Le vide politique est occupé par le parlement

Treize mois sans gouvernement, huit mois depuis les élections ! Notre pays souffre de l'incapacité de ses élus à s'entendre et à prendre leurs responsabilités. Les partis démocratiques, empêtrés dans leurs calculs et leurs anathèmes, laissent le pays dériver. Les réformes nécessaires – économiques, sociales et environnementales – sont en salle d'attente et le dérapage budgétaire chaque jour plus dramatique promet une austérité démoralisante.

Toute la politique fédérale est à l'arrêt. Toute ? Non. Car une assemblée peuplée d'irréductibles législateurs résiste encore et toujours à la grande torpeur. En d'autres termes : le parlement continue à travailler et requiert toute notre attention.

Le tout récent rapport d'activités de la Chambre indique que sur l'année écoulée, les députés ont adopté 141 propositions de loi (textes légaux d'initiative parlementaire). C'est un record absolu. C'est la première fois dans l'histoire contemporaine que le nombre de propositions votées dépasse celui des projets de loi (d'initiative gouvernementale).
Parmi les textes votés, quelques-uns résultent des demandes UCM et améliorent la vie des entrepreneurs. J'en citerai deux. Nous avons obtenu la suppression de la "double peine" pour les chefs de PME soumis à l'impôt des sociétés et qui ne se rémunèrent pas à hauteur des 45.000 euros minimum prévus dans la nouvelle loi. Ils perdent le bénéfice du taux réduit. Ils ne devront plus payer une forme d'amende.
Concernant la protection sociale des indépendants, la maladie est mieux couverte. Le "délai de carence" de quatorze jours sans indemnisation est ramené à sept jours, et supprimé si le certificat médical mentionne une incapacité de huit jours ou plus.

Nous nous faisons entendre des députés puisque eux travaillent

En cette année 2020, nous poussons d'autres dossiers sur la table des parlementaires. Nous demandons, d'urgence, le rétablissement de la déduction pour investissements de 20 % accordée aux PME. Elle représentait un budget de 315 millions d'euros en 2019, une dépense directement affectée à la croissance des petites entreprises et donc pour nous prioritaire.
Nous réclamons aussi "l'indexation de la borne dite bas salaire" (3.011 euros brut) sous laquelle les cotisations patronales sont réduites. La non-adaptation de ce montant entraîne de facto une hausse des charges pour les employeurs, en particulier dans les PME.
Enfin, nous voulons au plus vite un engagement à poursuivre la mesure "zéro coti" au-delà du 31 décembre 2020. Cette dispense des cotisations patronales de base à vie et inconditionnelle pour la première embauche a prouvé son efficacité. Il serait sot de la laisser s'éteindre.

Qu'il n'y ait aucune confusion : mon propos n'est absolument pas de dire que nous pouvons nous passer d'un gouvernement. Voler en pilotage automatique a ses limites !
Simplement, nous constatons que le parlement, tant bien que mal, travaille. Des majorités impromptues y votent des textes importants. Alors UCM se doit d'être là pour faire entendre la voix des indépendants et chefs de PME francophones, votre voix, et pour engranger tout ce qu'il est possible d'engranger.

Les éditos des mois précédents

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    décembre
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    novembre
  • Pierre-Frédéric Nyst, Président UCM

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    Nous avons un gouvernement en Wallonie avec une solide majorité parlementaire (PS-MR-Écolo) et un programme pour l'emploi. L'objectif est de permettre aux entreprises, et singulièrement aux PME, de créer 100.000 postes de travail supplémentaires en cinq ans.

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    Cela fait plus de 250 jours que nous n'avons plus de gouvernement fédéral de plein exercice, plus de 100 jours que nous avons voté et aucune coalition ne se profile pour gérer le pays.

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    La première attente des indépendants et des chefs de PME, c'est d'avoir des gouvernements qui gouvernent et qui relèvent les défis économiques, sociaux, environnementaux et budgétaires.

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    juin