Le chef d’entreprise,cet électeur courtisé

La première salve d’élections 2024 aura lieu dans moins de 150 jours dans notre pays et, déjà, la campagne est lancée. De toutes les manières, sur (quasi) tous les fronts. Tous les moyens seront déployés pour séduire l’électeur… qui peut aussi être un chef d’entreprise.

Dès à présent, et certainement des mois durant, le monde économique risque de subir des soubresauts liés à cette campagne électorale. Nous sommes prêts non seulement à vivre cette période bousculée, chahutée, mais aussi à en profiter pour rappeler, dans toutes les langues, les grandes lignes et forces de notre mémorandum. Taper sur le clou, c’est ce pourquoi nous nous battons tous les jours. Car dans cet environnement propice aux combats et aux ripostes, il nous paraît essentiel de consolider le rôle primordial que jouent les PME en Belgique.

Si vous avez pris un peu de recul et observé le paysage politique de ces derniers mois, il est incontestable que l’indépendant est une nouvelle "catégorie socio-professionnelle" qu’il faudra séduire. Le potentiel de votes qu’il représente est stratégique pour chacun des partis politiques. Ainsi, les programmes électoraux vont certainement contenir des propositions construites en faveur des PME. Et c’est tant mieux ! Mais il ne faut pas oublier les fondamentaux auxquels nous tenons plus que tout ! Les salaires par exemple.

Dernièrement, j’étais invité sur le plateau de l’émission "QR : le débat" où j’ai eu l’occasion de revenir sur l’immense charge que représente l’indexation automatique des salaires sur le dos des chefs d’entreprises et des PME. J’ai aussi rappelé que les revenus des indépendants, eux, n’ont pas été indexés et que ces mesures doivent aussi permettre de creuser une différence significative entre les allocations de chômage et le salaire, pour convaincre certains demandeurs d’emploi de reprendre le chemin du travail.

Aidons nos PME à conquérir le monde. La réouverture de la ligne aérienne entre la Belgique et la Chine et, de manière générale l’encouragement à l’exportation de notre savoir-faire, sont des signes positifs qu’UCM soutient. Pour leur donner toutes les chances de réussite, aidons nos PME à gravir les échelons des tests de maturité, et insistons auprès du monde politique pour qu’elles puissent grandir avec assise et sérénité, avant de déployer leur savoir-faire à l’international. À ce propos, nous saluons la fin de l’embargo porcin en Chine et la reprise de l’exportation, une véritable bouffée d’oxygène pour les agriculteurs indépendants concernés.

Un climat serein et propice pour développer une entreprise, cela passe (aussi) par une disponibilité d’esprit des collaborateurs.
Une place en crèche, c’est un point d’attention important pour les jeunes parents. Confier son enfant à la famille engendre une dépendance vis-à-vis d’elle (et des tracas en cas d’indisponibilité). Pouvoir compter sur une structure officielle lève ces incertitudes. Le professeur d’économie de l’UCLouvain Vincent Vandenberghe, qui est l’invité de notre interview politique dans le magazine de ce mois-ci, le confirme : ouvrir des places d’accueil d’enfants en bas âge peut aider les parents ou encourager les demandeurs d’emploi à retravailler.

C’est pourquoi nous saluons le lancement de ce projet commun et public de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie- Bruxelles d’enfin se tourner vers le privé et les chefs d’entreprise pour ouvrir des crèches en leurs murs. Les retours d’expérience d’entrepreneurs ayant tenté, jusqu’à présent, cette aventure n’étaient guère encourageants, voire même catastrophiques.
Gageons que ce modèle économique (20 % de financement par du sponsoring d’entreprise en échange de places pour les enfants des collaborateurs) est le levier d’un système pérenne !

Enfin, je voudrais terminer en félicitant un de nos clients via la caisse d’assurances sociales, Michaël Labro, CEO de PMSweet, désigné voici quelques jours manager francophone de l’année !

Quelle belle nouvelle pour débuter 2024 !

Les éditos des mois précédents

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    À l'heure actuelle, nos dirigeants n'ont pas apporté la réponse que nous attendions. Les budgets ne sont pas à la hauteur du besoin immense. Nos revendications n'ont pas (toutes) rencontré le succès escompté… Mais est-ce une raison suffisante pour attendre indéfiniment ?

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    septembre
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    L'un de mes fondements, c'est le dialogue, la concertation, le compromis. UCM n'a de cesse de le rappeler et est attachée à ces valeurs. Mais "trop is te veel !" : la grève de ce 20 juin pour le pouvoir d'achat est un énième clou du cercueil de nos chefs d'entreprise.

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    juin