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Lire la suiteMalgré la hausse des taux d’intérêt, nombreuses sont les entreprises à lancer les démarches pour financer leurs activités. La tendance est claire, même à la hausse, malgré certains écueils toujours soulignés par les entrepreneurs. Tour d’horizon du secteur et de ses principaux acteurs.
C’est bien souvent sur cette case du grand échiquier de l’entrepreneuriat que se transforment les idées d’un plan. Que s’égayent les ambitions et se matérialisent les desseins. Le financement des entreprises, s’il n’est pas le coeur du projet, en est certainement le souffle, celui qui valide l’inspiration, la transporte jusqu’à la concrétisation. Chez CBC, l’un des quatre tauliers du secteur bancaire en Wallonie, ceux qui décident d’avancer en soumettant de demandes de crédit sont légion. "En 2023, nous avons clairement senti la volonté des entreprises de continuer à investir", expose Michaël Schepkens, directeur du Centre Entreprises du Namurois. "La hausse des taux d’intérêt a été intégrée dans le business des entreprises. Les entrepreneurs comme les banques ont pu réapprendre à vivre avec des taux plus élevés. On le voit également en matière de gestion de trésorerie où les entreprises ont optimisé la gestion afin d’une part, d’éviter des coûts inutiles et, d’autre part, de travailler les excédents de trésorerie qui peuvent être rentabilisés via des dépôts à terme, par exemple. Reste que, pour la suite de 2024, des études (NDLR : Étude BNB) semblent révéler une moins forte volonté des entreprises à investir. À suivre donc".
Après avoir tutoyé le plancher, les taux d’intérêt, soit l’épicentre de la question, ont connu une hausse des plus prononcées en 2022. "Depuis, c’est assez stable", poursuit le banquier du groupe 100 % belge. "Il y a désormais un léger effet de yoyo mais la tendance reste à la stabilité. À la grosse louche, nous devons être à approximativement 2 % en plus qu’en 2021, période où ils étaient historiquement bas. Sur de gros
montants, cela a évidemment un impact important". Impossible de sortir un taux clé sur porte tant nombreuses sont les variables qui viennent modifier le calcul mais "il n’y a pas de ralentissement de la demande. D’ailleurs, la production de crédits pour les entreprises est supérieure à 2022".
Ainsi, l’année dernière, CBC a octroyé des crédits professionnels pour 1,620 milliard d’euros. C’est 5 % de plus que l’année précédente (1,544 milliard). Une augmentation qui peut en partie s’expliquer par la hausse des prix mais qui confirme, en tout cas, la force de la demande. Et ce malgré des conditions d’accès qui sont souvent considérées comme contraignantes par les emprunteurs. Dans le dernier baromètre UCM de l’année 2023, 44 % des responsables de PME pointent la difficulté de l’accès au crédit. "Je comprends le ressenti et peux l’entendre", reprend Michaël Schepkens. "Les conditions d’octroi sont liées à deux choses. D’abord une base réglementaire qui s’impose à nous. Ensuite, une banque doit octroyer du crédit de manière responsable. Historiquement, le métier de base d’une banque, c’est de prendre des dépôts et d’octroyer des crédits. Et elle doit s’assurer de la qualité de ces derniers pour protéger sa solvabilité et les dépôts. Chez CBC, on travaille énormément sur la simplification mais l’aspect réglementaire reste lui incompressible. Nous sommes à l’écoute, nous mettons en oeuvre des mécanismes destinés à améliorer, à fluidifier le processus. Et je pense que nous sommes souvent les plus rapides à rendre une décision. Mais une chose est certaine, la banque est demandeuse de crédits. C’est clairement dans son 'core business'. Elle a un rôle économique important à jouer mais c’est aussi comme ça qu’elle assure une partie de ses revenus".
Quant aux critères de refus, ils n’empruntent évidemment rien à la subjectivité. "Le processus de crédit est assez élaboré, il peut passer par plusieurs échelons qui vont analyser la demande". Il y a, globalement, quatre grandes raisons qui peuvent expliquer une réponse négative de la banque. Des garanties insuffisantes, un secteur d’activité trop risqué, des apports propres insuffisants et la qualité du projet ou sa rentabilité qui sont jugées, là encore, insuffisantes. En cas de refus, où dans la recherche d’un crédit complémentaire, il y a d’autres sources de financement (voir ci-contre).
Globalement, et c’était déjà le cas lors des observations de 2022, ce sont à une écrasante majorité des enseignes ou entreprises déjà établies qui sollicitent des financements chez CBC. De l’ordre de 90 % pour les sociétés existantes et, de facto, 10 % pour les starters. "Une banque n’a pas pour principale vocation d’investir dans les starters, de financer de la recherche et développement par exemple. Nous pouvons être amenés à le faire de manière limitée mais il y a d’autres acteurs pour cela (là aussi, voir ci-contre)", reprend Michaël Schepkens. "Mais, je le précise, nous connaissons ces acteurs. Nous avons donc plaisir à accompagner et à les présenter en fonction du dossier. En termes de crédit bancaire pur, on attend un peu". Cela étant, des initiatives existent, telles que Start It@CBC qui booste vingt start-ups wallonnes chaque année.
