Et si on acceptaitque rien n'est plus comme avant ?

Cela fait bientôt neuf mois que les troupes de Vladimir Poutine ont bombardé Kiev, signant le début du conflit en Ukraine. Comme les flocons d'une boule de neige, les répercussions se sont accumulées, agglomérées jusqu'à toucher lourdement nos entreprises. Pour ne plus être dépendant de la situation, n'était-il pas temps de se dire qu'il y avait eu un "avant" pour envisager autrement l'avenir de nos entreprises ?

Dans ce numéro d'UCM Magazine, vous lirez l'interview de Paul Dhaeyer, le président du tribunal de l'entreprise francophone de Bruxelles. Nous nous connaissons bien, c'est un magistrat de terrain, au cœur de l'action, qui vit son métier intensément. Sa vision macroéconomique de la crise énergétique lui fait présager une catastrophe pour janvier. Indexation des salaires, factures de régularisation, passage de contrat d'énergie fixe en variable : l'addition sera impayable pour un nombre croissant d'entreprises.

Nous entamons notre résilience quand nous acceptons de travailler différemment et d'avancer vers de nouveaux objectifs.

Chez UCM, je ne vous cache pas que nous redoutons le pire, mais nous ne sommes jamais restés les bras croisés, au contraire. À titre personnel et en votre nom, j'ai pris mon bâton de pèlerin et multiplié les contacts avec les fournisseurs d'énergie, les producteurs (Febeg, Fédération belge des entreprises électriques et gazières), mais aussi les banquiers (Febelfin, Fédération belge du secteur financier) et les gouvernements fédéral et régionaux. Ce n'est guère fini.
À l'heure actuelle, nos dirigeants n'ont pas apporté la réponse que nous attendions. Les budgets ne sont pas à la hauteur du besoin immense. Nos revendications n'ont pas (toutes) rencontré le succès escompté… Mais est-ce une raison suffisante pour attendre indéfiniment ?

L'indépendant ou le chef d'entreprise doit prendre, d'une part, conscience de l'incapacité des autorités politiques à payer la totalité des factures d'énergie ouvertes, et d'autre part, acte que les fournisseurs n'adresseront pas de notes de crédit pour ces factures.
Le monde politique, de son côté, doit aussi faire preuve de résilience et admettre ses faiblesses. Car les victimes restent les entreprises ! Pour UCM, il est inconcevable qu'une structure saine, qui fait vivre des collaborateurs, leurs familles et participe à l'économie, tombe à cause de ses factures d'énergie.

Le dialogue entre fournisseurs et indépendants reste primordial. Ainsi, nous demandons aux fournisseurs de ne pas débrancher la prise, de garder le contact avec nos entreprises, et à ces dernières de négocier des plans d'apurement. Et de les respecter.

Mais au-delà de l'urgence, que faire ? Sur qui compter ? Sur nous. Posons-nous un instant, donnons-nous les moyens de repenser notre manière de travailler et de participer à l'économie. Notre résilience sera notre passeport pour le futur de nos entreprises. Par la suite, UCM prendra le relais et vous accompagnera, au travers de son service de sensibilisation à la transition énergétique.

Heureux dans son travail et dans sa tête, ça va de pair. UCM, en partenariat avec SenseCare (groupe Cesi, service externe de prévention et de protection au travail), a lancé une grande enquête autour du bien-être et de la santé mentale des entrepreneurs (lire le dossier en pages 12-13). Vous avez certainement reçu ce questionnaire par courriel. C'est un sujet qui nous tient à cœur et particulièrement en ces temps bousculés.
Prenez le temps d'y répondre, pour nous aider à vous apporter les solutions les plus efficaces. Il s'agira d'un premier pas vers notre résilience.

Les éditos des mois précédents

  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Soulagé, oui, mais très vigilant !

    Le programme de la coalition Vivaldi, dévoilé le 30 septembre, a l'immense mérite d'exister. Il contient beaucoup d'engagements positifs. Il soulève aussi des interrogations et quelques inquiétudes.

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    octobre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Il est temps de faire confiance

    Nous pensons, avec l'ensemble des administrateurs UCM, qu'au bout de six mois et au vu de la situation, le combat contre le virus doit changer d'âme. Nous devons passer des restrictions sanitaires aux précautions sanitaires. Nous devons accepter de vivre avec un risque supplémentaire.

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    septembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Nous avons chacun notre part de responsabilité

    C'est l'heure de la reconstruction. Notre économie a été comme frappée par la foudre. Elle redémarre lentement, presque timidement.

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    juin
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    De l'aide d'urgence aux mesures de relance

    Les primes régionales devaient permettre de faire face aux charges impossibles à reporter. Force est de constater qu'en Wallonie en particulier, il a fallu trop de temps pour déterminer les bénéficiaires et beaucoup trop de temps pour procéder aux versements. Face à l'urgence, je ne comprends pas les hésitations, les atermoiements, les chicaneries.

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    mai
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

    Un combat indispensable

    Je ne sous-estime pas pour autant l'impact du confinement sur vous, mes amis indépendants et chefs de PME. C'est une crise sans précédent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Je mesure votre désarroi, je sais votre angoisse. Comme président UCM, je suis en tout cas fier de la façon dont notre "maison" a réagi. Et nous allons encore nous faire entendre !

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    avril