Contrairement à ce que pense le Président américain,la diversité en entreprise est essentielle

L’information est presque passée inaperçue vu la guerre commerciale lancée, puis mise en pause, par Donald Trump contre le reste du monde. Fin mars, plusieurs entreprises européennes ont reçu un mail envoyé par les ambassades américaines les invitant à certifier qu’elles n’appliquent aucun programme promouvant la diversité, l’équité et l’inclusion (programme DEI). Un message sous forme d’ultimatum adressé par l’administration Trump à des entreprises travaillant sur notre sol européen, belge et wallon. Je ne vais pas tourner autour du pot, cette initiative américaine m’horripile. Les discours douteux provenant d’outre-Atlantique ne doivent pas venir mettre à mal des années d’avancées dans nos contrées. Car contrairement à ce que cette missive américaine sous-entend, ces programmes de diversité ont tout leur sens sur notre marché du travail. Derrière l’intérêt d’une telle politique pour la Société avec un grand S, la diversité est un puissant moteur d'innovation et de performance pour les sociétés, de la PME à la multinationale. Les exemples sont légion : la richesse des parcours, des cultures, des expériences et des perspectives favorise une créativité accrue et la génération de solutions novatrices, mieux adaptées à un environnement économique et social en constante évolution. Il est prouvé qu’une entreprise inclusive est davantage capable d'anticiper les besoins du marché et de proposer des offres pertinentes à ses clients.

Quand vous venez à ma rencontre, vous êtes nombreux à me faire part de vos difficultés pour recruter et pérenniser du personnel. Vous retrouverez d’ailleurs encore un entrepreneur qui tient ce discours dans le portrait à lire dans les pages de ce magazine. Les programmes DEI sont de très belles opportunités pour se distinguer dans la guerre de talents qui fait actuellement rage. Les entreprises qui prennent cette direction bénéficient d'une attractivité accrue. Elles ont plus facile à attirer des candidats aux compétences et aux profils variés, ce qui renforce leur compétitivité sur le marché du travail. Car l’Europe n’est pas les États-Unis. On en discutait tous ensemble lors de notre réception annuelle organisée en mars, les travailleurs, et plus particulièrement les jeunes générations, sont à la recherche d’un job qui a du sens. D’un job avec une véritable valeur ajoutée pour la société. Et c’est justement tout ce qu’apportent les programmes de diversité ! Ils témoignent d'un engagement envers une société plus juste et équitable, en accord avec les législations belges et européennes qui interdisent toute forme de discrimination. Ces politiques n’ont, pour rappel, pas été créées pour rien. Elles contribuent à prévenir les discriminations, directes et indirectes, et constituent une base forte pour le développement de nos valeurs européennes.

Je ne peux donc que conseiller aux sociétés de poursuivre leurs programmes DEI. Bien au-delà de l’aspect politique de la question, déjà essentiel, c’est aussi un véritable enjeu de compétitivité pour nos entreprises. C’est en ce sens que les partenaires sociaux du Conseil Economique Social et Environnemental de Wallonie, Brupartners et du Conseil Economique et Social de la Grande Région se sont prononcés.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Tout ce qui se promet ne peut convenir aux PME

    Vous l’aurez certainement remar­qué, et ce n’est pas la première fois que je l’écris… la campagne élec­torale est bien lancée ! Au-delà des slogans politiques et des effets d’annonce, il est important de séparer le bon grain de l’ivraie et de garder toute sa raison. Toute notre raison, au nom de nos entreprises et du poids écono­mique qu’elles représentent dans le paysage belge… soit 99 % !

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    mars
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Travailler et ne même pas gagner sa vie

    La colère est née dans nos champs et nos fermes. Elle a germé dans le ventre d’hommes et de femmes, dont le métier est de nous nour­rir, alors qu’eux ont parfois grand-peine à le faire, tant leurs revenus n’égalent pas leurs efforts.

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    février
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Le chef d’entreprise, cet électeur courtisé

    La première salve d’élections 2024 aura lieu dans moins de 150 jours dans notre pays et, déjà, la campagne est lancée. De toutes les manières, sur (quasi) tous les fronts. Tous les moyens seront déployés pour séduire l’électeur… qui peut aussi être un chef d’entreprise.

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    janvier
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Élections 2024 : nous sommes prêts !

    Ça y est, le mémorandum politique UCM est sorti de presse ! Il est le fruit d’un travail de plusieurs mois, coconstruit par l’ensemble des services et du Mouvement UCM, que je voudrais d’emblée remercier.

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    décembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Séparer le bon grain de l'ivraie

    Dernièrement, le nouveau ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, a fait la promotion de l’application "JustBan" sur laquelle le consommateur trouve une liste d’entrepreneurs en interdiction de gestion. Voilà de quoi m’inspirer quelques réflexions.

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    novembre