footcare.
Les pédicures à la recherche d'un statut

"footcare." regroupe désormais les pédicures spécialisés, soit celles et ceux qui sont rompus à détec­ter et traiter les pathologies des ongles et de la peau des pieds. Ils quémandent une reconnaisse de leur profession.

Bon, d'accord, sur le coup, le jeu de mots pourrait sembler un brin facile mais il tra­duit tellement bien la situation. À l'heure ac­tuelle, être pédicure spécialisé, ce n'est pas le pied. "Si vous comprenez notre dossier, vous êtes paré à tout", lance dans un sourire évident Tatiana Colson, la vice-présidente de footcare. Soit la nouvelle dénomination de l'association professionnelle belge des pédi­cures spécialisé(e)s, anciennement baptisée BVV (pour Belgische vereniging voor gespe­cialiseerde voetverzorgers). Pas des plus sexy du côté sud du pays, euphémisme s'il en est. "Nous avons cherché longtemps notre nou­veau nom, nous voulions quelque chose de rassembleur. Du coup, l'anglais s'est imposé", poursuit la pédicure liégeoise, du reste par­faite bilingue. "Le but de cette fédération, c'est de représenter la profession au sein du monde paramédical, l'encadrer et enfin d'obtenir un statut pour la pérenniser". C'est là que le bât, ou plutôt l'ongle, blesse.

Tatiana Colson, vice présidente de footcare.

Tatiana Colson, vice présidente de footcare.

Pour bien saisir toutes les composantes de la chose, il faut d'abord poser la défini­tion même du métier de pédicure spécialisé. "Nous gérons, soignons les pathologies de la peau et des ongles des pieds. À la différence des pédicures esthétiques qui s'occupent de l'embellissement". L'écueil, c'est que l'accès à la profession, suite à l'abolition de la loi d'établissement en 2018, n'est pas pro­tégé par une reconnaissance officielle. "Au­jourd'hui, n'importe qui peut s'installer et se donner le titre de pédicure", reprend celle qui forme des pédicures tout en alternant visites et consultations, au cabinet. "C'est dommageable pour tout le monde.

Pour les professionnels diplômés comme pour les patients qui n'ont pas de garanties quant à la qualité des soins. C'est un métier où on ne sait pas où on va et il va y avoir un problème de renouvellement, surtout quali­tatif. Actuellement foisonnent des écoles pri­vées dispensant des formations courtes sans contrôle et j'ai même vu une offre de forma­tion à distance. Vous imaginez… Au final, il y a des personnes pas assez formées ou pas formées du tout. C'est désastreux pour notre profession."

Première ligne

Pour la soignante, le problème est d'autant plus préoccupant que, si son attention est évidemment portée sur les pieds, elle n'en reste pas moins attentive à la santé globale de ses patients. "Grâce à nos visites à domi­cile, nous sommes en première ligne. Je vais vous donner un exemple. Il y a peu, une infirmière m'appelle assez alarmée car un monsieur d'une septantaine d'années ne sait plus marcher tant ses ongles étaient longs, épais et le blessaient. Elle me parle de catas­trophe et, oui, ça l'était. Mais pour tout pédi­cure spécialisé, c'est un soin de base. Sauf que j'ai également constaté qu'il avait une vilaine plaie à la main. J'ai directement pris une photo, envoyée au docteur qui est venu dans la foulée. C'est un tout. Bénéficier d'une recon­naissance nous donnerait un cadre pour agir, pour travailler avec les méde­cins", pose la vice-prési­dente de la fédération. 

Exemption de TVA

D'où l'importance d'un statut. Et, en ce sens, de footcare., une entité qui parle d'une seule voix et la porte de toute sa force auprès des décideurs. Des contacts ont été établis avec les politiques. Quand le Covid frappait au plus fort de sa force, la fédéra­tion a notamment obtenu que les pédicures spécia­lisés puissent reprendre le travail dès le deuxième confinement et, elles aussi, bénéficier prioritairement du vac­cin. Désormais, le dossier global est sur les bureaux de David Clarinval (MR), Ministre fédéral des PME et indépendants, ainsi que de Frank Vandenbroucke (Vooruit), Ministre fédéral de la santé publique.

La principale avancée concerne le SPF Fi­nances qui, depuis janvier 2022, a édité une circulaire dans laquelle les pédicures spécia­lisés et où "l'exemption de TVA pour les soins médicaux doit, par essence, rester limitée aux prestations de services ayant un but thé­rapeutique", selon ledit texte. En substance, c'est un peu comme le dentiste qui soigne une carie et celui qui réalise un blanchiment dentaire. Le premier acte est thérapeutique, pas le second. Ce qui, pour les pédicures spécialisés, change grandement la donne. En attendant le reste.

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