
Yvan Verougstraete
Président des Engagés, député européen, entrepreneur fondateur de Medi-Market co-fondateur de Prego
Je veux juste incarner les Engagés et après, je me retirerai. Je n’en ai pas pour quarante ans en politique. Dans moins de dix ans, j’aurai arrêté. Le parti est plus important que moi. Certains diront que c’est ce qui me différencie d’autres...
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Cette situation rappelle que les choix budgétaires et économiques sont éminemment politiques. Une expression des années 1920 parlait du « mur de l’argent ». L’idée est que le monde bancaire, d’habitude discret, bloque quand les programmes sont trop à gauche et ne conviennent pas. Le CRISP a publié un ouvrage sur l’histoire de la fiscalité en Belgique et j’étais vraiment frappé de voir qu’à travers cela, on perçoit bien que les milieux bancaires, notamment lors des grandes réformes fiscales, ont joué un rôle important dans la prise de décision politique. Est-on face à cela aujourd’hui ?
C’est quasi impossible, d’autant qu’on ne peut ignorer la tendance à la dégradation des relations interprofessionnelles, et parfois même sectorielles. Si je m’attarde au niveau interprofessionnel, je note que les deux derniers AIP ont été signés, d’abord en 2008, avec des mesures limitées et dans un contexte particulier (le déclenchement de la crise bancaire), puis en 2017, dans une séquence que je qualifierais de rattrapage, après des années d’échec de la concertation interprofessionnelle. À cela s’ajoute l’enjeu central du salaire et de sa formation. Depuis très longtemps, les organisations patronales insistent beaucoup sur le handicap salarial de la Belgique par rapport aux trois pays référents. On a vu les salaires belges augmenter bien plus vite en 2022 qu’en France, en Allemagne ou aux Pays-Bas, vu l’indexation automatique des salaires. Mais depuis, la balance s’est rééquilibrée par rapport à ces trois pays, notamment à l’issue de conflits sociaux ou de négociations sectorielles qui y ont pris place. Aujourd’hui, il n’y a quasi plus de handicap salarial, mais cette infime partie est encore sujette à discussions entre organisations patronales et syndicales.