Il est temps de faire confiance

Les mesures de confinement sont de plus en plus critiquées. Fallait-il vraiment mettre le pays à l'arrêt ? Les problèmes causés ne sont-ils pas plus graves que l'épidémie évitée ?
Je n'ai pas envie d'entrer dans ce débat. Dans une situation d'urgence et inédite, des décisions radicales ont été prises dans pratiquement tous les pays d'Europe, pour éviter une crise sanitaire majeure. Avec succès. Le rebond de l'été a lui aussi été maîtrisé, au prix de nouvelles atteintes aux libertés qui ont fait mal, y compris au moral !

Nous pensons, avec l'ensemble des administrateurs UCM, qu'au bout de six mois et au vu de la situation, le combat contre le virus doit changer d'âme. Nous devons passer des restrictions sanitaires aux précautions sanitaires. Nous devons accepter de vivre avec un risque supplémentaire.
Une plainte a été déposée contre la Fédération Wallonie-Bruxelles parce qu'en obligeant les enseignants à aller travailler, elle met leur vie en danger. C'est vrai ! Tout travailleur risque un accident sur la route, une chute dans les escaliers, une grippe saisonnière ou une gastro-entérite fatale. Il risque aussi, à présent, le Covid. C'est une sale maladie, c'est vrai. Mais nous savons tous à présent quelles précautions prendre pour nous en protéger. Le traçage et le suivi des clusters de contamination doit faire le reste.

Six mois de vie entre parenthèses, ça suffit

Six mois de vie entre parenthèses, ça suffit. C'est ce que nous avons dit avec force dans la lettre ouverte adressée aux autorités scientifiques et surtout politiques, signée par trente fédérations professionnelles (lire en page 5). Il faut permettre à tous les entrepreneurs de travailler. Ce sont des gens responsables qui ne mettront pas en péril la santé de leurs clients, de leur personnel, d'eux-mêmes et de leurs proches.
Il faut fixer des règles claires et raisonnables pour que le secteur événementiel puisse tourner aussi. Il représente 5 % de notre économie en volume, davantage en emplois et bien davantage encore en qualité de vie. Une société sans culture, sans rassemblements et sans fêtes est une société morte. Il faudra deux ou trois ans pour que l'économie se remette du choc. Si l'événementiel devient un désert, ce sera beaucoup plus long et peut-être irrémédiable.

Tournons la page du confinement et attaquons la reconstruction. Les indépendants et les chefs de PME sont prêts à travailler encore plus dur que d'habitude ; je le sens, je le sais. Beaucoup auront besoin de soutien, d'un accès au financement, d'un plan de relance. Au moment d'écrire ces lignes, je ne sais toujours pas s'ils pourront compter sur un "vrai" gouvernement fédéral, avec un programme et de l'ambition. J'en suis toujours à espérer… ou à désespérer du climat de cour de récréation qui paralyse notre monde politique depuis près de deux ans.

Les éditos des mois précédents

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    décembre
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    novembre
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    La concertation sociale est malade. C'est ce constat qui a conduit les partenaires sociaux francophones, mais aussi des magistrats, des académiques et des politiques, à réfléchir à son avenir (

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    novembre