Autre point surligné au fluo, quelle que soit la couleur, dans les dossiers, ce sont les critères ESG. Pour environnementaux, sociétaux et de gouvernance. Le vert vaut l’investissement et c’est vrai pour le secteur bancaire comme pour l’octroi des subsides. À Bruxelles, par exemple, via la politique régionale de "Shifting Economy", les aides sont majorées pour les entreprises environnementalement et socialement responsables. La Wallonie épouse évidemment la même tendance. "Au niveau des crédits, c’est l’un des critères qu’on regarde de plus en plus. Il y a deux aspects à cela. En termes de risque crédit, il est important d’être en face d’une entreprise qui s’inscrit dans la durée. Au-delà, cela correspond à l’éthique, la stratégie et la conformité du Groupe. Nous avons d’ailleurs des conseillers pour accompagner nos clients dans ces démarches. C’est vraiment quelque chose de prégnant dans la réflexion. Il y a par exemple certains domaines où nous ne voulons pas participer parce qu’ils sont, par exemple, particulièrement polluants". Car, finalement, le terme crédit, dans sa version latine, vient de "credere". Soit croire. Merci l’étymologie. Il faut donc croire au projet, y trouver un sens, pour (s’)y investir.
Les investisseurs de BeAngels sont toujours à la recherche de projets entrepreneuriaux, généralement en phase de démarrage, innovants, à haut potentiel de croissance, dans lesquels investir. Une solution de financement alternative qui passe souvent sous les radars.
"Connecter des entrepreneurs brillants à des investisseurs passionnés". Voilà la raison de vivre de BeAngels, ce réseau qui propose une alternative aux acteurs de financement classique et offre des services exclusifs d’accompagnement tant aux entrepreneurs qu’aux investisseurs. L'année dernière, BeAngels a ainsi permis 77 levées de fonds. Depuis son lancement, plus de 78 millions d'euros ont été investis dans 478 start-ups. Un joli montant pour un réseau qui reste aujourd'hui encore trop méconnu, tant du côté des entrepreneurs que des potentiels investisseurs. "Les entreprises viennent nous voir lorsqu’elles souhaitent remonter leurs fonds propres et n’ont pas ou peu accès au financement bancaire ou à des fonds traditionnels en raison de leur stade de développement. L'avantage de BeAngels est de pouvoir présenter son opportunité d'investissement à plusieurs dizaines d’investisseurs en même temps", indique Tatiana Miron, Chief Operating Officer du réseau.
Des "Investors Nights"
Mais concrètement, comment ça se passe ? Les entrepreneurs sont conviés dans un premier temps à consulter le site internet de BeAngels. Là, ils trouveront une plateforme sécurisée, afin de garantir la confidentialité des informations qu’ils seront amenés à déposer, avec un formulaire à compléter qui leur permettra de savoir s'ils sont prêts à participer à une levée de fonds. Selon les critères de BeAngels, les entrepreneurs seront ensuite invités ou non à venir soumettre leur projet devant un comité de sélection qui se tient environ deux fois par mois. S'ils passent cette étape, ils auront droit à une préparation personnalisée afin d'aborder le plus sereinement possible l'Investors Night, une soirée durant laquelle ils seront conviés à pitcher leur entreprise et à réseauter avec une centaine d'investisseurs. C'est là que la magie opère. Dès le lendemain, les investisseurs peuvent marquer leur intérêt pour l’un ou l’autre projet. Viennent ensuite plusieurs réunions qui doivent accoucher sur un accord entre les investisseurs et l'entrepreneur. Un accord qui se veut financier, mais pas que. "Dans une levée de fonds, il y a évidemment un aspect financier, mais il ne faut pas sous-estimer l'accompagnement, la méthodologie de travail et les partenariats que peuvent offrir ce type de réseau. Cela professionnalise la société qui cherche des fonds. Cela ouvre des portes aussi par la force du réseau. Pour une start-up, ce n'est pas négligeable", pointe Tatiana Miron, qui souhaite également mettre en avant l'aventure humaine derrière ces investissements. "Les investisseurs vont challenger les entrepreneurs, mais avec énormément de bienveillance. Le but des Business Angels n'est pas juste d'accompagner de manière financière. Lorsqu'ils investissent, ils vont réellement soutenir l'équipe entrepreneuriale. Ils vont chercher à jouer un rôle actif auprès de l'entrepreneur pour lui permettre d'incorporer leur valeur ajoutée dans leurs domaines d'expertises", assure-t-elle.
