Mobilisation générale pour sept mois décisifs

Nous y sommes enfin ! Un calendrier de déconfinement existe avec une première vague de réouvertures le 9 juin et une perspective de retour à une activité normale en septembre. De grands festivals de musique sont programmés dès le mois d'août. L'optimisme est de mise.
Il faut évidemment que la campagne de vaccination soit menée à bien et que les risques résiduaires liés aux variants ou à un taux d'immunité localement insuffisant soient gérés. Pour nous, entrepreneurs, aucune remise en cause du programme de réouverture n'est imaginable. Nous n'avons déjà que trop supporté le poids de la crise sanitaire.

Ni le 9 juin ni même le 1er septembre ne marqueront la fin des problèmes. Le combat va changer d'âme mais il sera tout aussi difficile. Les faillites et cessations sont peu nombreuses depuis quinze mois. Les indépendants et les chefs de PME retiennent leur souffle, survivent grâce aux aides et attendent de voir quand et dans quelles conditions ils pourront rouvrir pour faire leurs comptes et estimer s'ils peuvent poursuivre leur activité.

Chaque citoyen peut contribuer à la relance

L'objectif sur lequel tout le monde s'accorde est de permettre à toutes les entreprises qui étaient saines avant la crise de redémarrer. Je crains que nous ne puissions pas l'atteindre mais je veux que nous l'approchions. Cela suppose, comme le disait le Premier ministre Alexander De Croo, que nous formions "une équipe de onze millions de personnes."

Les aides, en particulier le chômage corona et le droit passerelle de reprise, doivent être prolongées jusqu'à la fin de l'année, tout comme les possibilités de report de paiement. Les subsides régionaux doivent être complétés et adaptés aux réalités des entreprises, avec un œil sur ce qui se passe en Flandre. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être largués !
Dans l'équipe de onze millions de personnes, j'inclus les administrations, fiscales en particulier. Qu'elles laissent leur hargne au vestiaire pendant quelques mois encore. Le Trésor public n'a rien à gagner d'une hécatombe d'entreprises. J'inclus aussi dans l'équipe les banques et les organismes publics de crédit. Beaucoup d'indépendants et de PME auront besoin de quelques milliers d'euros pour repartir. Les mettre à leur disposition est le meilleur investissement possible dans un plan de relance.

Onze millions, vraiment ? Oui, je pense qu'aujourd'hui chaque citoyen a la responsabilité de contribuer au redémarrage de nos entreprises et au sauvetage de nos emplois. De très nombreux ménages, salariés ou fonctionnaires, ont vu leur épargne grimper depuis mars 2020. Cette masse d'argent, estimée à quelque 25 milliards d'euros, peut stimuler la reprise mieux que tous les efforts de pouvoirs publics financièrement exsangues.
Pour tous ceux – et ils sont nombreux – qui ont traversé la crise quasiment sans perte de revenus et ont mis de l'argent de côté, consommer et investir est un acte citoyen. À condition bien entendu de privilégier la proximité. Acheter en Chine via une plateforme américaine n'aidera personne chez nous. Si c'est là que partent les 25 milliards d'euros, c'est un suicide économique et social.

C'est dans le même état d'esprit que nous invitons les entrepreneurs wallons et bruxellois à privilégier le BtoB local (lire en page 10). Le mot est souvent galvaudé mais nous avons besoin, plus que jamais, de solidarité.

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