(XD) - Des règlements existent, oui, sur la désinformation. Mais pas sur les capitaux investis dans les campagnes politiques sur les plateformes digitales.
(DS) - On entre là dans le financement des partis. La réforme de cette matière était inscrite dans l’accord de gouvernement, il y a eu quelques tentatives pour avancer mais tout a été bloqué. Définitivement, il est clair qu'il ne se passera rien. Là aussi, on a manqué d'ambition et de cohérence. Or, il est clair qu’il faut une réforme. Il faut mettre davantage de règles sur ce que les partis peuvent et doivent faire avec cet argent public, pour qu’il soit dépensé à des fins utiles pour la société et la démocratie. Et donc, il faut notamment réguler les dépenses digitales. Mettre des paquets d'argent illimités sur les réseaux sociaux où, généralement, il n’y a que des communications pas super nuancées, c’est dangereux. Bien sûr, c'est important de communiquer, mais c'est aussi important de proposer une information de fond, d'avoir un service d'études...
(XD) -Je suis d’accord sur l’idée de la régulation, les extrêmes ne sont pas d'accord. Leur argument est de dire : "comment voulez-vous qu'on communique vers nos audiences, puisqu'on n'a pas accès de la même façon aux autres médias ?".C'est un discours victimaire d’antisystème, qui fait aussi partie de leur communication. D’autres partis, comme le MR sont également défavorables à une régulation. Mais il me semble que la majorité des partis sont pour. Reste à savoir comment réguler... Doit-on plafonner en pourcentage de la dotation ? En valeur absolue ? Sur quels critères ? Rien n’a été fait sous cette législature, c'est une occasion ratée alors que les réseaux sociaux ont vingt ans. Que fait-on avec les technologies qui arrivent à toute vitesse, comme les "deepfakes" et l’IA ? On va aussi avoir vingt ans de retard ? On ne tire pas de leçons des élections qui ont eu lieu ailleurs ces dix dernières années, des recherches scientifiques ? Je trouve ça vraiment gênant. Et inquiétant.
(DS) - À côté du débat sur le financement des partis, il faut rappeler que nous sommes dans la période de prudence depuis le 9 février où on ne peut pas faire de publicités en télé ou en radio alors qu’il n’y a rien de prévu sur les médias sociaux. Le décalage est gigantesque et total sur ce plan-là.