptée ».

Un point essentiel alors que le secteur est confronté au défi du vieillissement de la population. « Je ne vais pas dire qu’on est en première ligne, mais nous sommes sollicités très fortement. Il faudrait restructurer les dispositifs médicaux qui sont présents dans les nomenclatures, mais qui sont un peu dépassés ou devenus inadéquats. C’est une opération longue et assez lente, surtout que l’innovation va souvent bien plus vite que nos textes. Nous devons aussi continuer à travailler sur notre visibilité, que ce soit au niveau des professionnels au contact des patients ou des entreprises qui créent les prothèses et tous les autres objets qui sont utilisés par nos membres. Car on a beaucoup parlé de nos métiers, mais peu de nos patients. Ils sont pourtant au centre de nos préoccupations et nous souhaitons répondre au mieux à leurs besoins », conclut le président.

https://www.upbto.be

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