Le budget européen 2021-2027
Pluie de milliards et plan de relance

Les vingt-sept chefs d'État de l'Union européenne se sont entendus sur un cadre budgétaire pour les sept ans à venir. Le volume global est de 1.800 milliards d'euros, soit à peu près quatre fois le PIB (richesse produite en un an) de la Belgique !

L'élément fort est un plan de relance de 750 milliards d'euros, dont 390 de subsides et 360 de prêts. La Belgique recevra cinq milliards. L'objectif est de réactiver la machine économique après la crise du coronavirus. Les fonds seront libérés à hauteur de 70 % dès 2021 ! La liste des initiatives soutenues par ce budget colossal, inédit dans l'histoire de l'Union, est diverse : amélioration de la productivité et de la compétitivité, formation et mise à l'emploi, santé et cohésion économique.

Un programme "Horizon" est doté de 80 milliards, destinés à la recherche et à l'innovation. La transition énergétique et la mise en place d'une économie durable seront particulièrement soutenues, tout comme la technologie anti-Covid. Il n'y a pas de répartition de ce budget par pays. C'est la qualité des projets qui compte.

La politique de cohésion, destinée aux régions les moins riches, est dotée de 378 milliards d'euros, dont 2,3 milliards en sept ans pour la Belgique. C'est le financement dit "des fonds européens". Il est en diminution de 1,8 % par rapport à la période 2014-2020.

La politique agricole commune est dotée de 378 milliards d'euros, dont 3,6 pour la Belgique. C'est une diminution de 2,2 %, ou presque 15 % si l'on tient compte de l'inflation. Ce sera douloureux !

En revanche, un fonds Brexit doté de cinq milliards d'euros est créé pour aider les pays les plus affectés par le départ du Royaume-Uni. La Belgique est du nombre.

La contribution belge directe à l'Union passe grosso modo de trois à quatre milliards d'euros. Il faut ajouter 75 % des droits de douane perçus dans le pays, soit environ 2,5 milliards, et une petite partie des recettes TVA, un peu plus d'un milliard. Notre pays est contributeur net de l'Union (il paie plus qu'il ne reçoit) si l'on oublie la présence des institutions à Bruxelles. Il est bénéficiaire si l'on en tient compte. Au-delà de ce calcul "à la britannique", la Belgique et son économie ouverte ne pourraient évidemment se passer du marché unique européen.

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