Le Weekend du client revient avec Hannut en ville phare
C’est reparti pour le Weekend du client. Organisé par UCM, l’évènement célèbrera, le premier week-end d’octobre, sa neuvième édition. Son épicentre ? Hannut, élue ville phare. Mais c’est bien l’ensemble du pays qui va vivre au rythme du shopping plaisir, du lien étroit qui se tisse au quotidien entre le commerçant et ses clients.
Les quatre et cinq octobre. La date est déjà surlignée au fluo dans les agendas, bardée de rappels dans les téléphones, marquée d’annotations dans les calendriers. Le premier week-end d’octobre, et c’est d’ailleurs devenu une évidence comme les feuilles tombent en automne, place au « Weekend du client », neuvième édition. Soit l’évènement organisé par UCM et qui colore l’ensemble du pays. Pendant ces deux jours festifs, place à la célébration du shopping plaisir, du lien qui unit clients et commerçants. À l’expérience du contact, de la papote, de la légèreté. De la flânerie dans une ville en goguette. Et, justement, cette année, c’est Hannut qui a été sélectionnée du côté francophone, Beveren-Kruibeke-Zwijndrecht et Ixelles représentant la Flandre et la capitale.
Après Rixensart l’année dernière, place donc à la dynamique entité de Hesbaye, qui connaît bien l’évènement puisqu’elle y participe chaque année, même si elle n’avait jusqu’alors jamais porté le titre de ville phare. « On y a vu une opportunité de créer un projet », explique Martin Jamar, échevin du commerce, entre autres choses, de Hannut. « Une opportunité de fédérer tous les acteurs du centre-ville dans un week-end incroyable qui pourra leur permettre de faire des affaires. Mais de se rendre compte aussi de l’impact que les manifestations peuvent avoir sur le commerce en termes d’attractivité. »
300 commerces en trois zones
Festivités de rues, artisans qui descendent sur les parvis et conférences de personnalités sont notamment prévus lors de ces deux journées. De quoi dynamiser encore plus le cœur d’une « villette » qui possède un environnement commercial réfléchi s’étendant sur trois zones. « Hannut a été l’une des premières à avoir un schéma de développement commercial, dès 2016 », poursuit l’échevin libéral. « Il y a trois pôles commerciaux. L’Orchidée Plaza (Decathlon…), la route de Landen (Plopsa, Colruyt…) et le pan centre-ville. L’objectif est de maintenir une offre fluide entre les trois pôles. La volonté est qu’on ne puisse pas faire 100 % de ses achats dans un seul des pôles commerciaux. Au centre, l’objectif est de garantir les achats légers. Tout ce qui a trait à la personne. Les deux autres pôles sont plutôt dévolus au lourd ou semi-lourd. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne va y trouver que ça. Mais la volonté, dans les nouvelles implantations, est de maintenir ce cap pour protéger notre centre-ville. »
Avec 300 commerces répartis sur les trois pôles, 200 en centre-ville, 30 au niveau de l’Orchidée Plaza et 40 sur la route de Landen, Hannut propose une offre variée. Tous, d’ailleurs, ont été invités à participer au « Weekend du client », histoire que l’offre soit la plus riche et la plus exhaustive. « Je ne vais pas dire qu’on trouve absolument tout à Hannut mais presque. De manière générale, il ne doit pas manquer grand-chose », assure Martin Jamar. « Et notre centre, même s’il connaît les mêmes difficultés que d’autres, garde son attractivité. Il manquait par exemple une parfumerie. Récemment, l’Institut a ouvert et comblé ce manque. Dans le même ordre d’idée, nous n’assistons pas à un exode des banques. Que de contraire d’ailleurs, une nouvelle vient d’ouvrir, avec un distributeur de billets. C’est un indicateur, un paramètre qui prouve que ça marche ».
Connue pour être une ville où il se passe toujours ou presque quelque chose (coucou Gims…), des compétitions sportives au village des Saveurs ou du marché de Noël, Hannut accueille en outre chaque premier dimanche du mois un grand marché de l’artisanat qui draine des milliers de personnes. Concomitant, donc. Convaincue, Hannut entend prendre ce « Weekend du client » comme un « moteur pour le futur. Notre objectif, c‘est de capitaliser. De perpétuer cette bonne pratique dans le temps », conclut l’échevin du commerce, qui assure du reste qu’un budget est déjà alloué à la chose pour l’année 2026.
Il a du bagou autant que ses fromages ont du gout. Tchatcheur en plein, Antoine Stoffel va célébrer lors du Weekend du client les quinze ans de sa fromagerie sise à Bouge, la bien nommée Chez Maître Corbeau. Une référence dans le domaine, l’art du délice et le culte de l’artisan, du bon produit. Avec une touche gentiment subversive de caractère. Logique pour un fromage. Rencontre.
