Le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), a répondu à l'invitation de l'UCM Namur pour rencontrer, au garage Quoilin à Wierde, plus de 250 entrepreneurs. Le geste était courageux après la polémique sur la réforme de l'impôt des sociétés. Le gouvernement a réduit le taux à 20 % pour les PME, mais avec des mesures compensatoires difficiles à avaler, en particulier l'obligation de rémunérer un gérant à hauteur de 45.000 euros, au lieu de 36.000.
Le ministre a insisté sur la règle des 50-50, qui permet une rémunération inférieure si la société gagne peu. Si le bénéfice annuel est de 60.000 euros, il suffit de verser 30.000 euros au chef d'entreprise pour bénéficier du taux réduit.
Moyennant quoi Johan Van Overtveldt a déclaré le lendemain qu'il avait passé une excellente soirée devant 400 (sic) entrepreneurs wallons, qu'il avait été impressionné par leur dynamisme et qu'il avait pu expliquer une mesure "que l'UCM n'avait pas comprise."
"Nous avions fort bien compris, a réagi le président UCM Pierre-Frédéric Nyst. Mais nous espérions une réforme cohérente avec une baisse sensible des charges. Nous avons une réforme complexe, flinguée par les experts fiscaux, et qui ne réduit guère la pression fiscale globale. Ce n'est pas ce qui avait été promis."
Le dossier n'est pas clos. Un ajustement budgétaire est prévu en mars. Ce sera l'occasion de revenir en tout cas sur la pénalité de 10 % appliquée en cas de rémunération "insuffisante". Elle sanctionne comme une faute ce qui peut être un simple choix de bonne gestion. L'UCM étudie la possibilité de contester cet amalgame devant la Cour constitutionnelle.