Augmenter les cotisations sociales,c'est non, neen, no, nein, niet !

À gauche plus qu'à droite, des voix s'élèvent pour réclamer une hausse des cotisations sociales obligatoires des indépendants. UCM s'y opposera de toutes les façons et avec la plus extrême fermeté. L'enquête menée par notre Caisse d'assurances sociales en décembre dernier a donné des résultats sans appel. Un indépendant sur trois a du mal à payer ses cotisations, alors que 13 % d'entre eux à peine accepteraient de payer plus pour obtenir une meilleure protection sociale.
Nous dirons donc non dans toutes les langues parce que les indépendants disent non. Et parce qu'ils ont bien raison ! Les deux grands arguments de leurs "adversaires" – oui, ceux qui veulent augmenter les cotisations ne les aiment pas ou ne les comprennent pas – peuvent être démontés.

"L'État finance 25,6 % du budget de la Sécu des salariés et 37,3 % de celle des indépendants." C'est exact. Ce qui est tout aussi vrai, c'est que les indépendants paient leurs cotisations au taux de base de 20,5 % et les salariés de 13,07 %. Ce qui change la donne, c'est que les employés et les ouvriers ont un "tiers payeur", un employeur qui paie 25 % de cotisations sociales sur leur salaire. C'est bien une charge qui pèse sur les entreprises et pas sur leurs travailleurs. Pour preuve, quand on les diminue, les syndicats parlent de "cadeau au patronat" !

C'est dans la Sécu des indépendants que la solidarité est la plus fort"

De plus, en chiffres absolus, l'État verse 18,6 milliards d'euros à la Sécu des salariés et 2,75 milliards à celle des indépendants. Divisons par le nombre de bénéficiaires : cela donne 4.539 euros par an et par salarié, 2.400 euros par an et par indépendant ! La différence de coût provient de mécanismes généreux comme les "années assimilées" (périodes non travaillées, sans cotisations, valorisées pour la pension) qui n'existent que pour les salariés…

"Les cotisations sociales des indépendants sont plafonnées ; ceux qui gagnent le plus sont trop peu solidaires." C'est un argument qui relève de l'ignorance ou de la mauvaise foi. Ceux qui l'agitent oublient que les prestations sociales (incapacité de travail, invalidité, pension de retraite…) des salariés sont proportionnelles. Ceux qui ont cotisé davantage reçoivent davantage. Ce n'est pas le cas pour les indépendants qui sont au forfait ou quasiment au forfait.
Le droit passerelle par exemple, est exactement le même (1.370 euros par mois) pour quelqu'un qui a cotisé au plancher de 782 euros par trimestre, ou au plafond de 4.480 euros par trimestre. Il est facile de démontrer que c'est dans la Sécurité sociale des indépendants que la solidarité est la plus forte.

L'enquête de décembre a mis en évidence deux soucis chez les entrepreneurs qu'UCM représente et défend. Ils demandent une certaine proportionnalité des indemnités de remplacement. Ils attendent des possibilités d'aménagement des fins de carrière, compte tenu de l'allongement progressif à 66 ans en 2025, 67 ans en 2030.
Nous porterons ces revendications en refusant toute hausse des cotisations, de quelque manière que ce soit. Le jour où l'État versera le même montant chaque année aux indépendants et aux salariés pour renforcer leur protection sociale, on pourra peut-être en parler. À 2.400 euros contre 4.539 euros, on n'y est pas !

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Le printemps reviendra…

    Dans le chaos, je voudrais dire très sincèrement toute mon admiration aux indépendants et aux chefs d'entreprise qui se battent, s'arrangent, inventent, innovent, travaillent d'arrache-pied et parviennent encore et malgré tout à faire tourner la machine. Grâce à eux, contre toute attente, contre toute logique, notre économie ne se porte pas si mal.

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  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Des hésitations coupables alors que la tempête menace

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    Nos demandes ont été entendues et nos veto ont été respectés. Le gouvernement fédéral a tenu compte des énormes efforts fournis par les indépendants et les PME pour surmonter la crise et sortir d'une situation qui reste difficile.

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    La priorité, l'urgence même, était de gérer la pandémie. Le bilan n'est pas mauvais. Mais à la moitié de la législature (eh oui !), il est grand temps de concrétiser les engagements pris il y a un an. La Belgique a besoin de davantage d'emplois (objectif 80 %), d'achever la réforme des pensions. Sans oublier la lutte contre le réchauffement climatique qui impose un plan de mobilité et un projet énergétique qui assure l'approvisionnement et maîtrise les coûts. On n'y est pas du tout !

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    octobre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Actions et vigilance : rentrée chargée à votre service

    UCM est un lobby. Je n'ai pas honte de cette appellation puisque c'est pour les indépendants et les chefs de PME, pour vous, que nous travaillons chaque jour. Vous devez être représentés et défendus. En particulier en cette période de grands changements, où vont se prendre des décisions qui influenceront votre avenir.

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    septembre