Antoine, présentez-nous votre commerce en quelques mots…
Le concept est né en octobre 2010, tout seul sur les marchés du Namurois. Avec l’idée de ne pas aller trop loin, de servir des gens qu’on connaissait. Sept ans après, on a ouvert à Bouge. Toujours avec la même idée, des fromages fermiers, au lait cru. Des fromages authentiques qui viennent de gens authentiques. C’est aussi mettre en avant ma passion. Depuis que j’ai 15 ans, je veux être fromager. Puis l’aventure a grandi, aujourd’hui, on est douze en hiver puisqu’on a un peu un boulot à deux vitesses…
Lesfêtes?
Et la raclette… Une fois que la raclette s’énerve, c’est la folie ici. Au total, dans la fromagerie, on passe à 250 références en hiver. Beaucoup de France, d’Italie, de Suisse et de Belgique. Toujours au lait cru, fabriqué à la ferme, dans les plus petites structures possibles. Notre point commun dans l’équipe, c’est cette passion pour ce pu… de fromage au lait cru. Tout le monde a le feu du fromage. Et ce côté un peu rock’n’roll que j’entretiens. On n’a rien à voir avec le crémier en col tricolore, que je respecte évidemment, mais ce n'est pas nous.
Ah ouais…. La plus franche possible mais elle se fait toute seule. On a la chance d’avoir des clients méga passionnés. Mon épouse est pharmacienne, ses patients viennent chez moi et mes clients chez elle. Mais chez elle, ils tirent la gu... Quand tu y vas car tu as mal quelque part, ce n’est pas agréable. Ici, tu ne viens que pour te faire plaisir. Et puis les clients qui sont là depuis longtemps, on a un immense plaisir à les entendre nous tutoyer. On fait un peu partie de leur semaine.
Avecvousuneanecdoteparticulièreavecl’und’eux?
J’ai un client qui est devenu un ami, Jean-Luc pour le citer. Le 3 octobre 2010, il passe devant mon camion sur le marché à Namur. Il voit un fromage extrêmement rare et très difficile à vendre, j’ai dû en jeter les trois quarts cette semaine-là car personne n’osait en acheter. Ça s’appelle du Bleu de Termignon. Un truc de méga niche. Jean-Luc s’est arrêté et s’est demandé ‘qui est cet hurluberlu qui vend ce fromage de fou ?’ Moi j’ai eu les yeux qui faisaient bing boung… Et c’est désormais un gars qui vient deux fois par semaine. Il a l’âge de mes parents mais on s’est rendu compte qu’on avait plein de passions communes. Le vin, le fromage, la montagne. Il a une fille qui a mon âge, des petits enfants qui ont l’âge de mes enfants... Je pense aussi à Madame Stockaert, qui depuis que j’ai 14 ans et demi - et là j’en ai 38 - tous les samedis à la même heure, vient chercher six tranches de gouda. Ce sont les meilleures tranches de gouda de ma semaine. Elle m’a fait un petit cadeau pour la naissance de mes enfants… Il y a des trucs comme ça…
Ducoup, vous ne parlez pas que fromages…
Non, très souvent, on parle même d’autre chose. Les vacances, le bulletin des gamins… c’est gai quoi. Après, j’ai une particulière grande gu... C’est les marchés et le scoutisme ça. Pour certaines personnes âgées, on est la visite de la semaine. Parfois, tu te demandes s’ils avaient besoin de fromage. Ils viennent te chercher deux conn… tu te dis ‘t’en avais pas besoin, tu avais juste envie de parler à quelqu’un pendant un quart d’heure.’ Et ça, c’est trop bon. C’est le côté commerçant qui n’a rien à voir avec le fromage, je vendrais des chaussures ce serait la même chose, en termes d’odeurs aussi d’ailleurs. Mais c’est un vrai bonheur d’avoir des humains qui ont de la tchatche.
Quevousévoque leWeekendduclient?
Une grande fête. D’autant qu’on va en profiter pour célébrer, en même temps, notre quinzième anniversaire. Je vais rassembler des producteurs que j’aime bien. Un peu comme une foire aux vins. Tu viens en touriste voir mes copains producteurs. Tu peux causer, aller plus loin, discuter. Peut-être même préparer tes vacances si tu vas dans leur coin. Et il y a un lien qui se fait… C’est une belle fête pour amorcer notre saison de raclette. Et on organise aussi un concours de tarte à la myrtille, l’idée, c’est que ça se fasse avec les enfants. Par contre le dimanche, on n’ouvrira pas, on aura la gueule de bois.
