Des hésitations coupables alors que la tempête menace

Les prix de l'énergie et de certaines matières premières flambent. L'inflation entraîne des hausses des salaires qui n'empêchent pas les syndicats de grogner. Les pénuries de main-d'œuvre sont criantes. Les caisses publiques sont à sec. Les taux d'intérêt risquent de remonter. Bref, les difficultés s'accumulent pour nos indépendants et nos PME. Dans ce contexte arrive la quatrième vague de l'épidémie, qui submerge les acteurs des soins de santé, en première ligne comme dans les hôpitaux, épuisés après vingt mois de travail intensif.

Nos gouvernements ne contrôlent pas tous ces événements. Ils ont toutefois des outils pour en prévenir et atténuer certaines conséquences. Je dois constater qu'ils ne les utilisent pas de manière optimale.
Rien n'a été fait pour amortir le choc de la hausse des prix de l'énergie alors qu'une baisse temporaire des accises est possible ("cliquet inversé"). Rien n'a été fait pour lisser le choc de la hausse de l'inflation sur le coût salarial.

Il est clair que les aides corona doivent être prolongées

La quatrième vague de l'épidémie a également été traitée de façon tardive et erratique. Trois Comités de concertation en seize jours, des règles qui changent, des annonces anxiogènes, des querelles politiques sur la place publique : tout cela nuit à l'adhésion de la population. Les entrepreneurs en particulier ont besoin d'un cadre clair pour prendre les bonnes décisions. Nous qui sommes en contact étroit avec les indépendants et les chefs de PME avons constaté que beaucoup d'entre eux sont perdus, désorientés. Nous ne parvenons plus à expliquer une situation aussi mouvante.

Dans le monde de la nuit, de la fête, de la culture et des événements, c'est à nouveau la catastrophe. L'horeca reste ouvert, mais dans des conditions compliquées comme tant d'autres secteurs. En fait, c'est toute l'activité économique qui est encore durement impactée.
Le télétravail obligatoire est devenu un vrai handicap pour de nombreuses PME. Les fermetures d'écoles rendent la vie des parents, indépendants et salariés, très compliquée. Et nous approchons des fêtes de fin d'année dans un climat morose, avec une société divisée, nerveuse, inquiète.

Il est donc clair que les aides corona, fédérales et régionales, doivent être poursuivies au-delà du 31 décembre. Nous appelons aussi à prolonger le moratoire de fait sur les faillites. Il faut donner aux entrepreneurs le temps et les moyens nécessaires pour redresser la tête.

Ce qui s'est passé ne peut plus arriver. Le Covid n'est plus un inconnu et s'il s'accroche encore sous une forme ou sous une autre, nous devons disposer d'indicateurs qui permettent de prendre des mesures stables, en temps utile.
Et mois après mois, semaine après semaine, jour après jour, nous devons travailler à une couverture vaccinale aussi complète que possible. Les vaccins ne sont pas la panacée mais ils restent le meilleur moyen de contrer la propagation du virus et d'en atténuer la nuisance. Ils peuvent nous permettre de retrouver une vie normale, ou presque, en cette année 2022 que je vous souhaite tout simplement meilleure que les deux précédentes !

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Une suite de ratés et de rendez-vous manqués

    Il faut reconnaître au gouvernement De Croo une certaine réussite dans la maîtrise de l'épidémie. Nous devons cependant critiquer la méthode. Je n'en démords pas : il y avait moyen de faire autrement ! Coronalert, baromètre, contrôles aux frontières, quarantaines, mesures locales… : rien n'a fonctionné.

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    avril
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    À vous qui portez le poids de la crise…

    À vous commerçants, professionnels des métiers de contact et de l'horeca, patrons de salles de fitness, d'agences de voyages ou de paris, entrepreneurs dans l'événementiel, la culture ou le monde de la nuit, je voudrais dire tout mon respect, mon admiration, mais aussi mon désarroi.

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    mars
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    L'attitude des syndicats est indécente

    Incroyable ! Au moment où le pays tout entier souffre, où l'économie vacille, où le déficit public est abyssal, les syndicats organisent l'agitation sociale.

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    février
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Il ne faut pas craquer

    La situation devient intenable ! Le personnel hospitalier est sur les genoux. Les jeunes ne supportent plus l'isolement. Des milliers d'indépendants sont dans l'incertitude et la détresse. Beaucoup se tournent vers UCM. Ils nous interpellent. Ils partagent leur désarroi, leur colère.

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    janvier
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Mobilisation générale, y compris des banques

    Je crains les six premiers mois de 2021. Le moratoire sur les faillites se termine fin janvier. Divers reports de paiement vont arriver à échéance. L'activité n'aura pas pleinement repris. Ce sera le moment de vérité pour des milliers d'indépendants et chefs de PME.

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    décembre