"Ré-Action". Tout est dans le terme. Que ce soit un grain de sable ou tout le désert qui vient gripper la machine, ce programme porté par Wallonie Entreprendre va tout faire pour éviter l’enlisement. Rappel, d’abord, en guise de socle de la réflexion : WE est l’outil économique et financier de la Wallonie au service des entreprises. Elle oeuvre à l’émergence des futurs de la région, stimulant la création des valeurs du tissu entrepreneurial en Wallonie. Dans ce souffle, elle a mis en place un programme dénommé, donc, "Ré-Action". Soit un outil d’accompagnement et de financement pour les indépendants et PME de moins de vingt ETP quand la situation cherche son éclat. Ou l’a complètement perdu. "C’est un service totalement gratuit, de première ligne et sur mesure par un conseiller qui sera toujours le même à traiter le dossier", explique Béatrice Alié, investment manager. "Nous allons vraiment prendre l’entrepreneur par la main, si je peux me permettre cette image, pour essayer d’identifier, de comprendre le problème et de le solutionner".
L’outil, créé il y a quatre ans et qui est "arrivé à point nommé" pendant la crise du Covid sans que cette dernière soit la raison de sa création, comprend deux volets. Un premier centré sur l’accompagnement, un second sur le financement. "L’aspect accompagnement des très petites entreprises est une grosse partie du métier, plus que le volet financier. Nous sommes sur un ratio de 90/10", poursuit Jean-François Robe, membre du comité de direction, corroboré par sa collègue. "L’accompagnement est nécessaire car les toutes petites structures se sentent parfois délaissées. Elles sont, quelquefois, dans un monde qui les dépasse un peu. Le but est alors de les guider, les épauler. Nous constatons vraiment que si nous ne sommes pas là, il n’y a personne pour les aider. Il n’y a pas, ici, que l’aspect finances. Nous essayons de les professionnaliser, de les structurer quand c’est nécessaire".
Au total, ce sont quatre conseillers, ainsi que Béatrice Alié qui remplit également d’autres fonctions, répartis entre deux Chambres de Commerce (BW et Lux), qui gèrent les différents dossiers. De quoi chauffer à la flamme les mails et lignes téléphoniques desdits conseillers car, depuis la naissance du programme, ce ne sont pas moins de "2.048 dossiers, dont 1.831 accompagnements" dixit l’investment manager, qui sont passés entre leurs mains. "80 % du temps, ce sont des fautes de gestion. Les papiers, entre guillemets, considérés comme moins intéressants mais qui restent un mal obligatoire".
L’idée, c’est forcément de placer l’activité sous monitoring pour éviter la fin clinique. "Mais quelquefois, il y en a qui arrivent après le gouffre", reprend Jean-François Robe. "Nous aimerions vraiment une dynamique d’anticipation. Pas que l’entrepreneur attende d’avoir l’eau en dessous du nez pour venir nous voir". Au risque, alors, de restreindre le champ des possibles. "Il arrive qu’on soit obligé de fermer proprement".
Le programme, qui dépend directement du ministre de l’Économie, vit à chaque fois sur une période de deux ans avant d’être réévalué. "Nous avons un volet budgétaire de 3,5 millions d’euros pour aider les entreprises". Fort logiquement, quand il s’agit de donner un nouveau souffle économique à un projet, il n’est en rien question de subvention mais d’un prêt "pari passu", c’est-à-dire un euro public pour un euro privé. Le fameux effet de levier. "Tant qu’on peut, on renvoie vers la banque. Si elle est ok pour intervenir seul, nous restons en retrait. Si elle nous demande une participation, nous partageons alors le risque de manière conjointe si, évidemment, nous croyons au dossier".
Globalement, ce dispositif, ce guidage sur mesure, est ouvert à tous les indépendants et PME wallonnes de moins de vingt ETP. "Traditionnellement, on retrouve beaucoup de commerces et de l’Horeca mais notre objectif n’est pas d’être la bouée de sauvetage de ces secteurs. Nous avons, aussi, la volonté d’aller chercher des entreprises à vocation structurante. Par exemple, un hôtel qui emploie vingt personnes aura une attention spécifique". Les secteurs du transport, de la construction, de la manufacture, pour n’en citer que quelques-uns, viennent également quémander aide et précieux conseils au programme "Ré- Action", accessible via un formulaire en ligne.
https://www.wallonie-entreprendre.be/fr/accompagnement/
Vous cherchez un endroit de teambuilding insolite pour vous et vos équipes ? Voici une sélection de lieux originaux pour un moment inoubliable et plein de convivialité.
Lire la suiteLes cinq et six octobre. La date est surlignée au fluo dans les agendas, bardée de rappels dans les téléphones, marquée d’annotations dans les calendriers. Le premier week-end d’octobre, et c’est d’ailleurs devenu une évidence comme les feuilles tombent des arbres en automne, place au "Weekend du client". Soit l’évènement organisé par UCM.
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