C’est une institution depuis près de 20 ans. À Louvain-la-Neuve, le magasin Case Départ fait le bonheur des petits et des grands à la recherche du jeu parfait. Les clients, nombreux, y apprécient les conseils avisés fournis par le personnel qui maitrise le sujet comme personne. Au point de se positionner aujourd’hui comme incontournable du secteur de la région. Nicolas Pequignot, le sympathique propriétaire des lieux, nous guide dans les allées de ce commerce si particulier.
Case Départ est un magasin de jeux de société, c’est à dire à la fois jeux de plateau, jeux de rôle, jeux de figurines… On a un peu plus de 3.000 références différentes. En plus d’être un magasin, nous sommes aussi une salle de jeux et un centre pour l’organisation de teambuildings. Le commerce fêtera ses 20 ans en février 2026.
Vous testez tous les jeux que vous vendez ?
Sur les 3.000, on va en tester 2.700 au niveau de l’équipe. Personnellement, je suis un passionné. On a réalisé un recensement il y a peu et, entre janvier en maintenant, j’en ai testé plus de 200.
Commentfaites-vous?
Je n’ai plus de télé (rires). Tous les soirs, je joue soit avec mes enfants, soit avec mon épouse ou des amis, et je lis une à deux règles par jour.
Votrefamillen’enapasmarre?
Mes enfants, si ! Mon épouse aime autant jouer que moi, donc ça va.
Parlez-moi de la relation avec vos clients.
Il faut savoir que je n’ai pas travaillé dans d’autres commerces auparavant. Avant de reprendre Case Départ, j’étais designer en microélectronique, entre autres pour l’aérospatiale ou le pétrolier. Donc rien à voir et je croisais environ un client par an. Évidemment, j’en vois beaucoup plus aujourd’hui ! Chez Case Départ, on est évidemment là pour vendre car on reste un commerce mais on est surtout là pour donner du conseil. Notre but, c’est de trouver le bon jeu pour la bonne personne. Si quelqu’un vient avec une idée et on voit clairement que ce n’est pas le bon jeu, on le lui dira. On est également très honnête quant à notre expérience. Si un client demande mon avis sur un jeu que je n’ai pas aimé, je lui dirai. Quitte à perdre une vente. Après, peut-être qu’un autre vendeur ou une autre personne l’aura apprécié. On a aussi des habitués qui viennent régulièrement. Certains sont devenus des amis et on teste des jeux avec eux en dehors du magasin. D’autres viennent à partir de 17h et on teste des nouveautés ensemble. C’est le côté loisir avant tout.
Auriez-vousuneanecdoteimprobableavec un client que vous accepteriez de partager ?
Alors oui, mais elle est un peu osée. Ça s’est passé pendant le troisième confinement, quand on pouvait réserver le magasin pendant des créneaux de vingt minutes. Une jeune femme me prend celui de l’ouverture pour me demander de la peinture. Je l’amène donc à ce rayon et une fois sur place, elle me dit que c’est pour faire du body painting. Et là, elle ouvre sa veste et il n’y avait quasiment rien en dessous. Elle m’a demandé si je pouvais en mettre sur sa poitrine et le reste de son corps. J’ai regardé ailleurs et je lui ai expliqué que la peinture pour figurines en plastique n’était sûrement pas idéale pour ce genre de zones sensibles. Je me suis toujours demandé si ce n’était pas une caméra cachée ou un pari.
Vous êtes des fidèles du Weekend du client, que vous évoque-t-il ?
On participe tous les ans. Le but est de remercier le client donc on prépare des promotions ce jour-là mais uniquement en magasin, pas en ligne. Cela permet de récompenser ceux qui prennent la peine de venir sur place. Quand il fait beau, on organise aussi des animations particulières. L’année dernière, on a par exemple organisé une sorte de tournoi de pétanque mais avec des palets. On organise aussi des tournois de jeux de société pour en faire gagner.
Le commerce, globalement, navigue dans la houle des heures chahutées. Évidemment, c’est une généralité et certains secteurs s’en départissent sans même ressentir la vague. Reste que, globalement, « c’est bateau mais le commerce indépendant est à la croisée des chemins », pose Olivier Vandenabeele, expert au sein du Service d’études UCM.
La réception annuelle d’UCM a été l’occasion de mettre la thématique du sens du travail sous le feu des projecteurs. Un sujet à l’origine de débats porteurs, tant sur scène au cours de la partie académique que par la suite lors de riches et franches discussions.